Steve Kerr : « Le mérite de l’évolution de la NBA revient à Mike D’Antoni »
Les Golden State Warriors profitent de la présence au sein de leur effectif des trois shooteurs incroyables que sont Stephen Curry, Klay Thompson et Kevin Durant pour proposer un jeu permettant à ces trois artilleurs de se retrouver le plus souvent possible ouverts à trois points.
Ce style de jeu est aujourd’hui de plus en plus répandu et on pourrait penser que c’est grâce (ou à cause) au succès des Warriors, qui ont remporté deux titres lors des trois dernières années, que les franchises se mettent à copier la philosophie des hommes de la Baie. Et pourtant, le coach de cette armada estime que le mérite de l’évlution de la NBA ne lui revient pas.
« Je ne pense vraiment pas que quelqu’un dans le groupe va vous dire que c’est nous qui avons créé ça. Je pense que le jeu évolue dans ce sens depuis une quinzaine d’année. Le gars qui mérite le plus de crédit pour ce changement est le coach des Rockets Mike D’Antoni. » Steve Kerr.
En effet, avant de coacher la bande à James Harden, D’Antoni était le gourou des Suns de Steve Nash et Amare Stoudemire du milieu des années 2000. Cette équipe a balayé le jeu lent et axé sur le jeu en isolation de l’époque pour proposer un système débridé en attaque, le Run and Gun.
« C’est le gars qui a supprimé le poste de pivot et qui a dit « Jouons petit, rapidement et tirons plus de trois points ». J’ai été inspiré par Mike, mais aussi par Gregg Popovich et Phil Jackson en termes de mouvements de balle basiques et d’écrans. Ces temps-ci, on essaie d’accélérer le rythme des matchs. Les coachs s’y prennent de différentes manières. Ironiquement, l’équipe de Mike est une des plus lentes de NBA maintenant (la treizième en fait avec une pace (possession par match) de 97,6 ndlr). Je n’avais pas vu ça venir. Mike s’est adapté à ses joueurs et nous aux nôtres. Mais en règle générale, sur les dix dernières années, le jeu s’est accéléré, il y a plus de tirs ouverts. Et on s’en rend compte quand on regarde les Pelicans. » Steve Kerr.
Les Pelicans, que les Warriors affrontent au deuxième tour des playoffs, affichent en effet la pace la plus élevée de la NBA depuis le début des playoffs (103,75) pendant que les Warriors se classent eux en cinquième position (100,37). Pour Kerr, le principal n’est pas de jouer vite mais bien de s’adapter à ses joueurs et à ses adversaires.
« J’aime varier les styles et je pense qu’il faut le faire parce que chaque coach doit s’adapter par rapport à ce qu’il a sous la main. Donc même si les équipes essaient de jouer plus vite, j’ai le sentiment que chacun y va de différentes manières. Quand on regarde Philadelphie par exemple, ils jouent très différemment de nous. Et pourtant, ils jouent très vite. Ils ont des shooteurs avec JJ Reddick et Marco Belinelli et obtiennent des shoots rapides grâce à eux. Et tout ça c’est adapté aux joueurs qu’ils ont. Brett Brown (le coach des Sixers) fait un super boulot là-dessus. Les autres équipes jouent rapidement, mais elles peuvent très bien mettre la balle au poste en premier au lieu de jouer près de la ligne des trois points. Il faut regarder son roster et s’adapter à ce qu’on a. Mais en prenant ça en compte, les coachs décident généralement de jouer vite, c’est plus attractif pour les supporters et les joueurs. » Steve Kerr.
Et au contraire de certaines voix critiques estimant que la NBA va actuellement trop vite et que le nombre de tirs à trois points pris est trop important, Kerr est lui très heureux de cette évolution.
« Je suis vraiment excité de voir où en est la NBA actuellement et je pense que ça se voit dans nos ratings. » Steve Kerr.
Les Warriors mènent actuellement 3 à 1 dans la série qui les oppose aux Pelicans et le Game 5 aura lieu ce mardi.