Jeremy Lin raconte sa descente aux enfers : « Je pleurais rien qu’en parlant de cette douleur de voir mon rêve de NBA s’envoler »
Après un an en Chine, Jeremy Lin compte bien faire en sorte de retrouver une équipe en NBA l’an prochain. Il explique que jouer dans la grande ligue était son objectif depuis tout petit.
Quand j’étais petit, j’étais connu pour être arrogant, audacieux et impétueux. Je me rappelle quand j’avais peut-être 11 ou 12 ans et que j’avais dit à ma mère : ‘J’irai en NBA un jour’. J’ai toujours eu ce côté téméraire en moi. Quand j’ai commencé ma carrière NBA, je me rappelle en 2012 que j’ai pu entrer en scène pour les New York Knicks. J’ai connu un incroyable run et j’ai eu l’occasion d’écrire un peu l’histoire. Cette période a été nommé Linsanity et à ce moment-là j’ai été littéralement la personne la plus populaire de la planète. Tout allait dans mon sens, j’avais tellement de succès. Je jouais sans réfléchir et ça m’a permis d’aller au-delà de ce dont j’avais toujours rêvé. » Jeremy Lin
L’histoire a tellement tout d’un conte de fées. Sauf que c’est le souci avec ce genre d’histoires : ça ne dure pas éternellement. Après New York, il a pu signer un contrat intéressant avec les Rockets, avant d’être transféré vers les Lakers deux ans plus tard.
Lors des années qui ont suivi, j’ai pu expérimenter ce que ça faisait d’avoir des coups de moins bien et des échecs (avec les Rockets, ndlr). C’est allé jusqu’au point où j’avais honte de me balader dans la rue. Je ne voulais pas quitter ma maison, je ne voulais pas aller sur les réseaux sociaux, je ne voulais pas passer sur ESPN. J’étais honteux d’avoir bossé autant pour réussir, mais de commencer à perdre. J’ai perdu ma place de titulaire, j’ai perdu des sponsors, j’ai perdu de la popularité. Beaucoup de fans qui me soutenaient ne le faisaient plus. Dans ces moments là je n’arrêtais pas de me dire qu’il fallait que je continue à bosser, que les choses iraient mieux. Je me disais qu’à chaque fois que je prendrai un coup, je me relèverai. J’ai traversé beaucoup de choses, puis je me suis fait transférer vers le Lakers, ndlr). J’ai découvert une nouvelle équipe et ça a été une nouvelle expérience. Je n’ai jamais arrêté de me dire : ‘Sois patient, car tu as tellement bossé qu’à la minute où tu auras une opportunité, tu pourras à nouveau montrer à tout le monde ce que tu vaux’. » Jeremy Lin
Les montagnes russes, le manque de régularité, les changements d’équipes, la confiance aléatoire des coachs, tout ça a forcément mis des freins dans la carrière de Lin, mais sûrement pas autant que les blessures. Après une saison à Charlotte, puis une expérience inachevée à Brooklyn, il a fini par arriver du côté d’Atlanta.
Je me rappelle avoir commencé ma saison (avec les Nets, ndlr) en me disant que tout ce que j’avais autour de moi représentait tout ce dont j’avais toujours rêvé. Mais lors de ma première saison avec eux j’ai eu trois blessures tendineuses consécutives, j’ai manqué 60 matchs (réellement il a manqué 46 matchs, ndlr) et une nouvelle fois j’étais dévasté. Mais je me suis dit que j’allais tout faire pour me rééduquer comme il faut. J’ai tellement travaillé pour me remettre d’aplomb que la saison suivante, je me suis dit que ça allait être la bonne. Premier match de la saison, je vais au lay-up, je retombe mal sur mon genou et mon tendon rotulien se déchire entièrement. J’ai manqué tous les autres matchs de la saison et j’ai du mal à expliquer pourquoi j’ai traversé tout ça pendant les six années qui ont suivi la Linsanity. Là, malgré une nouvelle déception, je continuais à me dire : ‘Vous savez quoi, je vais me remettre, je vais faire ma rééducation, je vais mettre mon corps en forme et progresser sur mon jeu pour revenir encore plus fort’. Sauf que dans l’été j’ai été transféré (à Atlanta, ndlr) et à la fin de la saison je n’étais même plus capable de faire partie de la rotation. J’enchaînais les DNP et encore une fois je me disais qu’il fallait tout reprendre. C’était ma première année de reprise après toutes ces blessures et je devais continuer à travailler pour progresser encore et encore. » Jeremy Lin
Finalement coupé par les Hawks, Lin fut récupéré en cours de saison dernière par les Raptors. Là, malgré un titre NBA du côté du Canada, aucune équipe ne lui a proposé de contrat lors de l’été suivant, situation ayant obligé Lin à accepter une offre en provenance de Chine.
Je pleurais, je pleurais rien qu’en parlant de cette douleur de voir mon rêve de NBA s’envoler. Tout m’a donné l’impression que cette ascension, cette aventure, ce chemin étaient si difficiles qu’à chaque fois que j’arrivais à calmer la tempête, le bateau était à nouveau secoué. » Jeremy Lin
Quelle aventure incroyable pour le meneur de jeu, mais aussi quelle malchance. Avec tout le travail qu’il a mis en place, espérons qu’il trouve une team pour la prochaine saison , lui qui à 32 ans a encore de belles années devant lui. Pour découvrir quelle place il occupe dans le top 6 des meilleurs moments all-time de l’histoire des Knicks par le 6e homme, c’est par ici.
Via SCMP