Harry Giles : « Mon futur est dans un coin de ma tête »
Harry Giles n’a pas eu un parcours facile. Darling des recruteurs pendant son parcours chez les jeunes, il a subi des blessures au genou qui l’ont fait passer sous les radars, et il n’a été sélectionné qu’en 20e positon en 2017. Il n’a ensuite pas joué de la saison suivante, pour soigner son genou justement, et a eu du mal à s’imposer dans la rotation ensuite. Les Kings n’ont d’ailleurs même pas activé son option pour sa dernière année de contrat rookie. Il faut aussi dire que l’état d’esprit du jeune intérieur laissait à désirer, et il s’était pointé au camp d’entrainement d’octobre complètement hors de forme. Mal en point, son genou l’a d’ailleurs empêché d’y participer, et les Kings voulaient qu’il mérite sa place et son temps de jeu. Ce qu’il a fait, particulièrement sur la fin de l’exercice et il a même fini par récupérer le poste de titulaire avant la suspension. Apparemment, il continuerait sur sa lancée depuis la reprise.
« Je voulais me prouver des choses à moi, parce que c’est ce qui est important au final. Je dois m’inquiéter de moi, tout le reste va venir. Je voulais juste m’assurer de me donner la meilleure opportunité possible pour aider mon équipe. L’été dernier, c’était l’été dernier. Des choses sont arrivées, des choses ont été dites. Et tout ça n’aurait pas forcément dû se passer. Je dois juste être prêt, et m’inquiéter de ce qu’il se passe ne ce moment pour nous donner la meilleure chance possible d’aller en playoffs. » Harry Giles.
À l’époque, le pivot n’avait pas fait forte impression au staff de Luke Walton (et c’est un euphémisme…) tout juste arrivé aux Kings. Mais il a eu de la chance, les blessures de Marvin Bagley, Richaun Holmes et le niveau de jeu de Dewayne Dedmon ont permis à Giles de récupérer des minutes et de montrer son énergie sur de courtes séquences. De quoi finalement séduire Luke Walton.
« En tant que nouveau staff, on n’avait pas eu le temps de le voir. Quand il a été près, il a eu des minutes et tout s’est bien passé. L’année a avancé, et on a commencé à connaître Harry, à lui faire confiance. » Luke Walton.
Une confiance qui est arrivée mais un peu tard visiblement puisque le pivot sera free agent non restreint cet été (ce qui veut dire que les Kings ne pourront pas s’aligner sur les offres et le garder). Alors que la franchise californienne n’a pas arrêté de le mettre en avant dans sa communication pendant ses premières saisons. Un seul été peut-il donc remettre en cause tout ce qu’un jeune joueur a déjà fait ? Peut-être, mais en attendant, Giles essaie de ne pas penser à son futur.
« Je suis vraiment concentré sur les matchs d’entrainement et de classement par la suite pour voir si on peut accrocher ce huitième spot. J’ai dû me concentrer là-dessus, même si c’est dur de ne pas penser à tout ça. C’est toujours dans un coin de ma tête, mais je dois faire mon boulot, je m’en inquiéterai plus tard. » Harry Giles.
Les Kings ont été décimés par les blessures et le coronavirus au poste de pivot depuis la reprise, et De’Aaron Fox a lui aussi dû passer quelques matchs sur la touche. Ce qui a forcé Walton à utiliser Giles dans un rôle de facilitateur. Et ça a marché.
« Il est arrivé en étant en bonne santé, et il travaille dur à l’entrainement. Ça lui permet de jouer relâcher et à haut niveau. Je sais que nous avons vu un seul match (c’était après le premier match d’entrainement des Kings, contre le Heat ndlr), mais il est très bon à l’entrainement depuis la reprise. Et je ne pense pas, vu ce que je sais de sa personnalité, que le fait qu’il soit le seul pivot est ce qui lui permet d’être plus détendu. Il est naturellement comme ça. » Luke Walton.
Le pivot n’a encore que 22 ans, et il est donc encore temps pour lui de décoller. Lui estime qu’il a toutes les cartes en main pour le faire.
« Je pense qu’au niveau de mes connaissances et de tout ce qui va avec, je ne me suis jamais senti aussi bien. Physiquement, mais aussi pour comprendre ce que je dois faire pour aller bien quand je ne suis pas avec l’équipe. Comment je dois me soigner pour être en bonne santé et rester au top physiquement… J’ai fait de la musculation chaque jour après l’entrainement, je faisais plein de petites choses pour prendre soin de mon corps. À mon avis, ça vient avec l’âge, et il faut apprendre ça aussi. Il faut comprendre, trouver des solutions pour appliquer tout ça en vieillissant. Ça ne vient pas chez tout le monde. Personnellement, j’ai dû apprendre ce que ça demandait d’être bon chaque jour. Ça prend du temps, mais je pense que j’ai compris, et j’essaie de progresser maintenant. » Harry Giles.
L’expérience lui a aussi permis d’être plus calme sur le terrain, où son tempérament explosif lui faisait récolter des fautes techniques.
« J’ai appris à mieux contrôler mes émotions. Ça n’y ressemble pas, mais j’essaie d’utiliser mes émotions dans le bon sens. J’ai tendance à encore un peu dépasser les bornes, mais c’est normal venant de moi. Si vous me connaissiez il y a longtemps, vous saurez que je viens vraiment de loin. C’est un autre point important : garder mes émotions sous contrôle, apprendre à gérer les hauts et les bas. » Harry Giles.
Le pivot est sur la bonne voie apparemment, mais parviendra-t-il à continuer à progresser sur le long terme ?
« Je suis très exigeant avec moi-même, donc je ne vais pas me jeter des fleurs. Tout simplement parce que je ne suis pas où je voulais être au niveau de mon corps ni de mes performances. En même temps, je dois encore comprendre cette ligue, les situations que j’ai vécues. Je sais qu’avec plus de maturité, plus d’opportunités et des situations différentes, je pourrai être meilleur. » Harry Giles.
Pas sûr donc de le revoir aux Kings la saison prochaine… Giles tourne à 7 points et 4,2 rebonds pour ce qui est de l’exercice en cours.