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La grosse interview avec Timothé Luwawu-Cabarrot : son été, sa blessure, ses objectifs, son changement de numéro, Donald Trump

Lundi dernier, les 76ers de Philadelphie ont effectué leur grande rentrée avec la traditionnelle journée média. Basket Infos était présent sur place et a pu s’entretenir longuement avec Timothé Luwawu-Cabarrot.

Le joueur Français est actuellement sur le retour après une tendinite au genou droit qui lui a gâché son été. Nous sommes revenus avec lui sur cette blessure avant de parler ensuite de la saison à venir, de ses objectifs, de ses projets personnels et enfin de Donald Trump.

Timothé, comment s’est passé ton été dans sa globalité ?

Je pense que j’aurais pu avoir une meilleure intersaison mais on fait avec. Maintenant j’essaye de soigner comme je peux mon genou. J’essaye de revenir à mon niveau. J’aurais peut-être pu faire l’Eurobasket avec l’équipe de France si je n’avais pas participé à la Summer League avec les 76ers. Mais bon, c’est comme ça. On ne va pas commencer à se torturer l’esprit. Maintenant que j’ai mon problème au genou, j’essaye de me concentrer là-dessus, de revenir au maximum et d’enchaîner avec la saison qui arrive.

Tu peux m’en dire plus sur comment est apparue cette tendinite ? 

(Il réfléchit) Ça faisait déjà depuis un petit moment que j’avais des problèmes au genou mais c’était des petites tendinites sans plus. C’est comme tous les joueurs qui ont des tendinites. L’année dernière avec l’intensité des matchs, je n’ai pas eu beaucoup de repos, pas beaucoup de temps pour me soigner et vu aussi que j’étais un jeune joueur, je m’entraînais plus dur que les autres, je m’entraînais avant les matchs. Je pense au final que c’est tout ça qui fait que cette blessure est arrivée et que ça s’est aggravé.

Mais du coup, ce n’est pas une blessure que tu as découverte au mois de juillet avec l’équipe de France ? 

En fait, je savais déjà ce que j’avais à la fin de la saison régulière. Je suis rentré en France et je savais inconsciemment que j’avais une tendinite. Je le savais parce qu’il y avait quelque chose qui me tracassait tous les jours. Ça me faisait mal chaque jour. Je montais les escaliers, je sentais un petit truc. Quand je mettais mes chaussures, je sentais un petit truc. J’ai donc décidé d’aller passer une IRM. Et sur cette première IRM, ils ont vu la même chose que sur l’IRM que j’ai passée avec l’équipe de France, 2 mois après. Donc après cette première IRM, j’ai directement appelé les 76ers pour leur expliquer tout ce que le médecin avait vu, et leur montrer les résultats. A la suite de cela, on a décidé de ne pas faire d’injections, de ne rien faire. Juste de travailler sur mes quadriceps et sur mes jambes, mais sans que j’ai à subir une injection. On voulait que je guérisse de la manière la plus naturelle possible. Sauf que ça n’a pas marché parce qu’après il y a eu la Summer League. Et je pense que tout ce que j’avais réussi à soigner entre la fin de la saison régulière et la Summer League, est complètement parti en fumée. Après la Summer League, je me suis arrêté pendant un petit moment et je suis arrivé en équipe de France en sachant que j’avais encore un petit quelque chose, mais la douleur n’était pas incroyable. J’ai quand même refait une autre IRM et c’est là qu’on a vu qu’au final, ma blessure était revenue au même stade et que je n’avais pas progressé en 3 mois. Je suis donc directement rentré ici à Philadelphie et j’ai fait des injections PRP (plasma riche en plaquettes, ndlr). Depuis je travaille pour revenir à mon niveau.

Tu viens de me dire que tu t’entraînais plus dur que tout le monde et il est vrai que moi, je t’ai très souvent vu t’entraîner très longuement avant les matchs la saison dernière. Est-ce que cette tendinite, dans un certain sens, ne te montre pas que des fois il faut peut-être lever le pied ou mieux gérer ses efforts ? 

Non. Je ne pense pas que ça soit seulement la charge de travail qui m’ait fait ça. Tu vois, je pense qu’il faut que je sois plus autonome. Par exemple à la fin d’un entrainement, que je prenne 20 minutes pour m’étirer ou pour aller dans le bain froid. Que je mange mieux le midi et le soir. Plein de petites choses à côté qui feront que mon corps va mieux réagir justement à la charge de travail que je m’impose.

Où en es-tu dans ton travail de préparation pour la prochaine saison ? 

Cela fait maintenant 3 semaines que j’ai repris vraiment, à faire des exercices sur mes jambes, à faire de la musculation normalement. Cela fait 2 semaines que j’ai repris les shoots, et là ça fait vraiment 1 semaine que je bouge, que je fais des mouvements, que je recours. Mon genou, pour le moment, réagit super bien donc je suis optimiste pour la suite.

As-tu déjà eu un premier entretien avec Brett Brown pour savoir ce qu’il attendait de toi cette saison ? 

Non pas encore. Après, quand on est revenu, moi j’étais sur le côté. Tout le monde s’entraînait et pouvait montrer ce qu’il avait travaillé cet été, pas moi. Donc c’était assez différent comme situation pour moi parce que j’ai toujours eu la chance de pouvoir être en forme et de me battre mais là…

Quels sont tes objectifs pour cette saison 2017/2018 ? 

Dès que je rentre sur le terrain, être un joueur défensif et être un joueur sur qui le coach peut compter. Chaque jour, chaque minute, à chaque instant dans le match, qu’il puisse compter sur moi. Qu’il ne me fasse pas rentrer en se demandant ‘Est-ce que Timy va être là ce soir ?’ C’est vraiment ça le plus gros objectif, qu’il puisse me faire confiance à n’importe quel moment. Après en termes de stats, le match Rookie – Sophomore du All-Star weekend, ça pourrait être un objectif au vu de ma fin de saison l’année dernière, où j’aurais pu accrocher le titre de rookie du mois en avril.

Markelle Fultz nous a dit que tu lui avais donné ton numéro 20 sans contrepartie… Quand on est joueur NBA, on n’a quand même pas un peu de fierté pour donner son numéro comme ça à un rookie ? 

J’aurais pu le prendre comme ça et dire non jusqu’au bout. Mais en vrai le numéro 20 je m’en fous. Quand je suis arrivé ici, il y avait tellement de numéros retirés et déjà pris qu’aucun de mes numéros n’était disponible. Je me suis retrouvé avec une liste de dix numéros et j’ai choisi le 20. Ce n’est pas un numéro auquel je suis attaché même si c’est vrai que c’est le numéro de ma première année en NBA. Donc j’aurais pu faire le mec super attaché qui ne lâchera son numéro que pour une somme d’argent, une Rolex, ou une voiture. Mais honnêtement, je n’en ai rien à foutre. J’attendais juste de voir si Markelle était un petit con qui sortait de l’université et qui se prenait pour je ne sais pas qui. Il aurait été comme ça, à se la péter, je ne lui aurais pas donné. Et quand je vois le gamin au final, c’est totalement l’inverse. Il est super sympa et on rigole bien, donc ça ne m’a pas dérangé de lui donner.

Et ce nouveau numéro 7, a-t-il une quelconque signification pour toi ? 

Non. C’est pareil que pour le numéro 20. Entre ceux qui restaient, c’était celui qui pouvait se porter le mieux (rires).

Pas mal de jeunes dans cette équipe donc avec Markelle Fultz, Ben Simmons, Joel Embiid et on sent que vous vous entendez tous très bien. Avez-vous eu l’occasion de vous voir cet été ?

On aurait pu faire plein de choses et il y avait plein de choses de prévues mais moi je suis rentré en France. Je sais que tous mes coéquipiers sont mes gars et qu’on aurait pu faire n’importe quoi ensemble cet été. Par exemple, Ben Simons a fait son anniversaire à Los Angeles. Je sais qu’il avait invité pas mal de joueurs de l’équipe mais je n’ai pas pu y aller car j’étais en France. Mais je pense que je vais aller le voir en Australie l’été prochain, passer un peu de temps de mon côté puis pourquoi pas après l’aider au niveau de son camp de basketball. Après je sais que pas mal de mes gars voulaient aussi venir en France donc ça serait sympa de faire ça.

Justement, un camp à Antibes, c’est une chose à laquelle tu penses ? 

Oui c’est une idée qui me trotte dans la tête depuis que je suis arrivé ici. Après voilà, il y a pas mal de choses à gérer en ce moment donc ce n’est pas vraiment la bonne période pour moi de mettre un truc en plus. Mais c’est vraiment un objectif. Et je n’ai pas envie de faire un petit camp tout pourri, où tu as des gosses qui ont entre 4 et 10 ans qui viennent pour s’amuser. Moi je veux faire un camp où par exemple tous les joueurs de ma génération pourraient venir s’entraîner. Des jeunes joueurs en équipe de France, à l’INSEP, même pourquoi pas des joueurs plus confirmés en NBA ou en Europe comme Toupane ou Fournier par exemple. Ça serait une bonne chose à faire et en plus, l’endroit où j’habite et d’où je viens, ça aiderait à faire venir les gens.

Quand tu me parles de ton projet, ça me fait penser à ce que j’ai vu dernièrement quand James Harden, Chris Paul, Russell Westbrook, et d’autres joueurs NBA se sont rejoints à New-York pour faire des 5 contre 5 et travailler ensemble. Du coup, ça serait un peu ça ton idée ?

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Oui ça serait quelque chose comme ça. De faire des matchs, des entraînements, des workouts et de faire des trucs tous ensemble. En plus je sais que c’est un bon groupe de gars, c’est vraiment des gars que j’adore. Cela serait un bon moment à passer ensemble et je ne veux pas quelque chose où les mecs vont faire la gueule pour venir. Non, je veux que tout le monde vienne de son plein gré et soit super content.

L’actualité de la NBA a été marquée ces derniers jours par un violent accrochage entre les joueurs/entraîneurs/équipes et Donald Trump. J’aurais voulu avoir ton avis sur cette situation et est-ce que vous en avez parlé avec tes coéquipiers ? 

Quand on en vient au patriotisme américain, ce n’est pas quelque chose qui me passionne énormément. Mais là Trump c’est quelqu’un qui touche et fait pas mal de conneries dans le monde entier. Du coup, au final je comprends ce point de vue qui est celui qu’il n’y a plus trop d’intérêt d’aller à la Maison Blanche quand tu gagnes le championnat. Ce n’est plus la prestance d’Obama. On sait tous que c’était un joueur et un fan de basket, puis c’était aussi un grand homme. Là maintenant, avec Trump il n’y a plus trop d’honneur d’aller à la Maison Blanche.

Si les 76ers avaient été champion la saison dernière, seriez-vous allés à la Maison Blanche ? 

Non je ne pense pas.

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