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Les trois règles d’or du trash talker du 21e siècle

Le trash talk est enfin (un peu) de retour en NBA ! Après une bonne décennie de basket un peu aseptisé ayant fait suite à l’incident du Palace d’Auburn Hills qui avait impliqué entre autres, Ron Artest et Stephen Jackson, la NBA semble désormais un peu mieux accepter que les joueurs se chambrent. Ceci dit, il y a certaines règles à respecter comme le rapportent Tim MacMahon et Law Murray dans un article publié sur ESPN (dont cet article est très largement inspiré)

Petit exemple en date du début de saison, lorsque Chris Paul affrontait pour la première fois de la saison ses ex-coéquipiers des Clippers. N’ayant pas arrêté de chambrer toute la rencontre depuis le banc alors qu’il était blessé, Austin Rivers a connu une altercation avec Trevor Ariza qui, si elle n’a apparement pas dégénéré physiquement, serait allée loin verbalement. Le joueur des Rockets, furieux, avait alors décidé de s’accompagner de Gerald Green pour aller en découdre dans les vestiaires des Clippers. Si ce genre d’attitude était plus ou moins toléré dans le basket des années 80, la NBA ne l’accepte plus aujourd’hui car, vous le verrez par la suite, deux (voire trois) des règles d’or du trash talking n’ont pas été respectées. Pour Russell Westbrook, le trash talking d’aujourd’hui est ainsi bien différent du trash talk d’il y a 30 ans.

Aujourd’hui on peut faire du trash talk sur Twitter, Instagram, les réseaux sociaux… Mais tout ce genre de trucs ce n’est pas du vrai trash talk. Le vrai trash talk c’était dans les années 80 et 90. Ça c’était du trash talking ! Maintenant, on fait ça juste pour vous les médias. Comme ça vous pouvez vous marrer et faire des memes ! » Russell Westbrook

Alors ? Y a-t-il vraiment encore du trash talking en NBA ? Voici en tout cas les trois règles d’or du trash talker du 21e siècle !

 

Règle d’or numéro 1 : Ne prenez pas les choses de manière personnelle

Tout d’abord, il faut noter que pour les joueurs NBA, le trash talking est quelque chose de routinier, quelque chose dont ils ont l’habitude depuis qu’ils jouent à haut niveau. Bradley Beal explique que cela peut-être une arme mais qu’il faut savoir la maîtriser.

Vous rentrez dans la tête de votre adversaire et vous voyez que ça le frustre, que ça le sort de son match, mais vous pouvez faire ça sans franchir la ligne du manque de respect. » Bradley Beal

Trevor Ariza préfère visiblement qu’on ne vienne pas le saouler pendant son match.

J’aime à penser que je respecte tout le monde. J’aime à penser que je joue mon jeu et que je m’occupe de mes affaires. J’attends la même chose des autres, surtout si je n’ai provoqué personne ! » Trevor Ariza

Si le Rocket s’adresse probablement à Austin Rivers dans ses propos, il est pourtant allé trop loin en allant le retrouver dans le vestiaire, car pour beaucoup, le trash talk ne doit jamais franchir les limites du terrain. Ne pas le prendre de manière trop personnelle, c’est la règle d’or numéro 1 !

Si ça sort du terrain, c’est que ça va trop loin ! » Devin Booker

Gardez ça sur le terrain, c’est quelque chose qui doit rester entre les joueurs et se régler en jouant au basket. Tant que vous faites ça, c’est bon ! » DeMar DeRozan

Et forcément, l’idée est de savoir trouver ses mots, trouver la punchline parfaite qui déstablisera l’adversaire sans pour autant l’insulter lui ou sa famille comme Trevor Ariza a accusé Salah Mejri de le faire cette saison.

Le trash talking c’est cool, jusqu’à ce quelqu’un devienne irrespectueux ! S’ils me disent : ‘Tu ne peux rien faire contre moi’ ça fait partie du truc. Mais quand ils commencent à dire des trucs irrespectueux sur moi et ma famille, je ne l’accepte plus. Gardez les insultes et la famille en dehors de ça ! » Zach Randolph

Et ça, il y en a un qui l’a bien compris. Alors qu’il passe ses matchs à discuter et à se moquer de ses adversaires ou des fans à l’extérieur, Joel Embiid s’amuse et pour autant n’est jamais sanctionné par la ligue pour ce genre de faits. Spécialiste du troll sur les réseaux sociaux, il cible parfois ses adversaires du jour en leur envoyant punchline sur punchline avant et après les matchs. Cela attire-t-il sur lui les foudres de ses adversaires ? Pas forcément. Si Russell Westbrook s’est montré une fois virulent face au comportement du pivot des Sixers, la plupart des autres l’acceptent volontiers. Andre Drummond, l’une des cibles régulières du Camerounais, a même voté pour lui en vue du All-Star Game.

Je ne manque de respect à personne. L’idée de ce jeu est d’être compétitif et de prendre du plaisir. Quand je rentre sur le terrain, je veux gagner tout en m’amusant. Le trash talking me permet de faire ça. Donc il n’y a vraiment rien d’irrespectueux. Je suis certain que tout le monde sait ça. On est une grande fratrie et j’essaie juste de m’amuser avec tout le monde ! » Joel Embiid

Joel Embiid semble donc avoir le bon état d’esprit pour respecter cette première règle.

 

Règle numéro d’or numéro 2 : Restez tranquille sur le banc

Ne parle pas si tu ne joues pas ! Cela concerne bien entendu les remplaçants, mais aussi les joueurs blessés. C’est exactement ce qu’a fait Austin Rivers et qui a déplu à Trevor Ariza.

Si vous n’êtes pas sur le parquet, vous n’avez rien à voir avec ce qui se passe sur le terrain. A moins que vous répondiez à quelqu’un qui est venu jusqu’au banc pour vous chambrer, et encore, restez en dehors de ça. » Vince Carter

Si vous êtes sur le banc, fermez-la ! » Zach Randolph

Kevin Durant la saison dernière, n’avait d’ailleurs pas vraiment apprécié que son ancien coéquipier Enes Kanter le chambre constamment depuis le banc. Il avait ainsi dit aux journalistes après la rencontre :

Combien de minutes il a joué ? Trois ? J’essaie de me concentrer sur mes adversaires qui sont sur le terrain. Lui, il me parlait depuis le banc de touche et je suis sûr qu’il va poster un truc sur Twitter ce soir ! » Kevin Durant

Ainsi, Paul Pierce, pourtant connu comme l’un des plus gros trash talkers des années 2000 est resté de marbre lorsque Draymond Green (sur le terrain) chambrait allègrement le joueur, alors aux Clippers et assis sur le banc lors de la dernière saison de sa carrière. Impossible pour Green de cacher ce qu’il avait dit vu que ses paroles ont été distinctement entendues à la télévision nationale.

T’essaies de faire ta tournée d’adieux ! Mais ils t’aiment pas assez pour ça ! Tu peux pas avoir de tournée d’adieux. Tu n’as pas assez d’amour des fans. Tu as cru que tu étais Kobe ? Tu n’es pas Kobe ! » Draymond Green à Paul Pierce

Nul doute que Paul Pierce mourrait d’envie de répondre, mais en fin de carrière et depuis le banc, il a préféré s’effacer et ne pas violer la règle d’or numéro 2 du trash-talker. Pas facile mais nécessaire !

 

Règle d’or numéro 3 : Sachez quel genre de joueur vous êtes et à quelle place vous vous situez dans le classement

Devin Booker est peut-être un futur All-Star de la ligue. Il a de plus, de très bonnes facultés à placer des punchlines bien senties à ses adversaires. Seul problème : il joue aux Phoenix Suns, équipe qui, depuis des années, ne décolle pas du fond du classement.

Ça ne fait pas très crédible quand vous faites du trash talk mais que vous êtes en train de perdre. » Devin Booker

Et ça, Booker l’a bien appris lorsqu’il a essayé de chambrer le MVP sortant, Russell Westbrook cette saison en lui disant qu’il ne savait même pas qui il était. La réponse de Russ fut cinglante :

Pourquoi tu me parles toi ? » Russell Westbrook à Devin Booker

James Harden explique ce point de vue qui parait finalement assez logique.

Ouais, si vous êtes un zéro, vous ne pouvez pas chambrer, on ne va pas vous respecter ! Pour faire du trash talk il faut montrer que vous êtes capable de faire quelque chose sur le terrain. Il faut avoir un nom ou au moins mettre des paniers. Tout le monde ne peut pas faire de trash talk ! » James Harden

Là-dessus les choses semblent claires !

Alors, si votre objectif est de devenir un vrai trash talker en NBA dans les années à venir, rappelez-vous de ces trois règles : ne prenez pas les choses de façon personnelle, ne chambrez pas si vous êtes sur le banc et sachez qui vous êtes ! Bonne chance !

Via ESPN

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Une réflexion sur “Les trois règles d’or du trash talker du 21e siècle

  • astringues

    "Alors, si votre objectif est de devenir un vrai trash talker en NBA dans les années à venir, rappelez-vous de ces trois règles : ne prenez pas les choses de façon personnelle, ne chambrez pas si vous êtes sur le banc et sachez qui vous êtes ! Bonne chance !"

    Euh, déjà faudrait aller en NBA, après on verra pour le trashtalk !

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