A voir : Les articles NBA à ne pas raterDetroit Pistons - NBAInfos NBA

[Intersaison NBA 2019] Detroit Pistons : trouver les moyens de perdurer en Play-Offs

La free-agency  est toujours le moment fort de l’intersaison NBA et c’est encore plus vrai cette année avec le nombre  impressionnant des stars se retrouvant sur le marché (Kyrie Irving, Kawhi Leonard, Kevin Durant, Jimmy Butler, Klay Thompson et bien d’autres )

Alors que toutes les équipes sont désormais en vacances, Basket-Infos vous propose de faire le point sur la situation salariale des 30 franchises NBA :

Mais pour mieux comprendre ces enjeux il est nécessaire de faire un point sur les concepts clés de l’univers des finances en NBA :

  • Chaque franchise a le loisir de recruter ses joueurs au montant qu’elle le souhaite tant qu’elle ne dépasse pas le plafond maximal autorisé pour sa masse salariale. Ce plafond est le Salary Cap. Pour la saison 2019-2020, il devrait être de 109 millions de dollars. Pour rappel, il était de 101,8 millions cette année. Cette augmentation est la plus forte connue depuis la folle free agency 2016 (augmentation du cap de 24 millions de dollars !) et sera utile pour de nombreuses équipes.
  • Lorsqu’une équipe dépasse le salary cap elle peut malgré tout continuer de recruter des joueurs par le biais d’exceptions.  La Mid-level exception est disponible chaque année. Elle est de 9,25 millions et applicable sur un ou plusieurs joueurs. La seconde exception est la Bi-annual exception qui donne 5,7 millions de dollars supplémentaires pour recruter. Cependant, comme son nom l’indique, elle n’est disponible qu’une année sur deux.  Chaque franchise a aussi  la possibilité de signer autant de joueurs qu’elle le souhaite au contrat minimum. C’est la minimum exception. Enfin, une dernière possibilité de recruter en ayant dépassé le cap est le Sign and Trade. Par cette technique, le joueur libre qui souhaite partir,  resigne dans son équipe actuelle puis se fait immédiatement échanger contre l’équipe où il souhaite partir moyennant une contrepartie qui permet d’équilibrer les salaires. C’est ce qui s’était produit en 2017 lors du départ de Chris Paul aux Rockets.
  • Au-delà du salary cap, un autre plafond existe en NBA. Lorsque ce plafond est atteint la franchise est encore plus restreinte pour effectuer ses recrutements et doit payer une taxe proportionnelle au montant dépassé.  C’est la Luxury Tax.  Le plafond de Luxury Tax est de 132 millions de dollars pour l’année 2019-2020.  Une franchise qui le dépasse ne peut alors plus que recruter à travers des contrats minimums et une mini Mid-level exception de 6 millions. Pour rappel, c’est cette exception qui avait permis aux Warriors de recruter Demarcus Cousins à l’été 2018.
  • Un autre élément essentiel lors de la Free-agency est les Bird Rights. Ces droits permettent à n’importe quelle franchise de resigner ses joueurs en dépassant le salary cap. Mais attention !  Tant qu’elle n’a pas renoncé aux droits de son joueur libre, le salaire du joueur continue d’être pris en compte dans sa masse salariale. C’est ce qu’on appelle les Cap-Hold. Ils permettent d’éviter qu’une équipe signe des Free-agents au prix fort grâce à l’espace salariale permis par le  départ de ses joueurs puis ensuite resignent tous leurs joueurs grâce aux Bird Rights.
  • Enfin, depuis la saison 2017-2018, les franchises NBA peuvent recruter deux joueurs en two-way contracts. Ils ne peuvent passer que 45 jours en NBA. Le reste du temps ils sont assignés à l’équipe de G-League affiliée à leur franchise. Cette année, ils étaient payés 77 250 dollars.

Afin d’être le plus clair possible, chaque équipe verra ses joueurs répartis selon leur situation contractuelle dans 3 catégories :

  • les salaires engagés, c’est-à-dire le total des salaires des joueurs sous contrat pour l’année prochaine, plus le montant du contrat des futurs rookies. Sur le tableau ci-dessous ce sont les joueurs dont le salaire n’est pas surligné pour 2018-19
  • les salaires potentiellement engagés, qui recouvrent tous les contrats qui ne sont pas encore garantis pour l’an prochain. Cela concerne les Player Option (salaire surligné en vert),qui permettent à un joueur de mettre fin à son contrat un avant son terme, les Team Option (salaire surligné en bleu), qui sont l’équivalent pour les franchises, et les contrats non-garantis (salaire écrit en rouge).
  • les joueurs libres(free agents), qui n’ont pas de contrat pour l’an prochain. Ceux-ci peuvent être free agents restrictifs (salaire surligné en rouge), ce qui donne la possibilité à leur franchise de s’aligner sur n’importe quelle offre de contrat qui leur est faite, ou free agents non-restrictifs (Salaire surligné en jaune), c’est-à-dire libres de signer où bon leur semble.

La situation salariale des Pistons:


Via Earlybirdrights

Cela donne donc :

SALAIRES ENGAGES + OPTIONS :  113,2 millions de dollars

ESPACE  MAX SOUS LE CAP :  -4,2 millions de dollars (au-dessus du cap donc)

(PO : Player option; TO : Team option; UFA : Free-agent sans restriction; RFA : Free-agent avec restriction; NG : contrat non-garanti)

Joueurs engagés :  Blake Griffin, Andre Drummond, Reggie Jackson, Tony Snell, Langston Galloway, Luke Kennard, Thon Maker, Sekou Doumbouya, Khyri Thomas, Bruce Brown.

Joueurs potentiellement engagés :  Sviatoslav Mykhailiuk (NG), Deividas Sirvydis (NG), Jordan Bone (NG)

Free agents : Ish Smith (UFA), Glenn Robinson III (UFA), Wayne Ellington (UFA), Jose Calderon (UFA), Zaza Pachulia (UFA)

(Two- way contract :  Kalin Lucas, Isaiah Whitehead)

Les Pistons viennent tout juste d’ouvrir leur intersaison en effectuant un trade avec les Bucks. Tony Snell arrive à Detroit avec le 30ème choix de la draft et Jon Leuer s’en va pour rejoindre la franchise du Wisconsin. Cela permet à Milwaukee d’économiser 4 millions de dollars tandis que Detroit acquiert un tour de draft supplémentaire ainsi qu’un ailier sachant bien défendre et étant correct à 3 points. Cela devrait leur faire du bien, car ce n’est pas le genre de profil dont la franchise abonde.

En effet, les Pistons ont misé principalement cette saison, sur leur duo d’intérieurs All-Stars composé de Blake Griffin et d’Andre Drummond. Griffin a notamment réalisé une très grande saison, et a réussi à emmener la franchise en Play-offs. Toutefois, la blessure de leur Franchise Player et les limites de l’effectif sur les autres postes, ont entraîné une élimination sans surprise au premier tour face aux Bucks.

Désormais, les Pistons veulent s’installer en Play-Offs mais aussi, être capables d’aller plus loin qu’un first round. Pour cela, il leur faudra améliorer leur effectif, et rajouter des joueurs extérieurs avec du talent. Mais, cela ne sera pas simple, car leurs finances sont bouchées. Ils ont déjà 111,8 millions de dollars de contrats garantis et sont par conséquent, au-dessus du cap. A moins d’effectuer d’autres transferts, les recrutements ne se feront qu’au salaire minimum ou alors par les exceptions.

Le premier besoin des Pistons se situera, comme mentionné précédemment, sur les lignes extérieures.  De ce fait, plusieurs joueurs libres qui n’attendent pas des salaires trop élevés seraient sur les tablettes du management des Pistons. Seth Curry, réputé pour ses qualités à trois points, et qui a été utile dans la rotation des Blazers cette saison, serait une cible de la franchise. Il est capable de jouer au poste 2 mais aussi à la mène ce qui pourrait être utile en cas de départ d’Ish Smith, free-agent cet été et back-up de Reggie Jackson durant toute la saison. Il n’est pas sûr qu’ils puissent le conserver et le Front Office devra donc lui trouver un remplaçant s’il s’en va.  Pour cela, une autre piste qui a été évoquée est Derrick Rose, qui vient de renaître cette saison sous le maillot des Wolves. Il a été très utile dans un rôle de 6ème homme et son profil ferait du bien à Detroit en sortie de banc. Reste à voir s’ils décideront de se mêler à la course au MVP 2011, qui devrait recevoir également d’autres offres.

Reggie Bullock qui était aux Pistons en début de saison, mais qui avait ensuite été transféré aux Lakers, pourrait potentiellement revenir. Il apporterait notamment du scoring sur les postes 2 et 3. Selon les dernières rumeurs, il serait ouvert à un retour à Detroit en cas de bonne proposition financière. S’ils souhaitent vraiment le faire revenir, les Pistons devront donc probablement utiliser leur Mid-level exception.

Quoi qu’il en soit, cela ne sera pas simple pour Detroit d’améliorer significativement leur qualité d’effectif. Ils devront se montrer à l’affût des bonnes pioches lors de cette free agency pour effectuer des recrutements malins et peu coûteux.

La draft peut être aussi un moyen de faire une bonne opération. Ils ont drafté, en 15ème position, le français Sekou Doumbouya qui était attendu un peu plus haut dans les mock drafts. Capable de jouer ailier ou ailier fort, il a encore une grande marge de progression, et aura en plus, la possibilité d’avoir du temps de jeu à l’aile. Le potentiel est là, et il pourrait devenir à terme un joueur important de la rotation des Pistons. Avec leur 30ème choix récupéré dans le transfert avec les Bucks, les Pistons ont choisi finalement de ne pas drafter et de l’envoyer aux Cavaliers alors qu’ils avaient encore la possibilité de sélectionner Kevin Porter. Les Pistons récupèrent en échange, quatre futurs seconds tours de draft. Cela pourrait s’avérer devenir à long terme, une contrepartie intéressante.

Concernant les joueurs sous contrat et notamment les stars de l’effectif, ça ne devrait pas bouger cet été. L’actuel General Manager de la franchise, Ted Stefanski, a déclaré que ses trois gros joueurs Blake Griffin, Andre Drummond et Reggie Jackson sont les trois piliers sur lesquels Detroit compte miser l’année prochaine, et aucun transfert n’est d’actualité pour eux. Pour les deux premiers, cela ne semble pas étonnant, mais pour Reggie Jackson, on peut penser que c’est surtout, car sa valeur est faible sur le marché (notamment en raison de son contrat) et qu’ils n’obtiendront rien d’intéressant en contrepartie.

Verdict : Les Pistons viennent d’arracher les Play-offs et ils veulent s’y installer. Pour cela, ils ont une base solide composée d’Andre Drummond, Reggie Jackson et surtout de leur franchise Player Blake Griffin. Mais ces trois-là, ainsi que d’autres divers contrats, font que la masse salariale de Detroit est déjà pleine. Ils ne pourront pas proposer de gros contrats pour se renforcer alors que des manquements semblent à signaler sur les postes extérieurs. Il paraît donc compliqué de trouver cet été,  les pièces manquantes à la franchise pour franchir un cap en Play-offs. À moins que le frenchie Sekou Doumbouya fraîchement drafté, devienne le facteur X de la franchise du Michigan.

Laisser un commentaire