Gilbert Arenas à propos de John Wall : « Je n’allais pas me mettre en travers de son chemin »
Gilbert Arenas, s’il donne l’impression d’être redescendu aussi vite qu’il a atteint les sommets était quoi qu’il en soit un joueur bourré de talent. A 26 ans il était déjà sur la pente descendante et au moment de l’éclosion de John Wall il n’a pas hésité à s’effacer pour laisser son jeune partenaire éclore et briller. Il faut dire que suite à la blessure qu’il a connue en 2008, l’agent zéro n’était plus le même. La draft de Wall en 2010 représentait donc peut-être le moment idéal pour passer le témoin du côté des Wizards. Son objectif : trouver de la complémentarité avec son nouveau partenaire.
Je suis un assassin. Lui, il est un meneur avec une bonne vision de jeu et je savais que si je lui donnais la balle, il allait me trouver. Je peux jouer de plusieurs façons. Si vous regardez mon jeu, je n’ai pas besoin de dribbler à l’excès. Je l’avais regardé jouer pendant l’été, je l’avais déjà vu à la fac. Sa vision et tout ce que ça pouvait apporter étaient ce qu’il y avait de mieux pour le groupe. Regarde, à une époque je jouais sur le terrain en compagnie de John Wall et de Kirk Hinrich : nous étions trois meneurs de jeu. Si on pouvait faire ça, c’est que notre jeu n’affectait pas celui des autres. Alors on laissait la balle au gamin et nous nous adaptions autour. C’est parce qu’on a fait comme ça qu’il n’y a jamais eu de clash. » Gilbert Arenas
Ce qui est plus impressionnant c’est qu’un gars comme Arenas, un alpha dog, ait accepté de se mettre en retrait directement, dès l’arrivée de Wall alors que jamais encore, le jeune meneur n’avait fait ses preuves en NBA.
J’ai tout de suite lâché du lest. Je lui ai dit : ‘Hey bro, maintenant c’est ton équipe, voici les clés, ne te préoccupe plus de moi’. J’ai passé le relai dès le moment où il est arrivé : ‘C’est toi le futur, moi je ne fais que traîner ici le temps qu’ils décident de m’envoyer ailleurs. Nous n’allons pas faire ce genre de guéguerre qu’il y a entre les vieux et les jeunes. Non, je connais ce genre d’histoire, je sais comment ça se termine et ça ne jouera pas en ma faveur.’ Il a été drafté pour une bonne raison. Il était le pick numéro 1 et cela voulait dire qu’il était le meilleur joueur du pays. Les blessures m’ont apporté des jours sombres et je ne pouvais pas vaincre ça. Peu m’importait de si je le dominais ou non lors des entraînements, ce n’était pas le sujet. Il était le futur et le futur doit jouer, point barre. Le futur doit apprendre comment se développer au mieux, encore point barre. Du coup, je n’allais pas me mettre en travers de son chemin. Si je veux être capable de survivre dans le futur, je dois laisser le futur se dérouler. Alors c’est comme ça : ‘Voilà les clés et si tu veux comprendre comment la voiture fonctionne, tu n’as qu’à me demander même si c’est mieux que tu apprennes de toi-même et te construise ta propre expérience’. J’étais le vétéran et c’était mon rôle. » Gilbert Arenas
Au final, les deux hommes n’auront joué ensemble que quelques mois avant qu’Arenas soit transféré à Memphis. Pendant ses premières saisons en parallèle, Wall n’a cessé de progresser, tournant même en double-double entre 2015 et 2017 pendant que les Wizards atteignirent à trois reprises les demi-finales de conférence. Malheureusement pour lui, comme son aîné, Wall traverse actuellement une phase difficile pour ce qui est de la santé, lui qui n’a pas joué un match depuis bientôt deux ans. Il devrait à priori revenir en pleine forme dès la reprise de la prochaine campagne, mais dans quel rôle ? Est-ce que c’est à son tour de passer le relai (peut-être à Bradley Beal) comme Arenas l’avait fait pour lui ou va-t-il arriver revanchard, s’affirmer en leader et tenter de se réaffirmer en franchise player ? Et si oui, en est-il capable ? Cela crée tout un tas d’interrogations autour du meneur de jeu qui, dès son retour, devra probablement faire face à beaucoup d’attentes de la part des fans et des médias. Attendons de voir ce que cela donnera.
Via Fubo Sports
Arenas a été transféré à Orlando contre Rachard Lewis pas à Memphis.