Andre Iguodala : « En tant qu’Afro-américain, on est en tort quoiqu’on fasse »
Après une grève qui aurait pu mener à l’annulation de la saison de NBA, les matchs vont finalement reprendre ce soir ou demain. Ce qui ne veut pas dire que les joueurs ont abandonné leurs revendications.
« Il y a de plus en plus d’émotions vu ce qu’il se passe. » Andre Iguodala.
L’ailier du Heat, vice-président de l’Association des joueurs, est habitué à s’exprimer. Notamment parce qu’il a écrit un livre de 256 pages pour raconter sa vie et sa carrière l’année dernière. 256 pages pour résumer les 36 années de sa vie, c’est déjà pas mal et cela montre que l’ailier a eu une existence bien remplie. Mais Iguodala estime que ce n’est rien par rapport aux derniers événements.
« Les dernières 24 heures, ça pourrait faire 256 pages de plus. Elles ont été très intéressantes. » Andre Iguodala.
Avec, donc, comme conclusion la reprise de la NBA. Une décision qu’Iguodala a tenu à la justifier.
« Ce qu’il se passe, c’est plus important que le basket. Mais la plateforme que l’on a est une des plus importantes du monde, et on doit continuer à l’utiliser. On a décidé de ne pas jouer, dans un premier temps, pour mettre les événements sous le feu des projecteurs. Et on ne voulait pas être écarté par ceux qui ne veulent pas qu’on parvienne à réussir la mission que l’on s’est donnée, c’est-à-dire changer les choses. » Andre Iguodala.
Dans la foulée de la NBA, la WNBA, certaines équipes de baseball, les ligues de foot, mais aussi certains tennismen ont décidé de tout stopper cette semaine. S’attirant du même coup les foudres d’une partie de la population américaine, sans que cela ne dérange vraiment Iguodala.
« En tant qu’Afro-américain, on est en tort quoiqu’on fasse. Si on décide de jouer, alors on est les esclaves des propriétaires. Si on ne joue pas, on est pas assez reconnaissant. Nous sommes capables de nous défendre, et de nous battre contre des problèmes qui étaient là avant notre naissance et dont on essaie de se débarrasser. Ces problèmes seront encore là après notre mort, mais on peut essayer d’améliorer progressivement la situation. » Andre Iguodala.
Au final, cette manière de faire et cet engagement sur les questions raciales sont assez nouveaux pour la plupart des joueurs de NBA, et cette grève et cette reprise peuvent aussi être vus comme des tâtonnements, comme l’explique à demi-mots Doc Rivers, le coach des Clippers.
« Ils essaient de comprendre ce qu’ils doivent et peuvent faire. On réalise qu’on ne peut pas régler tous les problèmes dans le monde, mais on peut s’impliquer. Et je crois que c’est ce que les gars essaient de faire. » Doc Rivers.
À voir donc quelles seront les prochaines actions entreprises par les joueurs, qui ont demandé le soutien des propriétaires.