Rudy Gobert sur son rôle en attaque : « Il est temps que ce soit moi qui m’impose »

Rudy Gobert était l’invité de Basket Time sur RMC, l’occasion de parler du rôle du pivot et de son importance.

« Je pense que c’est un mythe le fait que les grands ne sont plus importants en NBA. C’est vrai qu’en NBA il y a beaucoup d’effet de mode. Dès qu’une équipe gagne, toutes les équipes essaient de s’en s’inspirer. Sauf qu’un Steph Curry il n’y en a qu’un, un Klay Thompson il n’y en a qu’un. Draymond Green, faire ce qu’il faisait en défense, il n’y en a qu’un dans un tel système. Je suis content que cela ait été un peu rétabli, car à part les Warriors il n’y a aucune équipe qui a gagné sans avoir un grand sur le terrain. Au basket, en NBA, tu as besoin d’avoir un grand dans la raquette autrement tu ne gagnes pas. Dallas n’aurait pas gagné sans Tyson Chandler, les Lakers n’auraient pas gagné sans Pau Gasol, sans Shaq. Tu as besoin d’avoir une présence à l’intérieur. Après oui il y a des grands qui sont moins scoreurs. Le jeu a beaucoup évolué, ça va beaucoup plus vite et il est vrai que les arrières c’est beaucoup plus vendeur, car il est beaucoup plus facile pour les jeunes de s’identifier à un Steph Curry qu’à un Rudy Gobert, ça c’est clair. » Rudy Gobert

Et Rudy est le genre de joueur qui peut changer un match sans marquer 30 points.

« C’est là où je veux en venir. Concernant mon rôle à Utah, et ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les chiffres, quand je ne suis pas sur le terrain en attaque c’est bien plus compliqué. Tout simplement parce que lorsque je déroule vers le panier, même si je ne touche pas le ballon, ça crée un effet de gravité. La défense est obligée de couvrir. Puis il y a aussi les rebonds, les rebonds offensifs, les écrans, les finitions. Le dunk c’est 100%. C’est le shoot que tout le monde recherche. » Rudy Gobert

Mais la saison passée le pivot a tenté seulement 8.2 points par rencontre, très rarement, voire jamais servi au poste bas. Il a fait part à quelques reprises de sa frustration de toucher peu de ballons.

« Je me dis que de toujours attendre des autres, il est temps que ce soit moi qui m’impose et que je continue de progresser à ce niveau-là. Tout en restant moi-même. Puis faut que cela se traduise par des victoires. C’est ce que j’ai pu faire un peu pendant ces playoffs. Tous les matchs où j’ai dominé offensivement, nous les avons gagnés. Quand tu domines ton vis-à-vis, et malgré tout ce que les gens disent, à Denver si tu sors Jokic, c’est terminé. En général si tu sors les big men, c’est fini. A OKC si tu sors Adams c’est plié pour eux, tu as beau avoir Chris Paul qui est super fun à voir jouer, il n’y a personne pour faire les écrans. Si tu sors les big men c’est fini. Même aux Lakers, si tu sors Anthony Davis, LeBron James ou pas LeBron James, c’est fini. Bien sûr on parle des meilleurs scoreurs, mais si le Big man domine et provoque des fautes, tu sors complètement l’équipe adverse du match. » Rudy Gobert

En outsider, le Jazz peine à passer au statut de prétendant.

« On est parti de la première saison où on a gagné 26 matchs sur 82. Il y a cinq ans, quand je disais qu’on allait aller en playoffs, les gens rigolaient. Donc maintenant, quand je dis que l’on va gagner le titre, on me dit: ‘Tu ne veux pas aller dans une autre équipe?’ Je réponds que je ne contrôle pas à 100% mon destin, mais je sais que gagner avec Utah serait beaucoup de fierté pour moi. Gagner un titre avec Utah aurait une valeur énorme par rapport à toutes les années où nous avons trimé avant. Ce serait le premier titre de cette franchise, ce qui marquerait l’histoire. Tout est réuni pour que cela soit une histoire incroyable, avec toutes les aventures que l’on a eues au fil des années. Il nous manque à passer cette petite marche. Dans le fait de gagner en expérience, notamment pour les leaders de l’équipe et de continuer à progresser. Avec Donovan nous sommes tous les deux, encore jeunes. Nous n’avons pas encore atteint notre pic, alors on sait que l’on va progresser. » Rudy Gobert