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[Interview] Kenny Smith : « Je ne sais pas si quelqu’un pouvait deviner qu’il deviendrait le meilleur joueur de tous les temps »

Kenny Smith, double champion NBA, mais aussi champion du monde, était présent lors de la conférence de presse de début de saison de NBA Extra pour présenter le dispositif de cette saison, avec notamment le NBA Paris Game presented by BeIN Sports, qui sera producteur pour les 200 pays et territoires dans le monde avec une émission NBA Extra délocalisée dès le mercredi. Voici un long entretien avec l’ancien Rocket :

Bonjour Kenny, vous voici en ambassadeur international pour la NBA en France, qu’est-ce que ça représente pour vous ?

Je suis excité, la NBA aujourd’hui est un sport international, ce n’est plus juste les Américains. C’est une chance pour moi d’être ici.

Que pensez-vous du NBA Paris Game presented by BeIN Sports ?

Ça va être énorme ! Je pense qu’il y a plein d’excellents joueurs qui viennent de France. Deux bonnes équipes seront là avec les Bucks du MVP et les Hornets. Ça va être un grand match.

Quel regard portez-vous sur le basket français ? Est-ce que la France est pour vous une terre de basket ?

Oui, évidemment avec des joueurs comme Boris Diaw, Tony Parker, Ronny Turiaf, vous avez formé d’excellents joueurs. C’est intéressant d’être ici, on me demande ce que je pense du basket international, mais aujourd’hui, je n’ai pas l’impression que Tony Parker soit un joueur international [au sens d’étranger], Dirk Nowitzki non plus. Ce ne sont pas des joueurs internationaux, ce sont des joueurs de basket-ball.

Quand est-ce que vous avez réalisé que la NBA que la ligue deviendrait internationale comme elle l’est devenue aujourd’hui ?

Je l’ai toujours pensé. J’ai joué aux championnats du monde en 1986 contre le jeune [Arvydas] Sabonis, Sacha Volkov, Oscar Schmidt, Drazen Petrovic (MVP de la compétition), des joueurs du monde entier. J’ai toujours su que ces joueurs étaient incroyables. Honnêtement, je pense que la culture américaine : les GM, les scouts ont pris du temps à franchir le pas, mais il ne faut pas oublier qu’avant la Dream Team, nous ne gagnions pas facilement.

Avez-vous été surpris par la défaite de Team USA face à l’Equipe de France cet été ?

Non. Quand j’ai vu la liste des joueurs, je me suis dit que Team USA n’était pas meilleur que la France. J’aurais été plus surpris si on avait gagné. Il y a tant de bons joueurs dans le monde qui jouent en NBA ou ailleurs. On est obligé de prendre nos meilleurs joueurs pour gagner. En particulier si les autres pays le font.

Quels souvenirs avez-vous de votre médaille d’or en 1986 aux Championnats du Monde en Espagne ?

Voir comment le basket était bon dans le monde entier. On a dû rester concentrés, j’ai adoré jouer dans cet environnement. J’ai toujours pensé que les fans européens étaient plus passionnés quand ils ont une bonne équipe, ils deviennent encore plus intenses. Les gens vous sifflent, vous huent, c’est vraiment quelque chose d’intense.

La saison s’annonce excitante après une intersaison très excitante, qu’en pensez-vous ?

J’ai été plus choqué par les trades que par les signatures de free agents. Voir Russell Westbrook et Paul George quitter Oklahoma City m’a choqué.

Quels sont vos favoris pour la saison à venir et qui avez-vous le plus hâte de voir jouer ?

A l’Est je pense qu’il y aura Milwaukee et Philadelphie. A l’Ouest, je pense que mon avis est différent des autres : les Rockets et les Lakers. J’ai vraiment hâte de voir jouer les Lakers qui ont vraiment une fenêtre de titre de 2 ans. Ils vont tout faire pour gagner rapidement.

Vous n’avez pas évoqué les Clippers.

Ils seront très bons. Cependant, il ne faut pas négliger la blessure de Paul George. Je veux voir comment il se rétablira. Certaines équipes arriveront à se mettre en place plus vite. Ça peut devenir dangereux s’il manque trop de matches.

Comment pensez-vous que vont évoluer James Harden et Russell Westbrook ensemble du côté de Houston ?

Je pense que ça se passera bien, ils ont déjà joué ensemble à Oklahoma City, qui plus est avec Kevin Durant donc ils savent jouer sans ballon, bien plus que ce que les gens attendent.

Vous parlez des Lakers, à quelle position évoluera LeBron James ?

4, 3, 2, 1. Je pense qu’il défendra sur les ailiers forts, mais offensivement il sera arrière. Il peut toujours faire beaucoup de choses, il devra aussi jouer sans le ballon par moment, comme quand il jouait à Cleveland avec Kyrie Irving.

Aujourd’hui, quel serait votre Top 3 des meilleurs joueurs du monde ?

Il y a une différence entre le meilleur joueur du monde et le MVP. Je pense aujourd’hui que le meilleur joueur du monde est LeBron James, mais il n’est plus le MVP. Pour ce titre Anthony Davis est dans le Top 3 et pour le vainqueur j’hésite entre James Harden et Stephen Curry. Mon avis personnel, c’est Stephen Curry, j’adore le voir jouer.

Quand vous jouiez à North Carolina, vous avez joué avec Michael Jordan, comment était-il ?

Je ne sais pas si quelqu’un pouvait deviner qu’il deviendrait le meilleur joueur de tous les temps. Chaque jour je me disais qu’il était différent, il grandissait et on pouvait voir combien il devenait excellent. Tout cela, j’essayais de m’en inspirer, d’absorber tout ça. Je savais qu’il deviendrait fort par contre.

Qu’avez-vous ressenti quand vous avez gagné votre premier titre NBA avec Houston en 1994 ?

C’est comme… avoir un anniversaire qui dure 6 mois (il rit)

Vous auriez gagné contre ses Bulls en 1994 et 1995 avec Houston ?

Ça aurait été incroyable. Tu sais, les Rockets avec Hakeem Olajuwon n’étaient pas mauvais.

Au cours de votre carrière, avec qui avez-vous préféré jouer ?

J’ai joué avec les meilleurs joueurs du monde. En NCAA j’ai joué avec Michael Jordan, en NBA avec Hakeem Olajuwon. C’est comme me demander de choisir entre mes enfants, vous ne pouvez pas me demander ça, j’aime tous mes enfants !

Depuis votre retraite, le jeu a beaucoup évolué, comment pensez-vous que vous auriez évolué aujourd’hui ?

Je suis né trop tôt. J’étais rapide et je shootais à 3-points, c’est la base du jeu aujourd’hui.

Comment êtes-vous passé de votre carrière de joueur à celle de commentateur?

Ma femme de l’époque était reporter, j’avais l’habitude de la regarder et quand elle m’a dit que j’étais capable de le faire, je m’en suis persuadé et c’est comme ça que ça a commencé.

On voit chaque jour Shaquille O’Neal et Charles Barkley s’affronter dans Inside NBA sur TNT. Est-ce que c’est quelque chose qui est préparé ? Comment le vivez-vous ?

Sans eux, j’aurais plus d’espace et plus de nourriture (rires). Ce sont comme des frères, il n’y a pas de cinéma. Quand ils sont énervés l’un contre l’autre, c’est réel. 5 minutes après, ils sont littéralement en train de se battre dans les coulisses comme des enfants de 10 ans. Ils se battent à propos de pizza et 5 minutes après ils se battent pendant le show. C’est la chose la plus bizarre. J’ai toujours peur pour Charles. Shaq est toujours jeune, lui.

Comment vous vous préparez pour chaque match ?

Je regarde énormément de basket durant la semaine. Je regarde les évolutions et ce qu’il se passe. C’est plus facile quand tu as joué et que tu regardes du basket tout le temps. Chez moi la télévision est toujours allumée sur du basket.

Quel est le meilleur match que vous ayez commenté ?

En 2007 quand LeBron James a battu les Pistons en Finales de Conférences au match 5 avec 29 des 30 derniers points des Cavaliers

Propos recueillis par Hugo Givernaud

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Hugo Givernaud

Ancien étudiant de Marquette et accrédité en NBA pour basket-infos.com. Aussi sur @BucksFR

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