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[Interview] Frank Ntilikina : « David Fizdale ne me met aucune limite »

Hyper utilisé par son nouveau coach, le Français découvre par contre la position d’ailier alternatif, dans un système baptisé « sans positions ». Un changement majeur qu’il voit comme un challenge et une opportunité, portant d’ailleurs déjà ses fruits.

Frank, le fait de ne plus être rookie, cela fait un gros changement cette saison ?

Oui, ça change beaucoup de choses. Dans mon état d’esprit, dans ma mentalité. Je me sens plus prêt à attaquer cette année. C’est vraiment une découverte, par rapport à mon année rookie. Je sais à quoi m’attendre pour cette deuxième saison en NBA. Par rapport au basket, mais aussi pour ma vie à côté. Je me sens un peu plus comme à la maison, ici aux Etats-Unis. Sportivement, voilà, j’ai un petit peu touché le niveau. Et maintenant, il faut juste attaquer.

Et au niveau collectif ?

Cela a à voir avec l’âge du groupe, qui est très, très jeune. L’atmosphère est assez différente du coup. On a les mêmes intérêts en-dehors du basket, ce qui nous rapproche dans la vie de tous les jours. Cela se retrouve sur le terrain. L’ambiance de travail est très bonne. C’est quelque chose de bien pour nous… Le fait d’avoir un groupe soudé, cela va être très bon sur les road-trips également. Le groupe est large en plus, tout le monde peut jouer. Donc sur les voyages, cela va compter énormément.

Nouveau coach : David Fizdale. Il semble vouloir tout tenter avec toi, pour ne pas t’enfermer dans un rôle prédéfini ?

Il me laisse m’exprimer oui. Il me laisse utiliser et atteindre mon potentiel maximum, en ne me mettant aucune limite. Il me laisse justement être moi, le joueur de basket que je suis. Il est très bon dans cette partie là avec tous les joueurs. Il a un très bon feeling par rapport à ça. Je pense que c’est un très bon coach, et on a un beau futur ici.

« Jouer 3, c’est un challenge, c’est excitant ! »

Ce doit quand même te faire bizarre de jouer 3…

Un petit peu, mais après c’est excitant aussi ! C’est le challenge d’être capable de jouer sur plusieurs postes. Moi il m’a donné ce challenge là. Et tu me connais, s’il me dit quelque chose, moi j’y vais, je le fais à fond ! Si cela peut être utile, si cela peut rendre notre équipe plus forte, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas.

Tu as cependant plusieurs années pro derrière toi, et tu as toujours été projeté – par toi-même aussi d’ailleurs – sur le fait de jouer meneur…

(Il fait une petite moue et coupe) Après, j’ai commencé à être meneur assez tard. J’ai joué meneur-arrière quand j’étais en pro. La même chose avec les équipes de France jeunes, même si là j’étais un petit peu plus meneur… mais voilà ! Après, dans le basket, il faut être capable de s’adapter à toute situation. J’ai la chance d’avoir le QI pour en être capable, j’ai la chance d’avoir le potentiel physique pour en être capable. Et j’ai aussi le potentiel au niveau des aptitudes purement basket. Je suis encore jeune, j’apprends. Et ce qui est bien, c’est que de toute façon j’ai la volonté d’être plus fort ! C’est ça la mentalité. Je ne vais pas dire : « ah non, je ne veux pas être sur différents postes, je veux être ci ou ça… ». Non, c’est l’équipe qui compte. Ça peut être utile aussi de découvrir une autre partie de moi-même, de mon jeu. C’est un challenge ! C’est excitant ! Quoiqu’il arrive, et malgré le fait d’être déployé sur différents postes, le plus important c’est ma progression.

« J’ai la chance d’avoir le QI et le potentiel physique pour être capable de m’adapter à toute situation »

Surtout que ce qui te manquait le plus l’an dernier, c’était justement des minutes, avec de vraies opportunités, notamment être dans le cinq de départ, mais surtout finir les matchs !

C’est ça ! C’est les opportunités… Jouer ces minutes, qui sont très importantes pour un jeune. C’est ça qui compte. Est-ce que je me sens de plus en plus confortable sur le terrain ? Est-ce que je sens une progression ? Oui ! C’est le cas. Aujourd’hui je suis satisfait, et cela va aussi dans le sens de la progression de l’équipe. Il faut juste travailler et, comme je le dis toujours, juste devenir le plus grand joueur que je puisse devenir.

Quand je lui demande ce qu’il veut te voir faire plus, Fizdale me dit qu’il veut que ce soit toi qui lui montres. Alors, ce sera quoi ?

(Il sourit, très sûr de lui) Vous allez voir… (plus calme) C’est un coach qui est super pour la progression d’un jeune joueur. On est le plus jeune effectif de la NBA. L’atmosphère de travail à la salle d’entraînement est juste incroyable, comme je te le disais. Et justement, ce qu’il dit là, c’est un exemple qui explique pourquoi les jeunes sont à fond et sont contents d’être avec lui. Aujourd’hui, il ne me met pas de limites, il veut juste que je sois moi, que je progresse, que je découvre de nouvelles choses. Il sait que je ne suis pas un joueur qui va être fou, qui va prendre 40 tirs dans un match, ou va avoir 10 pertes de balles… Il me pousse, il me dit : « vas-y ». Et voilà, il fait ça aussi avec d’autres joueurs et je pense qu’il va se passer plein de bonnes choses cette saison.

Le manque d’agressivité t’a beaucoup été reproché l’an passé. On te sent beaucoup plus entreprenant, plus agressif, même si ce n’est pas encore toujours naturel, délié…

C’est ce que je ressens beaucoup, mais ce n’est que le début. Tout ne va pas changer en un été. C’est un travail qui se fait en plusieurs étés, en plusieurs années… Et comme je le dis, ce n’est que le début ! Je ne me fixe d’ailleurs même pas un objectif particulier. Juste avoir une meilleure saison que l’année dernière.

« Les shoots, je vais les mettre »

Et les pourcentages, qu’on voudrait voir progresser plus aussi ?

Ça va rentrer ! Bien sûr. C’est une question de statistique. Je suis confiant dans le travail que j’ai fait cet été pour arriver à rentrer ces tirs. Je suis de plus en plus confortable et cela se voit déjà dans le fait de ne pas hésiter à les prendre. Il faut prendre en compte aussi le rythme des matchs. Cela ne va pas venir en juste deux matchs, mais je suis très confiant sur le fait que ces shoots-là je vais les mettre. Et que je les prendrai à tous les matchs.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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