Rajon Rondo : « Il était pas mal énervé que nous n’ayons pas fini le boulot et après le titre il m’a demandé : ‘Quand est-ce que j’aurai ma bague ?' »

Rajon Rondo a encore été royal cette nuit dans le Game 6. Le meneur de jeu a donné le ton à son entrée en jeu, totalement intenable pour permettre aux siens de faire le break et de s’envoler. Il termine avec 19 points à 8/11 dont 3/4 à 3-pts, 4 rebonds et 4 passes, et devient donc le second joueur après Clyde Lovellette à remporter le titre à la fois avec les Lakers et les Celtics, mais il est le premier à le faire à Boston et Los Angeles puisque le Hall of Famer avait remporté le titre avec les Lakers à Minneapolis.

« J’ai traversé beaucoup de choses dans ma carrière. Tout le monde traverse beaucoup de choses. J’ai eu du succès au début de ma carrière. J’ai eu beaucoup de super coéquipiers en début de carrière, d’excellents coaching staffs, et j’ai cru que la NBA c’était ça. Puis ensuite après 10, 11 ans, les choses ont changé pour moi. À chaque fois que j’arrivais au training camp, il n’y avait pas d’attentes de titre en raison des équipes où j’étais, donc cette année l’état d’esprit était différent à l’entame de la saison. J’ai pu revivre ça cette saison, nous savions que nous avions une équipe pour lutter pour le titre dès le premier jour, et la boucle est bouclée un an plus tard, nous avons atteint notre objectif et notre rêve. Cela faisait tellement longtemps pour moi. La dernière fois que je m’étais retrouvé dans cette situation (2010), cela ne s’était pas aussi bien passé. Pouvoir revenir ici, me racheter et jouer un rôle important dans ce titre, c’est vraiment un incroyable sentiment et quelque chose dont je me souviendrai toute ma vie. » Rondo

Et pour lui aucun doute, ce titre a été bien plus difficile à obtenir, notamment en raison des conditions particulières.

« Celui-ci est le plus difficile, et de loin. La famille ça représente tout et ne pas pouvoir voir votre famille, ça vous met un coup mentalement. Nous ne mangeons pas notre nourriture habituelle, ce n’est pas le même régime alimentaire. Je n’ai pas mangé aujourd’hui, donc ça vous coûte mentalement et physiquement. Il n’y a pas le repos habituel, vous ne dormez pas dans votre lit, avec une heure bien fixe. Donc c’était totalement différent. Les gens peuvent mettre en avant le fait qu’il n’y avait pas les voyages et qu’il n’y avait pas les fans, mais mentalement c’était difficile. Je n’ai pas été là pendant 100 jours, j’ai eu la chance, enfin la malchance de me blesser, donc j’ai pu rentrer à la maison. Le temps que j’ai passé ici, la seule chose à laquelle penser c’était d’être avec mes coéquipiers et gagner. Donc c’était une expérience particulière, l’expérience d’une vie et j’espère que les choses vont retourner à la normale. Mais à part ça, je n’échangerais ce titre pour rien au monde. Cela valait la peine, nous étions venus ici avec une mission et nous l’avons accomplie. Quoi que les gens en pensent, nous avons gagné, nous avons ce titre et on ne peut pas nous l’enlever. Nous l’avons mérité, sans aucun doute. » Rondo

Et ce titre a un saveur particulière parce qu’il le gagne en tant que père. Son fils était dans la bulle avec lui et a pu assister aux premières loges au titre.

J’ai pu vivre ça avec mon fils. Je suis vraiment béni d’avoir pu le faire alors qu’il est conscient de ce qu’il se passe. Il va avoir 9 ans et il comprend que son père est champion et il a pu en être le témoin. Il y a 12 ans il n’était pas né, donc qu’il puisse être là, et que ma fille soit à la maison à regarder, c’est vraiment un sentiment irréel. Il y a deux soirs de ça, j’ai eu le sentiment de le laisser tomber. Il était pas mal énervé que nous n’ayons pas fini le boulot et je n’ai pas bien dormi cette nuit-là, lui non plus. Donc il a conscience de la magnitude de l’événement. Je crois que la première question qu’il m’a posée après la victoire c’était : ‘Quand est-ce que j’aurai ma bague ?’ Je suis très excité de lui en commander une à sa taille. C’est vraiment un moment irréel. Il a vraiment conscience de ce qui se passe et je suis un papa fier. » Rondo