Brian Scalabrine sur Doc Rivers : « Tout le monde connait son rôle devant tous les autres. Il fait ça devant tout le monde »
Doc Rivers est désormais le nouveau coach de Philadelphie. Avec lui, il va apporter ses méthodes old school, mais aussi sa franchise. Brian Scalabrine l’un de ses anciens joueurs à Boston explique que quand le tacticien a des choses à dire et qu’il attribue à chacun son rôle, il ne se cache pas.
Il fait ça devant tout le monde, c’est incroyable. Il ne fait pas ça en privé, il le fait devant tout monde. Tout le monde connait son rôle devant tous les autres. Il faut avoir beaucoup d’influence pour être en mesure de faire ça. » Brian Scalabrine
Cela permettait à ce que chacun dans l’équipe soit conscient du rôle de l’autre, entende les mêmes choses et connaisse les attentes. Jamal Crawford arrière très créatif qui a connu Rivers aux Clippers, se rappelle de ce que lui a dit le tacticien à Los Angeles.
Il a dit : ‘Jamal tu as le feu vert, que personne ne lui dise quoi que ce soit sur ses shoots car je lui dirai s’il va trop loin, je ne veux pas que vous pensiez à ça ici’. Moi en tant que scoreur, je ne fais pas les choses bien quand il faut que je réfléchisse à des choses du genre : ‘Dois-je shooter ou pas ?’ Il voulait que je sois ultra-agressif. » Jamal Crawford
Kevin Eastman qui était l’un des assistants de Rivers aux Celtics a également la chance de bien connaître le personnage.
Quand vous entrez dans une relation de façon plus profonde vous allez parlez à votre équipe de ce qu’il y a besoin. Gagner, être le numéro 1 ce n’est pas facile. Il faut savoir aussi que tout le monde doit sacrifier quelque chose. Ray Allen, Paul Pierce et Kevin Garnett ne pouvaient plus avoir le même nombre de tirs qu’ils avaient avant ou alors plus personne d’autre n’aurait pu toucher la balle. Tous ont sacrifié certaines de ces choses pour obtenir un truc qui est difficile à avoir : une chance de gagner un titre. » Kevin Eastman
Alors que Jamal Crawford explique qu’avec Doc Rivers, le principe de sacrifices est non négociable, beaucoup l’attendent au tournant à Philadelphie après cette saison décevante des Sixers collectivement.
Je sais que c’est une ville où les attentes sont hautes, mais il n’aura pas peur de ces attentes. Il n’aura pas peu de les assumer et il n’aura pas peur de les faire assumer à l’équipe s’il croit en ce groupe. » Kevin Eastman
Pour Scalabrine, le principal bénéficiaire de l’arrivée de Rivers à Philadelphie pourrait être Joel Embiid. Au coach désormais de le transformer en leader et de lui donner les clés pour atteindre les sommets. Pour ça, il devra faire en sorte d’avoir le pivot de son côté et cela pourrait avoir des répercussions positives sur toute l’équipe. C’est ce qu’il avait notamment pu faire avec Kevin Garnett en 2008.
Plus vous avez de stars qui vous suivent et plus vous pouvez faire en sorte que le reste de l’équipe emboite le pas. Je pense que c’est l’une des clés à détenir lorsque vous coachez des stars. L’idée qui dit que les stars ne veulent pas être coachées est fausse. Je pense que les stars veulent absolument être coachées parce que ces joueurs veulent devenir meilleurs. » Brian Scalabrine
Mais stars ou pas, Rivers parlera à tous ses joueurs de la même façon. C’est aussi ce qui fait la signature des grands coachs.
Que vous soyez le leader ou le 15e gars il s’en prendra à vous de la même façon. En tant que joueur, vous respectez ça parce qu’on a tous déjà été dans une équipe où le coach va s’en prendre au dernier gars de la rotation pour faire passer un message au meilleur. Doc fait l’opposé. » Jamal Crawford
Pourtant, certaines rumeurs laissent à penser que sa méthode n’a pas toujours fonctionné. Lorsque Rajon Rondo était aux Celtics, les prises de bec étaient fréquentes par exemple. Mais finalement, au vu du caractère parfois entêté du meneur, c’était peut-être nécessaire pour coller à sa personnalité.
Certains pourraient penser qu’aux entraînements Rondo ne voulait pas le suivre. Mais d’un autre côté, si vous connaissez vraiment leurs relations, vous sauriez qu’ils se rencontraient toutes les semaines dans le bureau pour être sûrs qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Si Rondo avait un problème avec quelque chose, ils pouvaient en discuter à chaque fois. » Brian Scalabrine
Finalement est-ce que ce n’est pas justement une personnalité comme celle-ci qu’il fallait aux 76ers ? Quand on voit que sur son passage à Philly, Jimmy Butler n’a jamais su comprendre qui dirigeait vraiment, là au moins avec Doc les choses seront cadrées. Voyons si cela convient notamment à des joueurs comme Joel Embiid ou Ben Simmons qui avec Brett Brown aux manettes n’ont pas du tout obtenu les résultats attendus cette saison. D’ailleurs, pour faire le bilan des soucis qu’ont connus les 76ers cette année, faites un tour sur cette vidéo du 6e homme.
Via The Athletic