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Rudy Gobert : « J’aime simplement gagner et j’aime faire fermer des bouches »

Énorme cette saison avec une équipe d’Utah placée bien plus haut que prévu au classement de la Conférence Ouest (4ème avec 43 victoires et 26 défaites), Rudy Gobert (13.2 points à 64.9% et 66.2% aux lancers-francs, 12.7 rebonds et 2.5 contres par match en 33.7 minutes de moyenne) domine match après match tous les pivots de la ligue. De quoi justifier sa prolongation de 4 ans et 102 millions de dollars signée le 31 octobre dernier.

« C’est la version Utah Jazz de Bill Russell » Dennis Lindsey (GM)

Comprenez un pivot dominant en défense et complémentaire en attaque mais qui reste avant tout un role player. Parfois si possible prêt à passer son été à Salt Lake City (plutôt qu’en équipe de France) sous la supervision du staff de la franchise afin de poursuivre sa progression. Plus petit qu’Evan Fournier au même âge et pas forcément le gamin le plus confiant de la planète, Gobert s’est en revanche toujours illustré par son envie de progresser.

« Gamin, il n’était pas forcément confiant. Mais il était toujours compétitif » Evan Fournier

« Il travaillait complètement sur les mauvaises choses. Sa volonté d’être bon est aussi unique que son envergure et sa taille bras levés (Gobert détient les records de la draft combine avec 2,36m d’envergure et 2,92m bras levés, ndlr). Je sais que ça paraît fou mais ça a été prouvé.  » Dennis Lindsey, à propos de Gobert à l’échauffement lors d’un match à Cholet en 2013

Avant la draft, Gobert se fait secouer par des joueurs comme Steven Adams et Gorgui Dieng.

« Il était perdu dans cette jungle des workouts. À Chicago, il était mauvais. Vraiment mauvais » Bouna Ndiaye

Tout se passe en revanche bien avec Utah, où il reçoit des passes d’un certain Matthew Dellavedova tout en allant contrer de gros tirs à l’instinct.

« Il aime jouer. Il prend du plaisir à jouer. Je pense que beaucoup d’intérieurs tombent un peu dedans juste parce qu’ils sont grands, mais lui aime jouer et il veut être bon. Ça paraît simple, mais c’est rare. Ce n’est pas la norme » Alex Jensen, assistant coach

Finalement, Lindsey et son prédécesseur Kevin O’Connor persuadent les propriétaires du Jazz d’engager 3 millions de dollars pour s’offrir les droits d’un pick de fin de premier tour appartenant aux Nuggets. Ce dernier deviendra le 27ème choix. 27, c’est aussi le numéro porté par Gobert depuis son arrivée dans la ligue. Convaincu qu’il aurait mérité d’être sélectionné plus haut, le Français a voulu l’utiliser comme motivation.

De la motivation, il en a eu besoin lorsque, coincé derrière Enes Kanter et Derrick Favors, il ne pouvait évacuer sa frustration qu’en salle de musculation. Là, le Jazz l’a fait travailler sur deux zones en particulier : les hanches et les fessiers. Les travailler permet de relâcher un peu de pression sur les genoux et les chevilles tout en améliorant sa capacité à rester solide sur ses appuis dans une raquette NBA. Le but, tailler un corps fait pour le basket (et plaire aux filles comme le Français en a lui-même blagué en discutant sur le sujet), pas pour le bodybuilding.

Aujourd’hui, Gobert, désormais bon finisseur sur pick-and-roll et qui nous régale parfois de son toucher à la passe, est de loin le joueur au meilleur Real Plus-Minus défensif de la ligue (qui mesure l’impact défensif réel d’un joueur sur son équipe lorsqu’il est sur le terrain). Il est aussi en passe de devenir le premier pivot depuis Dwight Howard en 2010-11 à cumuler autant de « win shares » (stat tentant de mesurer le crédit à donner à un joueur dans les victoires de son équipe).

« Avant javais peur de faire des erreurs en attaque. Donc j’étais très tendu. Avoir de l’argent c’est bien. Mais dans la vie, vous avez de l’argent et vous êtes heureux ? C’est quoi le but ? J’aime simplement gagner et j’aime faire fermer des bouches » Rudy Gobert

Prochaine étape, un jump shot honnête ?

« Je pense que je suis un bon shooteur honnêtement. Je travaille sur mon shoot tous les jours depuis que je joue au basket. À l’entraînement, j’ai toujours été un bon shooteur. Il faut juste que cela se retranscrive en match »

« Rudy croit en lui et vous devez croire en lui. Il va travailler. Dès qu’une personne se consacre spécifiquement sur certaines choses, elle va progresser. Je ne poserai pas de limite à sa progression. Je ne fais jamais ça. Parfois les gens vous surprennent » Quin Snyder

Le 10 janvier dernier, Snyder l’a d’ailleurs encouragé en dessinant un système pour lui offrir un jump sur la première possession du match contre les Cavaliers (victoire). Après avoir reçu des écrans de Gordon Hayward et Rodney Hood, Gobert attrape le ballon au niveau de l’elbow et se retrouve seul pour une tentative mi-distance. Sauf que dans la seconde, il pose un dribble, fonce dans le trafic et perd le ballon.

« Parfois j’aimerais être juste débile et shooter. Parfois c’est bien d’être idiot dans le sport, car vous ne réfléchissez pas trop. Je préfère être intelligent, mais je dois être confiant et prendre mes shoots » Rudy Gobert

Lindsey lui, préfère lui rappeler qu’il n’a pas été prolongé pour devenir Larry Bird.

« Ralentis, grand. J’ai discuté avec lui avant l’accord. Je lui ai dit qu’on le payait pour défendre, contrer, prendre les rebonds, être à la finition et apporter une intégrité défensive digne d’une équipe qui joue le titre. Il a compris ça. Il en veut plus, c’est évident, il n’a même pas besoin de le dire. Mais ça doit être davantage dans le contexte du groupe » Dennis Lindsey

Allez, Rudy (24 ans) devrait bien se satisfaire d’un beau parcours en playoffs et d’un titre de défenseur de l’année pour le moment…

Via ESPN

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