Steve Kerr tire le bilan de sa première expérience FIBA : « Je prenais des notes quasiment tous les jours »
Assistant de Gregg Popovich durant la campagne de Team USA à l’occasion de la Coupe du monde FIBA 2019 (l’équipe a terminé à la 7ème place), Steve Kerr a fait le point sur cette première expérience internationale personnelle.
« Ce que j’ai appris ? C’est une vaste question. Je pourrais y répondre de nombreuses façons différentes. En ce qui concerne la FIBA, j’ai appris combien le jeu était différent et ce que cela voulait dire d’un point de vue du coaching. Certaines règles sont vraiment très différentes. Par exemple il y a moins de temps-morts et donc de situations post-temps-morts, plus de choses à faire à la volée. Les matchs étaient beaucoup plus rapides. Quarante minutes. Donc il fallait vraiment être préparés avant les matchs, faire en sorte que l’équipe soit préparée à gérer toutes les situations seules, sans que vous puissiez leur parler. Les remplacements sont plus difficiles à faire. Tu ne peux pas prendre de temps-mort pendant le jeu, tu dois attendre un arrêt de jeu. Il y a beaucoup de nuances différentes. » Steve Kerr
Le compteur de Team USA a affiché trois défaites au total cet été : la première en préparation contre l’Australie, la seconde contre la France en quart de finale puis la troisième contre la Serbie.
« On ressent vraiment l’importance de la continuité. On a joué ces équipes composées de beaucoup de joueurs qui jouent ensemble depuis des années et des années. Par exemple, les Australiens. Ils avaient Patty Mills, (Matthew) Dellavedova, (Andrew) Bogut, (Aron) Baynes, Joe Ingles. Quelques très bons joueurs qui jouent ensemble été après été.
Je me souviens avoir regardé l’Australie jouer lors des Jeux olympiques de 2016. J’avais noté quelques systèmes de remises en jeu que j’aimais bien. Aujourd’hui, ils les utilisent toujours, et ça ne date pas d’il y a trois ans seulement, mais d’il y a 7 ans, des Jeux olympiques de 2012. Et ce sont les mêmes gars qui les utilisent…. Donc c’est un énorme désavantage pour notre équipe. Nous avons des gars différents à chaque tournoi. L’avantage est dans leur camp. Même chose avec l’Espagne. Ils ont remporté le tournoi avec (Ricky) Rubio, (Marc) Gasol, Rudy Fernandez, Sergio Lull. Les ‘usual suspects’.
Ça nous rappelle l’importance de la continuité dans le basket, et combien c’est beau quand les joueurs se connaissent, connaissent leurs tendances entre eux. D’un point de vue du coaching, c’est un peu un confirmation de ce que je crois déjà : le tout est plus que la somme des parties. » Steve Kerr
Après l’élimination de son équipe et les nombreuses critiques reçues, Gregg Popovich avait rapidement mis les choses au point en saluant l’engagement de ses jeunes joueurs pour leur équipe nationale dans une compétition que beaucoup ont préféré bouder.
« Tu ne peux pas te soucier des critiques. Pop a dit ça pour protéger les joueurs, parce qu’ils méritaient pas ça. Ils ont fait du super boulot. En préparation pour le tournoi, nous avons regardé beaucoup d’anciens matchs de l’équipe. Et si vous êtes un observateur occasionnel, vous oubliez un peu que pendant 12 ans entre 2006 et maintenant, quand les Américains n’ont pas perdu, cela a été très serré de nombreuses fois. Même avec Kobe (Bryant), LeBron (James), Kevin Durant, Steph, Klay, tous ces gars, il y a eu des matchs serrés. On sait que ça ne va pas être facile. Il y a aussi le poids d’être favoris, de ne pas être censé perdre. Puis le format aussi, un peu comme un tournoi NCAA (défaite = retour à la maison, pas de séries au meilleur des 7 matchs comme en NBA). C’est une compétition fun, mais stressante. » Steve Kerr
Au programme désormais pour Kerr, reprendre les rênes de Warriors qui ne seront pour la première fois depuis bien longtemps pas les favoris au titre à l’issue de la saison qui arrive. Pour ça il va s’appuyer sur cette expérience enrichissante avec Team USA.
« C’est certain. Pendant six semaines j’ai côtoyé Jay Wright, Lloyd Pierce, Pop. On a eu beaucoup de conversations intéressantes, on a échangé nos idées. Je prenais des notes quasiment tous les jours, des choses que j’aimerais mettre en oeuvre avec notre équipe, que ce soit un système en particulier ou simplement une façon d’être plus efficace à l’entraînement, une manière de communiquer avec l’équipe… » Steve Kerr
via The Athletic
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