RJ Hampton : « On m’a un peu oublié mais je reste ce gars qui peut changer le visage d’une franchise »
RJ Hampton a pris une décision plutôt surprenante l’été dernier. Alors que sa cote pour la draft était très bonne, il a finalement décidé de jouer professionnellement en Nouvelle-Zélande, dans le championnat australien (oui le même championnat que LaMelo Ball). Son objectif : gagner des sous bien sûr, mais aussi se confronter à des joueurs de haut niveau déjà expérimentés. Il y a quelques semaines, Hampton eut l’occasion d’avoir un video call avec les dirigeants des Knicks durant lequel il n’a pas hésité à affirmer que son expérience à des milliers de kilomètres avait été bénéfique.
J’étais projeté comme un top 5 de draft l’an dernier puis je suis allé en Australie. J’ai appris beaucoup, mais vu que je n’affichais pas des stats incroyables on m’a un peu oublié. Le message que j’ai essayé de faire passer était que j’étais toujours le même joueur. Je suis toujours ce gars qui peut mettre 20-25 points, faire 6 ou 7 passes, être un arrière leader, et même un joueur qui peut faire changer le visage d’une franchise. » RJ Hampton
Ce qu’il faut savoir, c’est que cette année est très spéciale pour les prospects avec la crise sanitaire : pas de workouts, pas de draft combine, pas d’interview en face à face… Tout ça ne plaide pas forcément en la faveur de RJ Hampton que personne n’a vu jouer depuis plus de sept mois. Qu’a-t-il fait pendant ce temps ? Il s’est entraîné d’arrache-pied à Memphis avec l’ancien joueur NBA et ancien assistant des Tigers, Mike Miller.
Mike a déjà prouvé ses qualités de shooteurs, il est l’un des meilleurs shooteurs de l’histoire. Alors quand vous bossez régulièrement avec un gars comme ça, semaine après semaine, c’est super. » RJ Hampton
Alors finalement, le mieux placé pour parler du jeune prodige ne serait-il pas Mike Miller himself ?
Avec la façon dont il shoote, je suis plutôt confiant sur le fait qu’il sera proche des 40% à 3-points d’ici 2 ou 3 ans et qu’il sera l’un des meilleurs arrières de la ligue. La régularité que j’ai vue chez lui, les choses sur lesquelles on a bossé, ce sont les mêmes choses que j’ai travaillées avec une tonne de shooteurs dans la ligue et chez qui j’ai pu voir une transformation. Ce n’est donc pas de la spéculation. J’ai déjà vu les progrès qu’il a faits en à peine deux mois, donc je connais déjà les progrès qu’il y aura d’ici trois ans. S’il continue à s’entraîner de cette façon, il sera vraiment dynamique en NBA. » Mike Miller
Si tout cela semble plutôt positif, cela paraît quand même, au moins au premier abord, optimiste pour un joueur qui cette année, dans le championnat australien shootait à moins de 30% de réussite à la distance FIBA. Cela ne fait pas peur à Miller.
Il devient beaucoup plus régulier désormais et il comprend comment devenir un shooteur. En voyant ses progrès et en me disant qu’il va continuer à progresser pendant, trois, quatre ans et j’espère encore plus, sachant que je serai là pour lui que les choses aillent bien ou mal, je me dis juste que je connais le niveau qu’il atteindra. Il saura prendre le train en marche et deviendra All-Star. » Mike Miller
Hampton confirme en tout cas que son shoot va bien mieux.
En ayant passé cinq mois avec Mike j’ai senti que mon shoot avait progressé à 100%. Alors je ne vais pas aller en NBA et mettre directement sept 3-points par match. Les adversaires sauront que je peux pénétrer, sauront que je suis athlétique, sauront que je peux attaquer le panier. Si je peux utiliser ça à mon avantage pour que les défenseurs passent derrière les écrans parce qu’ils ne respectent pas mon shoot et que je peux en mettre deux ou trois par match, ça me va. Je veux être ce joueur qui vous effraie à l’idée qu’il puisse pénétrer, mais qui, si vous lui laissez de l’espace, pourra mettre des 3-points. Cela va ouvrir tout mon jeu. » RJ Hampton
Si sa saison à 8.8 points, 3.8 rebonds et 2.4 passes ne parait pas flamboyante au premier abord, Hampton semble pourtant satisfait.
J’ai accompli mes objectifs. Je n’allais pas là-bas pour marquer 30 points, je n’allais pas là-bas pour être MVP. J’y suis allé pour apprendre autant que je le pouvais afin d’avoir déjà une expérience professionnelle lorsque je serai rookie. J’aurai une longueur d’avance sur tous les autres rookies. » RJ Hampton
Penny Hardaway ancien joueurs des Knicks (entre autres) et coach des Tigers a lui aussi eu l’occasion de voir Hampton à l’œuvre. Le petit a compris en discutant avec lui qu’il fallait avoir un certain mental pour jouer à New York.
Il y a certains joueurs talentueux qui ne peuvent pas jouer à New York. Je pense que j’ai été sous les projecteurs toute ma vie. J’ai été sous la lumière toute l’année dernière. J’ai accepté toutes les critiques… J’avais 18 ans, je suis parti à l’autre bout du monde et j’ai marqué 9 points par match. Les dirigeants Knicks savent que je suis un compétiteur. Ils savent que j’ai la volonté de devenir meilleur et je pense qu’ils savent que je pourrai supporter la pression de New York City. Beaucoup de choses dépendent de votre état d’esprit. Il faut avoir le bon état d’esprit si vous voulez jouer à New York. Vous ne pouvez pas vous pointer et être soft. Vous ne pouvez pas arriver en espérant que tout vous soit dû. Jamais je n’ai envisagé les choses comme ça. Bien sûr j’aurai des hauts et des bas, il faudra que j’apprenne et tant que rookie et je ferai quelques erreurs. Mais j’ai le bon état d’esprit pour jouer à New York : je suis affamé et je suis un winner. » RJ Hampton
Pour conclure, notons que le joueur semble réellement se projeter aux Knicks, équipe dans laquelle pour lui il formera une superbe association avec des joueurs comme RJ Barrett et Mitchell Robinson.
Je pense que nous nous complétons bien avec RJ Barrett. Je pense que nous pouvons tous les deux attaquer le panier, mais aussi jouer l’un pour l’autre. Il est un super joueur et je pense que si je suis son meneur de jeu, sky is the limit. Puis, si je suis honnête, sachant que je ne veux pas critiquer les arrières des Knicks car ils ont de bons joueurs sur ces postes, je pense que je suis celui qui fitera le mieux avec Mitchell Robinson. Je peux définitivement l’aider à appartenir au top 5 des big men en NBA. » RJ Hampton
Pour l’instant, nous avons surtout des mots et il est clair que RJ Hampton a confiance en lui. En même temps, l’inverse serait problématique dans l’optique de réaliser des entretiens pré-draft. Si le meneur n’est pas encore passé sous le radar du 6e homme (chose qui pourrait arriver rapidement), d’autres prospects très attendus pour la draft sont ceci dit passés sous son regard. Pour découvrir qui seront les stars de demain en attendant la draft du 18 novembre, c’est dans la playlist ci-dessous.
Via SNY