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[Interview] Evan Fournier : « Adam Silver faisait ça à l’époque pour Tony, mais quand il est parti en retraite ils ont un peu fait la grimace »

Auteur d’une magnifique coupe du monde avec la France, Evan Fournier effectue son meilleur début de saison en carrière, ultra régulier ces dernières semaines avec une poignée de matchs à plus de 20 points. Il affiche 20.2 points à 48.4% dont 44.8% à 3-pts et après la défaite face aux Rockets, où il n’avait rien à se reprocher avec 27 points à 10/18, il s’est confié à notre micro.

Il y a eu beaucoup de forfaits lors de la coupe du monde, car les gars voulaient se concentrer sur la saison. Toi tu étais bien présent et tu as été excellent. Tu fais aussi un excellent début de saison. Est-ce qu’il y a un lien de cause à effet ?

Ouais forcément. Ça m’a toujours aidé de jouer en équipe de France. Je suis toujours rentré de l’Équipe de France en faisant des bonnes saisons.

La saison passée tu avais du mal avec ton shoot, c’était sans doute ta saison la plus difficile en carrière dans le domaine et là tu réalises la meilleure. Est-ce qu’il y a une explication ? 

J’ai changé deux trois détails dans ma prise de tir. J’ai fait beaucoup de travail de vidéo. Et comme je viens de te dire, je viens de sortir d’une Coupe du Monde où j’avais beaucoup de confiance donc forcément ça m’a aidé donc j’ai fait quelques ajustements.

En règle générale quel rapport tu as à tes stats ? Tu passes du temps sur la feuille de match, tu les analyses après chaque rencontre ou pas du tout ?

Non, non. Il y a tellement de matches ça sert à rien de les regarder tous les soirs, tu sais à peu près toujours où tu en es. Après c’est vrai que quand tu es à la barre de 20, tu checkes un peu plus si tu es à 19, 18, tu essayes de savoir si tu es au-dessus.

Est-ce que tu dirais que tu joues le meilleur basket de ta vie ?

Je joue bien, mais je peux faire mieux. On peut toujours s’améliorer.

Est-ce que le All-Star Game, avec ce bon début de saison individuellement, c’est dans un coin de ta tête ?

Je joue bien, mais après être All-Star, si on n’est pas une superstar, ça dépend des résultats de l’équipe. Après il y en a énormément qui méritent d’être All-Star et qui ne le sont pas. Ce qui m’intéresse le plus c’est d’évoluer à ce niveau-là.

Tu avais déclaré en début de saison que la défense était l’élément clé qui allait vous permettre de réaliser une bonne saison. Es-tu satisfait de votre défense après 25 matches ?

On pourrait faire mieux. On est 7ème actuellement, mais on a eu quelques matches où on n’était pas nous-mêmes en fait. Je pense qu’il faut que l’on se remette dans le bain et par rapport à l’année dernière on était une équipe défensive d’élite et il faut qu’on se remette dans le bain. Et il faut que ça commence par moi.

Avec les blessures tu as pris un rôle grandissant au sein de cette équipe d’Orlando. Jonathan Isaac t’a récemment décrit comme un « guerrier » sur le terrain. Est-ce que c’est un genre de mentalité que tu essayes d’imposer au sein de l’équipe ?

Je n’essaie pas de l’imposer, j’ai toujours été comme ça. Depuis que je suis tout petit, je joue comme ça, je suis juste moi-même. C’est justement l’un des ajustements que j’ai fait. L’année dernière je m’étais un peu perdu par rapport à qui j’étais et j’ai laissé trop de choses se faire. Je ne me suis pas effacé, mais je n’étais pas autant moi-même que j’aurais dû. Je me suis promis de ne plus jamais refaire ça.

Est-ce que tu fais du lobbying actuellement pour que le Magic soit au prochain NBA Paris Game?

L’année dernière, j’avais déjà rencontré Adam Silver dans les bureaux de la NBA et on avait eu une discussion avec lui. Il avait parlé du match de Paris et j’ai demandé si on y allait parce que les équipes n’étaient pas encore officielles et il m’avait dit que ce n’était pas pour cette année, mais pour le futur il fallait y réfléchir. Il faisait ça à l’époque pour Tony, mais quand il est parti en retraite ils ont un peu fait la grimace. Mais je suis content pour Nico qui va pouvoir profiter de Paris. Après c’est vrai que Paris c’est chez moi. Je suis vraiment parisien, jouer à Bercy je serais littéralement à 10 minutes de vélo de Charenton. Ça ne serait pas un rêve, mais ça serait vraiment exceptionnel de pouvoir jouer devant ma famille et tous mes amis.

Propos recueillis par Jean Bideau à Orlando

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