Rob McClanaghan, l’homme de l’ombre
Jamais passé professionnel, Rob McClanaghan, 38 ans, a un temps été prof de sport au lycée. Il entraîne désormais des stars NBA et a ouvert la voie à des gens comme Chris Brickley. Comme ce jour de juillet à la salle privée Bel Air (réplique exacte du Staples Center à Los Angeles). Pas de clim, pas de musique.
– (Chandler Parsons, complètement trempé) -Si on continue comme ça, je vais vomir.
-(Rob McClanaghan) -Bien.
Rob McClanaghan est le genre de coach que Steph Curry emmène dans ses valises quand il part en tournée Under Armour en Asie. Le genre aussi à être remercié par Derrick Rose et Kevin Love lors de leurs discours officiel après leurs titres respectifs de MVP et de MIP en 2011. Le genre même à compter dans ses clients les actuels MVP de la saison régulière et des Finales, Russell Westbrook et Kevin Durant. En 2012, John Wall s’est attaché ses services après avoir bouclé une saison à seulement 7.1% de réussite à 3-points ! Car sa spécialité, c’est le jump shot avant tout.
« Il s’est presque construit un empire » Adrian Wojnarowski
« De nos jours, les coachs se font virer tous les 2,3 ans en NBA. Dans leurs carrières les joueurs peuvent connaître 5 coachs (3 coachs en 6 ans pour Parsons, ndlr), mais s’ils ont un préparateur régulier, qui connaît leur jeu mieux que personne, à qui ils peuvent faire confiance, ça fait une grosse différence. J’ai vu qu’il y avait un marché pour ça » Rob McClanaghan
Il est très rare, en raison de leur intensité, que les entraînements durent plus d’une heure et 15 minutes avec lui. Le joueur est en mouvement constant et enchaîne les exercices sous les ordres de McClanaghan. Pendant la saison, les joueurs reçoivent un rapport vidéos ou via sms tous les 7 à 10 matchs.
« On va droit au but. Il n’y a rien en trop. Je ne suis pas fan des gens qui enregistrent mes workouts ou des entraînements avec beaucoup de musique. Vous faites votre boulot et vous repartez » Brandon Jennings
« Des joueurs m’ont demandé ‘Pourquoi fait-on cet exercice ?’. J’ai une raison bien précise pour chacun d’eux. Tous les gars qui m’ont demandé ça n’ont pas atteint leur potentiel, je vous jure. Je dis ça parce que c’est une question de confiance. Je te fais confiance dans le fait que tu vas travailler dur, fais-moi confiance dans ce que je fais. Ce n’est pas pour faire passer l’heure. Parmi mes meilleurs gars, aucun ne m’a jamais demandé pourquoi on faisait tel ou tel exercice. C’est pour ça qu’ils réussissent. Il y a cette confiance » Rob McClanaghan
Cela n’empêche pas le coach perso d’être proche de ses joueurs. Il mange et sort souvent avec eux.
« C’est un gars cool. Il y a peu de gars avec qui vous pouvez travailler et sortir en appréciant autant les deux » John Wall
En 2002, McClanaghan se lance en indépendant. La mère de deux jeunes sportifs de Long Island fait appel à ses services. À la fin de l’entraînement, sur un terrain public, il lui demande 40$. Elle est surprise. Lui se demande si ce n’est pas trop cher. Mais la femme lui donne le double, en lui disant qu’il pourrait facturer bien plus. De fil en aiguille, l’argent récolté via ses coachings commencent à lui rapporter autant que son salaire de prof.
« C’est là que j’ai réalisé que je tenais quelque chose » Rob McClanaghan
Aidé par sa connexion avec Jim Boeheim de Syracuse (il y a joué et étudié) mais surtout par une confiance et une détermination sans faille, il obtient une place au très prestigieux ABCD Camp et s’y fait un nom. Celui qui a été le premier à dire à Love (en 2011) que le shoot dans le périmètre serait le futur des intérieurs y travaille avec O.J. Mayo, Kevin Love et Derrick Rose. En 2005 il quitte pour de bon son poste de prof, avant de déménager à Las Vegas (Impact Basketball). L’année suivante, il s’envole pour Los Angeles après avoir reçu une offre de Wasserman pour encadrer les jeunes qui passent de l’université à la NBA. C’est finalement en 2013 qu’il crée ‘Rob Mac Basketball’ et devient entièrement indépendant en raison de la forte demande en dehors de son travail.
via The Ringer