Matt Mazarei : « Karl-Anthony Towns est passé de joueur stéréotypé à joueur unique »
Karl-Anthony Towns fait partie de cette nouvelle génération de pivot, capable aussi bien de tirer à trois points que de poser quelques dribbles face au panier pour se rapprocher du cercle. Des capacités déjà prodigieuses par rapport à ce qu’on pouvait voir de la part d’intérieurs il y a quelques années, mais le joueur des Wolves ne veut pas s’arrêter là. Son coach personnel Matt Mazarei a expliqué que Towns s’est entrainé cet été pour devenir une sorte de meneur de 2m13.
« Nous avons fait beaucoup d’exercices pour meneur. Pendant ses entrainements d’intérieur, on le faisait réfléchir comme un meneur, on essayait de lui faire voir toutes les options qui se présentaient à lui, de le faire utiliser ces exercices de dribbles qu’on lui a fait faire. Il le fait, et maintenant c’est encore plus flagrant. Il veut impliquer tout le monde, c’est un sport d’équipe et c’est la seule façon pour eux de se qualifier en playoffs. » Matt Mazarei.
Et effectivement quand on regarde l’effectif des Wolves, entre les joueurs qui sortent d’une saison compliquée par les blessures (Jeff Teague et Robert Covington), ceux qui espèrent avoir un plus grand rôle pour montrer plus de choses cette saison (Jordan Bell, Jake Layman, Noah Vonleh, Shabazz Napier), les rookies, même si Jarrett Culver est prometteur, et Andrew Wiggins, tout simplement décevant depuis son arrivée en NBA, il n’y a pas beaucoup de certitudes. Seul Karl-Anthony Towns, deux fois All-Star et tournant à 22 points à 54% aux tirs dont 39% à trois points et presque 12 rebonds à seulement 23 ans, rassure. Le jeune pivot peut même faire encore mieux selon son coach.
« Il a tous les outils dont il a besoin, il s’agit juste d’être dans le bon système avec les bons coéquipiers. » Matt Mazarei.
« Je pense que j’ai été retenu à 40% de mes capacités. Ça va être fun de pouvoir jouer un peu plus avec Ryan Saunders (le nouveau coach des Wolves, arrivé en milieu de saison dernière) à la tête de l’équipe. Je vais beaucoup m’amuser parce que je vais pouvoir jouer plus librement et montrer plus de choses, des choses que j’ai faites toute ma vie, mais qu’on m’empêchait de montrer en NBA jusque là. » Karl-Anthony Towns.
En fait, c’est John Calipari, son coach NCAA à Kentucky, qui l’a incité à se concentrer sur ce qu’on lui demanderait de faire en tant qu’intérieur en NBA, en estimant qu’il pourrait réintégrer ses autres talents un peu plus tard. Et selon Matt Mazarei, ce moment est venu.
« Il faisait du pick-and-roll et du pick-and-pop en tant que poseur d’écran, la base de ce que font les intérieurs. Il était très bon pour ça, il a un des meilleurs jumphook de la ligue. Donc on s’est dit qu’on pouvait commencer à voir plus grand. Son tir à mi-distance a toujours été là, il a toujours eu un bon feeling pour ça, mais on lui a dit de ne pas trop s’en servir. On devait lui donner confiance, et quand il a commencé à montrer qu’il était capable de faire ça, on s’est dit que ce mec pourrait être un meneur de 2m13. J’ai parlé à Ryan Saunders et il a dit que Towns recevra des actions où il portera la balle et devra prendre des écrans et aussi qu’il remontera parfois la balle. S’il ne le fait pas, il aura un peu le même rôle que Nikola Jokic en attaque où il sera en tête de raquette et tout passera par lui. Donc s’il a la balle à cet endroit, il aura plus d’un tour dans son sac et il faudra que le défenseur choisisse son poison. Il est passé de l’intérieur un peu stéréotypé qu’il était rookie à un joueur unique. Il est capable de porter la balle, de tirer en sortie de dribble, de poster son défenseur ou de le prendre de vitesse. C’est un peu fou. » Matt Mazarei.
Les Wolves comptent donc s’inspirer de Nikola Jokic pour le développement de Towns. Même si, et les dirigeants de Minnesota sont d’accord, Jokic est un bien meilleur facilitateur. Sauf que Towns a lui aussi des atouts à faire valoir par rapport à son collègue des Nuggets.
« Le rôle premier de Jokic dans leur attaque est de créer du jeu, et je pense qu’on peut dire que Towns a beaucoup d’impact au niveau du scoring. On trouvera le bon équilibre, mais le fait de pouvoir avoir des joueurs avec un gros QI basket et qui peuvent jouer sans ballon et très important pour nous, vu la manière dont on veut jouer. » Gersson Rosas, le président des opérations basket des Wolves.
Mais pour pouvoir peser dans un match, il faut rester sur le terrain et c’était un peu le point faible de Towns l’année dernière. Il faisait beaucoup trop de fautes (c’est le joueur qui en a accumulées le plus la saison dernière) et il se retrouve donc souvent en foul trouble, à devoir encourager ses coéquipiers du banc. Matt Mazarei a donc également tenté de faire disparaitre, ou au moins de diminuer, ce défaut.
« Il doit rester dans le match. Nous avons essayé, quand il doit sauter pour contrer, qu’il ne tape plus dans tout ce qu’il voit, mais de choisir ce qu’il va faire en fonction du joueur qu’il a en face. Il est devenu plus réfléchi là-dessus. On espère que ça lui permettra de passer un cap. » Matt Mazarei.
Et, selon Rosas, tous ces exercices devraient permettre à Towns de devenir un bien meilleur joueur individuellement. Par contre, il faudra bien l’entourer. Et ça, c’est son boulot.
« On se concentre sur le fait qu’il doit réussir sa meilleure saison en carrière. Mais on veut qu’il continue de progresser pour qu’il devienne un des meilleurs joueurs de cette ligue. Il a 23/24 ans, il doit commencer à s’imposer individuellement. Maintenant, il faut que l’on fasse entrer les victoires dans l’équation. Comment construire une équipe, jouer en attaque et en défense ? C’est très important et on doit organiser cela selon son profil et ce qu’il peut faire. » Gersson Rosas.
De beaux projets, mais vu le niveau de la conférence Ouest cette année encore, il faudra un miracle pour se qualifier en playoffs.
http://basket-infos.com/2019/09/11/voyage-deux-affiches-de-reve-a-boston/