C’était il y a 20 ans : la nuit où Paul Pierce, 22 ans, a frôlé la mort, poignardé à 11 reprises
Il y a 20 ans, dans la nuit du 24 au 25 septembre, se déroulait une triste affaire,qui a bien failli coûter la vie à un Paul Pierce qui venait alors de terminer sa saison sophomore. Retour sur cette sombre histoire pour laquelle John Connor, responsable des équipements des Celtics mais aussi très proche ami de The Truth à l’époque, nous raconte ce qu’il a vécu.
Un lundi matin, je me préparais pour l’ouverture de l’entraînement puis j’ai reçu un appel de coach Pitino qui m’a dit que je n’allais pas le croire et que je devais envoyer toutes mes prières pour ce gamin. » John Connor
Oui, Paul Pierce venait d’être poignardé à de multiples reprises dans le dos, le visage, le ventre et le cou, s’était aussi fait exploser une bouteille sur la tête. Il était à l’hôpital entre la vie et la mort en train de se faire opérer pour sa survie.
Tout le monde est allé le voir à l’hôpital, c’était très dur. Quand je suis parti, je savais qu’il y avait une lueur d’espoir qu’il s’en sorte donc ça a rendu les choses plus faciles. Mais après vous vous demandez comment ce gamin pourra reprendre sa carrière. Comment va-t-il finir ? Je me rappelle à quel point Pitino était enthousiasmé par sa dureté quand on l’a drafté. Et c’est ce qui a sauvé Paul, sa ténacité. » John Conner
Les problèmes auraient commencé alors que Paulo discutait avec un groupe de femmes. Il était dans une boîte de Boston en compagnie de Tony Battie, l’un de ses coéquipiers de l’époque. Là, un homme s’est approché et lui a demandé d’arrêter tout de suite de parler à ces femmes. C’est là que tout a commencé.
J’ai été poignardé deux fois dans l’estomac et cinq fois dans le dos par au moins deux couteaux différents. Ils m’ont également touché au visage et au cou et m’ont explosé une bouteille sur le haut du crâne. J’ai une cicatrice au coin de mon œil pour laquelle j’ai dû faire de la chirurgie esthétique parce que j’avais la peau toute déchirée. Quand vous êtes rempli d’adrénaline, vous ne sentez rien du tout. Je n’étais pas inconscient sur le sol, je me sentais comme si tout allait bien. Puis quand tout ça s’est terminé, j’ai réalisé ce qui s’était passé. Du sang coulait partout sur mon visage et je pouvais à peine ouvrir mes yeux. Tout le monde m’a dit que j’avais été poignardé, que je devais aller à l’hôpital. » Paul Pierce
Tony Battie l’a alors chargé dans sa voiture et a conduit à toute blinde vers l’hôpital le plus proche. A ce moment-là, Pierce commençait à perdre espoir.
Je me rappelle être à l’hôpital, frapper à la porte et demander sans cesse si j’allais mourir. Je perdais mon souffle peu à peu. Ça a vraiment changé ma vie de traverser tout ça. » Paul Pierce
Si finalement le joueur s’en est sorti (l’épaisseur de son blouson en cuir aurait alors été salvatrice) et était même prêt pour l’ouverture de la saison un mois et demi plus tard en marquant 28 points, son mode de vie a complètement changé ce jour-là. Si publiquement, il n’a rien montré, l’ailier n’osait pourtant plus sortir de chez lui, avait demandé une surveillance de la police 24 heures sur 24 et pendant deux ans, n’est jamais sorti sans être armé. On peut le comprendre. Tout cela s’est calmé lorsque les deux coupables se firent juger et furent emprisonnées : 10 ans ferme pour William Garland, auteur des coups de couteau, 1 an ferme pour Trevor Watson qui lui, a cassé la bouteille.
Du côté des Celtics on s’imaginait le pire. Il faut dire qu’entre le décès de Len Bias d’une overdose juste après sa draft en 1986 et celui de Reggie Lewis en raison d’une crise cardiaque sept ans plus tard, l’équipe semblait maudite. Kenny Anderson coéquipier de Pierce à l’époque se confie sur les pensées noires qui lui ont alors traversé l’esprit.
Mon premier réflexe a été de me demander s’il allait survivre. Et quand j’y repense, je n’arrive toujours pas à réaliser le fait qu’il soit revenu si vite et ait connu la saison qu’il a connue. Rien que le fait qu’il joue après toutes ces blessures, je trouve ça incroyable. » Kenny Anderson
25.3 points, 6.4 rebonds, 3.1 passes décisives soit sa meilleure campagne en carrière pour l’époque c’est vrai que ça laisse bouche bée ! C’est à ce moment-là que beaucoup se sont rendu compte que le gamin était dur, teigneux, mais aussi qu’il aurait un bel avenir…
C’est comme ça que j’ai su qu’il allait devenir spécial. Je me suis dit que son maillot allait finir là-haut comme celui de Larry Bird, qu’il fallait que Boston garde ce gamin, et ils l’ont fait. Puis il a gagné un titre et il le mérite. Je suis juste heureux qu’il ait pu faire fructifier toutes les choses qu’il voulait. Quand je le vois, je me dis que ce mec a traversé et surmonté beaucoup de choses, il a connu beaucoup de moments difficiles. Mais il s’est toujours recentré sur ses objectifs et sa passion a toujours pris le dessus afin de donner de l’amour à tout Boston et remporter un titre. C’est ahurissant. » Kenny Anderson
Cette histoire on en parle peu, et c’est incompréhensible. Voir comment The Truth a réussi à rebondir après ce drame reste l’un des récits les plus incroyables de l’histoire de notre sport favori.
Via The Athletic
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