Tracy McGrady et Jermaine O’Neal lancent une agence sportive
À la retraite respectivement depuis 2013 et 2014, Tracy McGrady et Jermaine O’Neal commençaient visiblement à s’ennuyer. Ils ont décidé de s’associer pour lancer une agence de représentation de joueurs. Une initiative sortie d’une réflexion menée par les deux hommes sur la meilleure manière d’aider les jeunes joueurs, et particulièrement les jeunes joueurs noirs, à lancer leur carrière.
« On pense que c’est un besoin, et on a la passion pour ça. On est en contact avec des enfants chaque jour parce qu’on a des programmes de basket qui les concernent. C’est assez évident en fait. On voit le manque d’informations que subissent ces enfants, et ça ne serait pas rendre service à nos communautés de ne pas faire profiter de notre expertise pour les aider et les guider. » Tracy McGrady.
À l’époque, O’Neal et McGrady ont tous les deux décidé de se présenter à la draft sans passer par la case NCAA, et ils connaissent donc bien les difficultés que peuvent rencontrer leurs protégés pour aborder le monde du sport.
Jusque-là sous contrat avec ESPN, McGrady a affirmé vouloir prendre du recul par rapport à ses obligations médiatiques pour se lancer dans cette nouvelle aventure. Il sera le co-propriétaire de l’agence, et conseiller des jeunes joueurs. O’Neal, de son côté, a annoncé vouloir passer le test de la NBA pour devenir un agent assermenté en janvier prochain. L’ancien pivot d’Indiana a rencontré beaucoup de top picks attendus de la prochaine draft, et souhaite les aider.
Mais cette volonté de se lancer dans le business très obscur d’agent de joueur en inquiète certains, qui pointent du doigt le manque d’expérience des deux hommes, que ce soit dans la négociation de contrats ou le marketing.
« Il n’y a pas de baguette magique pour ça, et on n’essaie pas de dire le contraire. On va être différent. Essayez de nommer une paire de gars qui ont autant réussi que nous, avec les hauts et les bas que nous avons eus dans notre carrière… » Jermaine O’Neal.
Et pour combler leur manque de connaissances, O’Neal et McGrady veulent recruter des partenaires s’y connaissant dans ce domaine.
Quand on écoute les deux hommes, on se rend très vite compte que toute cette entreprise vient du cœur, et eux même le reconnaissent.
« Ne faites pas erreur, cette aventure, c’est personnel. » Jermaine O’Neal.
Il faut aussi dire qu’ils ont eu des moments compliqués dans leur carrière, malgré leur statut de stars. Ils s’en sont sortis, et très bien pour eux, mais ils ne veulent pas que d’autres jeunes subissent les mêmes difficultés.
« Je n’ai rencontré mon père qu’à mes 30 ans. Et il est mort neuf mois après ça. J’ai été vraiment chanceux d’avoir un groupe de personnes autour de moi pour m’aider à gérer mes difficultés, mais je vous garantis qu’aucune équipe pour qui j’ai joué ne savait tout ça de moi. Ne pas pouvoir appeler son père et lui demander de l’aide, s’il est fier de moi, ne pas pouvoir fêter la naissance de mes enfants, ma draft… » Jermaine O’Neal.
« Tout au long de ma carrière, je n’ai jamais pu vraiment montrer cet environnement à mon père (ils n’étaient pas très proches, ndlr). Savez-vous à quel point c’est dur d’être considéré comme une superstar et de subir une carrière qui change complètement votre carrière ? D’être au sommet, de subir ça, et de ne même pas en parler avec votre père ? Quand j’ai eu cette blessure au genou (en 2007/2008 ndlr), j’étais déprimé. Et les seules personnes que j’avais autour de moi étaient ma femme et ma mère. C’était difficile. » » Tracy McGrady.
On peut donc facilement imaginer que les deux anciens joueurs comptent bien prendre ce rôle de personnes à qui parler en cas de problèmes. Une motivation louable, qui a aussi poussé l’ancien coéquipier de Michael Jordan aux Bulls BJ Armstrong à se lancer dans ce même business il y a quelques années.
« Je n’ai jamais pensé à tout ça en jouant, mais après avoir travaillé dans un front office, je me suis dit : « Qui les prépare pour qu’ils comprennent ce monde dans lequel ils entrent ? J’ai vu une opportunité qui faisait qu’on pouvait me poser les questions que j’aurais aimé poser quand je jouais. » BJ Armstrong.
Peu d’anciens joueurs ont réussi à devenir des agents, en particulier parce que des très grandes entreprises trustent une grande partie des joueurs de NBA. Mais ça n’inquiète pas les deux hommes.
« Au final, ils ne peuvent pas attirer tous les joueurs. Ça va nous prendre du temps avant de vraiment comprendre comment tout ça marche. Mais nous ne sommes pas intimidés par qui que ce soit. » Tracy McGrady.