Fred VanVleet : « Un gars doit faire des sacrifices, et ce gars pour nous, c’est Marc Gasol »
Marc Gasol a quitté ce qui était alors sa franchise de toujours, les Memphis Grizzlies, il y a un an et demi. Il a depuis remporté un titre avec les Toronto Raptors, mais n’a toujours pas pu faire son retour à Memphis, pour remercier ses anciens fans de leur soutien pendant toutes ces années, lui qui est arrivé dans le Tennessee en compagnie de ses deux frères, dont Pau Gasol, et de ses parents alors qu’il n’avait que 16 ans.
« J’ai toujours une maison là-bas. Mes parents et Paul ont aussi leur toute première maison qu’ils ont achetée à Germantown (dans la banlieue de Memphis ndlr). On a beaucoup de souvenirs là-bas. Ce genre de choses ne s’efface pas juste parce que vous avez déménagé et que vous travaillez ailleurs. » Marc Gasol.
Ce soir les Raptors et les Grizzlies s’affrontent dans la bulle et quand on lui demande s’il regrette de ne pas avoir pu retourner à Memphis pour le moment, on comprend que ça ne sera pas un moment facile pour lui.
« Je ne pense pas que ce sera un match simple à jouer, parce qu’il y aura beaucoup d’émotion. Je suis quelqu’un qui se concentre pour jouer, et ce n’est pas facile de dire bonjour à ceux qui travaillent autour de l’équipe et ensuite d’exécuter le plan de jeu et de battre l’autre équipe. Ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. Il y a beaucoup d’émotion dans ce genre de situations, et je suis le genre de personne qui prend le basket comme un travail, je ne vais pas aimer s’il y a trop d’attention autour de moi avant un match. J’aime aller sur le terrain, jouer, gagner. Et ensuite on peut parler. » Marc Gasol.
Après avoir passé dix saisons et demie à Memphis, le pivot fait donc maintenant le bonheur des Raptors. Il a bien baissé niveau production (15,2 points, 7,7 rebonds et 3,4 passes avec les Grizzlies, pour 8,3 points, 6,5 rebonds et 3,5 passes avec les Raptors) mais reste toujours très important. Aussi bien sur le terrain que dans le vestiaire.
« C’est un autre meneur sur le terrain, il n’a pas besoin de la balle et ne tire pas beaucoup. Je pense que ça me donne une belle opportunité pour progresser. Il me donne beaucoup de paniers faciles, des layups notamment. Il pose de très bons écrans, parmi les meilleurs de la ligue. J’ai aussi pu mieux comprendre le jeu grâce à lui, on communique beaucoup. On parle de basket sur et en dehors des terrains. Il joue à un niveau depuis un bon moment donc apprendre lui c’est génial. Comme d’apprendre de tous les gars qu’on a eus dans l’équipe au fil des ans. Vu comment notre équipe est construite, quelqu’un doit faire des sacrifices. Et je pense que Marc est ce gars pour nous. Et il ne s’en plaint pas. Il ne s’inquiète pas de ses statistiques et ça nous aide beaucoup. Une grosse partie de notre alchimie vient de cette volonté de se sacrifier, et pour Marc, il n’y a pas à s’inquiéter de savoir s’il va se plaindre ou non, peu importe s’il touche beaucoup la balle ou prend beaucoup de tirs. » Fred VanVleet.
En plus de cet état d’esprit impeccable, il est aussi très bon de l’autre côté du parquet, comme l’explique son coach Nick Nurse.
« Ce qui le rend spécial, c’est le fait qu’il soit un grand défenseur dans plein de domaines. C’est un excellent défenseur individuel. Quand il y a un gars capable de scorer en face, un intérieur, on peut compter sur lui pour gérer le matchup. Et c’est aussi un gars qui fait de très bonnes aides, il met sa carcasse sous l’arceau, et il va protéger le cercle. Il ne faut pas oublier, en attaque, ses capacités à la passe. » Nick Nurse.
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