Retour sur le parcours fulgurant de Luka Doncic
Fils d’un ancien international slovène (qui a joué 109 matchs de saison avec Goran Dragic) et filleul de Rasho Nesterovic, Luka Doncic était pré-destiné à faire carrière dans le basket. À 7 mois, on lui met un premier ballon de basket dans les mains. C’est le coup de foudre.
À 18 ans, il est désormais, et encore plus après son Euro remporté avec la Slovénie, le prospect européen le plus surveillé par la NBA en vue de la draft 2018.
« Même très jeune on voyait qu’il avait un super feeling avec le ballon, comme son père. Il était tout le temps assis sous le panier. À chaque fois qu’on sortait du vestiaire il était en train de shooter. J’ai toujours cette image en tête. J’ai vu beaucoup de joueurs perdent le contrôle à cause de la hype. Je ne pense pas que cela va arriver à Luka » Goran Dragic
C’est à l’âge de 7 ans qu’il commence officiellement le basket, dans l’équipe de son école primaire (Mirana Jarca) à Ljubljana. Il suit son père lorsque ce dernier passe du club slovène Domzale à l’Union Olimpija en 2007. Coach au centre de formation là-bas, Grega Brezovec (ami de longue date de son père Sasa et de sa mère Mirjam Poterbin, ex-danseuse) invite le jeune Luka à l’entraînement des jeunes nés en 1999.
Au bout de seulement 16 minutes d’entraînement, Brezovec envoie Luka avec le groupe de 1996. À la fin de l’entraînement, il est directement propulsé dans l’équipe 1 U12-13, où il se développe au cours des années suivantes, souvent contre des joueurs âgés de 3 ou 4 ans de plus que lui.
« Je disais souvent à Luka, ‘demain tu es libre, reste à la maison, joue avec tes jouets, tu dois te reposer’. Le lendemain ses parents m’appelaient à midi en disant ‘s’il vous plaît est-ce que Luka peut venir à l’entraînement, il nous supplie pour aller jouer’. Sa passion pour la compétition était incroyable » Jernej Smolnikar, coach de Doncic entre 2007 et 2011 dans les catégories jeunes de l’Union
« Ce qu’il faisait, vous ne pouvez pas l’apprendre. C’est quelque chose qu’il avait dès la naissance. C’est impossible d’apprendre ça à des joueurs. La chose la plus incroyable pour moi c’était sa capacité à changer de personnalité. Il était toujours confiant sur le terrain. Il avait toujours cette envie de gagner. Mais quand le match était terminé, c’était un petit gamin génial. Toujours souriant, à rigoler avec ses copains. Il avait une personnalité magnétique déjà à cet âge » Lojze Sisko, coach de Doncic lors de sa dernière saison à l’Olimpia
Invité par le Real à participer à la version jeunes de la Copa Del Rey, il y inscrit 20 points en finale contre Barcelone. En avril 2012, c’est un Doncic d’1,88m déjà qui plante 54 points (39 en première mi-temps), 11 rebonds et 10 passes en finale du Lido di Roma Tournament U13 (moins de 13 ans), dont il termine logiquement MVP. Au-dessus de ses adversaires physiquement, il l’était aussi mentalement.
« À ce moment là j’ai dit à quelqu’un qu’il me faisait penser à un Drazen Petrovic jeune. Un killer avec un visage d’enfant. C’était tellement facile pour lui » Srecko Bester, staff de l’Olimpia
En septembre 2012, il signe, à 13 ans seulement, un contrat de 5 ans avec le Real Madrid.
« C’était dur, vraiment dur, surtout les 2 ou 3 premiers mois. Je n’avais pas mes parents là-bas. Mais j’avais une bonne connexion avec tous les autres joueurs. J’avais 13 ans, je me préparais à tout ce que je vis aujourd’hui et aujourd’hui je veux remercier Dieu d’être là » Luka Doncic
Doncic profite à fond des superbes infrastructures du club, apprend l’espagnol et fait ses classes. U16, U18, et puis l’équipe B en 4ème division espagnole lors de la saison 2014-15. Il découvre le monde pro aux côtés de Sergio Lull ou Sergio Rodriguez à l’entraînement. En match, il tourne à 14.5 points, 6.2 rebonds et 3.1 passes par match et son équipe enchaîne les victoires. Un an plus tard, il devient le plus jeune joueur à représenter Madrid (et le 3ème plus jeune dans l’histoire de la Liga), à l’âge de 16 ans, 2 mois et 2 jours.
Mais c’est la saison dernière qu’il va réellement exploser. Après un été à bosser son physique au centre P3 Sports Science à Santa Barbara, il se fait très vite remarquer à la reprise des entrainements.
« C’était le premier entraînement, il est arrivé ligne de fond et il claqué un dunk sorti de nulle part. J’étais là ‘Merde il n’a que 17 ans ?’ C’était assez fou. Je ne veux pas lui donner la grosse tête, mais je pense qu’il est sûrement l’un des meilleurs talents que j’ai jamais vus, surtout à cet âge. C’est incroyable. Sa façon de se tenir sur un terrain, de gérer le match, sa taille. Il est tellement polyvalent. Il pourra tourner à un triple-double de moyenne bientôt » Anthony Randolph
Sur un temps de jeu ramené à 40 minutes, Doncic tournait la saison dernière en Euroleague à 15 points, 8 rebonds et 8 passes. Devant de nombreux scouts durant l’Euro (où il a pris plus de rebonds en moyenne que les frères Gasol), il a planté 27 points en 14 shoots face à Kristaps Porzingis et la Lettonie en quart de finale. Deux jours plus tard il alignait 11 points, 12 rebonds et 8 passes dans une victoire surprise (mais de 20 points !) sur l’Espagne en demi-finale.
« Pour lui, c’est naturel. Il n’a peur de rien. Il adore la compétition. Il adore être sur la plus grande scène » Igor Kokoskov, coach de la Slovénie
« Je veux être le héros du match, vous voyez ? J’ai toujours voulu après le ballon en mains, dès le début. J’ai manqué quelques shoots importants dans le passé mais il faut apprendre de ça. Passer à autre chose. Bon match ou mauvais match, il y aura 1000 autres matchs derrière » Luka Doncic
Doncic a tout pour plaire à la NBA et n’aura aucun mal à trouver une franchise l’été prochain. Reste à savoir qui réussira à s’arracher le prodige, annoncé comme le potentiel premier first pick européen de l’histoire à son poste.
via ESPN