Ricky Rubio : « Si quelqu’un ne fait pas ce qu’il faut je vais le rappeler à l’ordre »
Depuis son départ de Minnesota en 2017, Ricky Rubio a pas mal bougé. Après deux ans au Jazz, il a passé la saison 2019-20 sous le maillot des Suns, avant d’être envoyé au Thunder il y a quelques jours qui, dans la foulée, l’a renvoyé du côté du Minnesota et de l’équipe qui à la base, avait cru en lui en le draftant en 2009. Les fans des Wolves sont ravis, et depuis, postent partout des highlights à l’ancienne de Rubio portant le maillot de leur team. Le comité d’accueil qu’il a reçu à l’aéroport a également agréablement surpris le meneur.
Voir tous ces clips m’a donné l’impression que tout ça avait eu lieu il y a longtemps. Mais en même temps j’ai encore mes souvenirs à l’esprit. À l’aéroport, je ne pensais même pas que tout ça était pour moi. C’était comme dans les films : je suis sorti de l’avion et j’étais une rock star. C’est quelque chose dont je me rappellerai toute ma vie. Mais s’ils me demandent ce qui m’a traversé l’esprit à ce moment-là, je ne pourrai pas répondre. Je ne me rappelle pas. J’étais tellement excité que je ne pouvais même pas penser. » Ricky Rubio
Le moment est grand. Surtout que la façon dont il avait été transféré à l’époque par Tom Thibodeau (qui ne lui a pas annoncé la nouvelle en face) n’a pas été franchement digérée par l’Espagnol. Pourtant, l’été dernier, il a poliment refusé une offre des Wolves pour finalement signer à Phoenix.
La façon dont je suis parti ne correspondait pas à celle que j’avais envisagée. Je comprends que c’est un business et je sais comment ça fonctionne. L’an dernier, je n’étais pas vraiment prêt à revenir. Mais désormais je le suis, je suis plus mature. » Ricky Rubio
Heureusement que son arrivée à Minnesota lui convient, car Rubio assure que dans un premier temps, son transfert de Phoenix vers OKC l’avait à nouveau très désagréablement surpris.
Ce n’était pas le chemin que je voulais connaitre, surtout quand mon agent qui parlait à l’équipe me rapportait que mon nom n’était pas sur la table malgré toutes les rumeurs. Tout ce qu’ils m’ont dit comme quoi ils construisaient un nouveau projet avec une nouvelle équipe et qu’ils avaient besoin de moi, bla, bla, bla, tout ça aujourd’hui sonne comme des mensonges. » Ricky Rubio
Rubio comprend tout à fait que les Suns aient préféré Chris Paul un futur Hall of Famer, et ne les blâme pas pour ça. Ce qui le chagrine encore une fois, c’est plutôt la méthode, le manque d’honnêteté. Mais aujourd’hui, il doit tirer un trait et apprendre à jouer, en tant que meneur, auprès de joueurs comme D’Angelo Russell mais aussi le rookie choisi au premier pick Anthony Edwards, qui apprécient beaucoup porter la balle. Ça ne lui fait pas peur, lui qui au Jazz, évoluait aux côtés de Donovan Mitchell, puis qui l’an dernier jouait aux côtés de Devin Booker compilant des moyennes de 13.0 points et 8.8 passes décisives par match.
Ces trois dernières années, j’ai réellement appris à jouer sans la balle. C’est la façon dont je me développe en tant que joueur, en étant mis dans de nouvelles situations et en trouvant des réponses. Être dans des situations inconfortables, si vous faites les bonnes choses, vous permet vraiment de progresser sur votre jeu. Cela a vraiment du sens pour moi de m’ajouter à ce puzzle pour aider cette jeune équipe de Minnesota pleine de talent, qui a déjà montré de belles choses. Je sens que je peux fiter dans ce puzzle. » Ricky Rubio
Pour Gersson Rosas, le GM de l’équipe, le meneur espagnol semble en tout cas tout à fait correspondre à l’idée du jeu qu’il aimerait que ses Wolves proposent.
Nous voulons jouer d’une façon particulière : vite et en contre-attaque. Quand vous ajoutez un playmaker de niveau élite à un autre meneur comme D’Angelo qui lui aussi est du niveau élite, cela vous procurera le plus haut niveau de playmaking possible sur le terrain pendant 48 minutes pour permettre à tous ces gars de jouer ensemble. » Gersson Rosas
Pour Ryan Saunders, coach des Wolves pour qui Rubio assure avoir toujours voulu jouer, le discours est semblable.
Nous avons un groupe et un noyau qui a besoin d’être guidé. Cela prend du temps dans cette ligue de prendre ses marques. Avoir quelqu’un comme Ricky avec sa personnalité, son caractère et sa connaissance de la NBA aidera forcément ces jeunes gars. Nous sommes vraiment impatients de voir ça. » Ryan Saunders
Dans tous les cas, Rubio pense être un joueur bien différent de l’époque où il a fait ses premiers pas dans la grande ligue en 2011, et cela apportera de toute évidence une vraie plus-value à cet effectif des Timberwolves.
Les choses ont changé. Dix ans, ça change une vie. Je suis un joueur différent désormais, mais aussi un homme différent. Dans le passé, j’étais déjà un leader, mais j’étais en quelque sorte effrayé par certaines choses. Aujourd’hui je n’ai plus peur de rien. Maintenant, si j’ai quelque chose à dire, je le dirai de la bonne façon, et j’oserai me mettre en colère s’il le faut. Si quelqu’un ne fait pas ce qu’il faut, je vais le rappeler à l’ordre. » Ricky Rubio
Son objectif, maintenant qu’il a vécu ça avec le Jazz et qu’après un bilan parfait dans la bulle, il est passé tout prêt avec les Suns est clair : les playoffs.
Je veux vivre ça avec Minnesota. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. » Ricky Rubio
Même si cela, à première vue, manque de défense, impossible de le nier : une association Rubio, Edwards, Towns, Russell semble présenter un potentiel offensif de feu en attaque. Il n’y a plus qu’à espérer que la mayonnaise prenne maintenant. Rubio pourrait être le liant principal de ce cocktail détonnant.
Via The Athletic
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