David West : « Actuellement Chris Bosh et Andrea Bargnani défonceraient la NBA »
Ces dix dernières années, la NBA a beaucoup évolué. Les pivots ont désormais besoin de savoir courir, de savoir dribbler, de savoir shooter… Toutes ces caractéristiques que beaucoup trouvaient inutiles au début des années 2000 quand le modèle principal était Shaquille O’Neal. Pour Ryan Hollins ancien journeyman dans la grande ligue, les règles et l’arbitrage actuellement ne favorisent absolument pas les grands. Voilà pourquoi ils ont dû développer des qualités différentes du jeu au poste.
Je trouve que la NBA d’un point de vue des règles pénalise les grands quand par exemple on voit Jimmy Butler pousser Dwight Howard hors du terrain à deux mains et que personne ne dit rien. C’est une faute. Nous les big men, nous devons défendre le périmètre et n’avons pas le droit de les toucher, pas le droit d’utiliser nos mains. Si vous voulez que le jeu au poste revienne, il va falloir siffler des fautes. Vous ne pouvez pas toucher James Harden, LeBron James et tous ces gars qui partent du périmètre. C’est pour ça qu’ils sont si prolifiques. Il faut donner beaucoup d’amour à Joel Embiid, Anthony Davis et tous ces gars et ils reviendront sur le devant de la scène. » Ryan Hollins
À l’inverse des joueurs comme Andrea Bargnani ou Chris Bosh étaient des précurseurs et pourtant, ça ne plaisait pas à tout le monde et certains les considéraient comme trop softs. Selon David West ils auraient tout explosé dans cette NBA moderne qui favorise les joueurs évoluant au périmètre.
Je pensais à ça l’autre jour. Quand Andrea Bargnani et Chris Bosh étaient ensemble à Toronto, la raison pour laquelle ça n’a pas marché, c’est parce que la NBA nous laissait les bousculer. Nous bousculions Bargnani, nous jouions physique avec Bosh. Mais actuellement, Bosh et Bargnani défonceraient la NBA. Je suis sérieux, ils étaient quasiment impossibles à défendre. La seule raison pour laquelle Bargnani n’a pas eu une super carrière, c’est parce que les arbitres nous laissaient le bousculer. Dans le jeu d’aujourd’hui, il exploserait, car il serait protégé. Quand il faisait ce mouvement de balancier derrière la ligne des 3-points ils ne lui donnaient aucune chance et nous pouvions lui attraper les deux bras. Il était dur quand même. Aujourd’hui, il obtiendrait des coups de sifflet, car il est devenu impossible de poser ses mains sur quelqu’un au périmètre. Nous on le remuait complètement en posant nos avant-bras dans son estomac et personne ne sifflait ce truc. Les Raptors de cette époque avaient probablement cinq, six ou sept ans d’avance. » David West
Ryan Hollins confirme que l’Italien, souvent critiqué, est l’un des adversaires les plus redoutables sur qui il ait eu à défendre.
C’était l’un des matchups les plus difficiles parce qu’il pouvait shooter à 3-points rapidement, mais il pouvait aussi pénétrer et vous dunker tout aussi rapidement sur la tête. » Ryan Hollins
Eh oui, le jeu est en constante évolution. Alors que pendant longtemps, les big men semblaient avantagés, ça ne semble plus être le cas aujourd’hui, bien au contraire. La complexité du problème est effectivement réelle. D’un côté tout le monde aime le jeu dur, et imaginer des combats dans la raquette sans bousculade, lors desquels tout serait sifflé, hacherait les matchs et pourrait les rendre imbuvables à regarder. D’un autre côté, pourquoi ne pas siffler à un joueur comme Embiid des fautes qui elles sont comptabilisées pour Harden ? Il y a une vraie part d’injustice là-dedans et c’est vrai que la NBA fonctionne beaucoup de cette façon. Mais quand on voit que le pivot des 76ers obtient déjà 9 lancers-francs par match en moyenne, le spectacle pourrait en pâtir s’il en obtenait le double. Si le débat mérite d’être pris au sérieux, trouver des solutions viables semble plus compliqué. Et si la solution miracle était de revenir à la NBA des années 90 ou les petites fautes d’aujourd’hui n’étaient sifflées pour personne ? Cela ferait plaisir à beaucoup de nostalgiques.
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