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Tony Parker : « Mike Brown a appelé Pop en lui disant : ‘On a trouvé notre meneur pour les 15 prochaines années' »

Un an après sa sortie en France, le livre « Tony Parker : Au-delà de tous mes rêves » arrive aux Etats-Unis. Le Français y raconte bien sûr toute sa carrière et notamment son arrivée aux Spurs et ses premiers pas avec le maillot texan, lors de la summer league puis au training camp.

Quand je suis choisi par les Spurs, j’ai un peu l’impression qu’on se connaît déjà. J’ai fait deux workouts avec eux, on a fait un petit lunch ensemble et on a pas mal discuté. Après la draft, je fais la Summer League à Salt Lake City. Sur place il n’y a que Mike Brown, l’assistant coach. Pop, lui, n’est pas venu. C’est le premier match, on arrive, on s’échauffe et – je m’en souviendrai toujours – je vais voir Mike Brown:

– Mike, pourquoi Pop n’est pas là dans les tribunes ?
– Il est occupé.

J’avoue que je suis vexé. Je suis le futur meneur de son équipe et le coach ne vient même pas me voir jouer sur ma première Ligue d’été ! Je me dis alors que je vais tout casser sur ce premier match !

Je mets 29 points, je fais 8 passes. Plus tard, Mike Brown me racontera qu’après ce match, il a appelé Pop tout de suite en lui disant: « On a trouvé notre meneur pour les quinze prochaines années, il faut absolument que tu viennes le voir jouer à Salt Lake ! » Et le jour du deuxième match, alors que l’on est en train de s’échauffer, qui je vois dans les tribunes ? Pop ! Je regarde Mike Brown en rigolant, satisfait, du style : « Ah il s’est décidé à venir quand même ! » Après le coup de fil de Mike, Pop est venu tout de suite et il a compris qu’il me ferait jouer direct, sans attendre une ou deux saisons que je sois prêt. Il fallait qu’il me voie jouer.

Toute la semaine, à Salt Lake, ça se passe bien, je termine meilleur meneur de la Summer League. Ensuite, j’arrive au veteran camp. Là, c’est autre chose ! C’est le lancement de la préparation de la saison. Je rencontre tous les anciens. C’est là que je vois Duncan pour la première fois. C’est impressionnant. Je suis dans le vestiaire, dans mon coin et je les vois tous arriver ! Je me dis : « Waouh ! quand même, c’est Tim Duncan, David Robinson ! Il va falloir être prêt, là. Ce n’est plus pareil, ce n’est plus le PSG. C’est la NBA maintenant ! »

C’est impressionnant. Évidemment, je fais comme si de rien n’était, mais je suis vraiment impressionné. David Robinson, c’est le joueur préféré de mon petit frère. Et d’un coup, je le revois, soulevant mon petit frère de terre quand il était venu en France avec le Nike Air Force Tour, quelques années plus tôt. On était petits, on se faufilait partout pour avoir des autographes. Il y avait Charles Barkley, Scottie Pippen et David Robinson ! Nous, on était là, avec de grands yeux, on les regardait jouer. Et je me retrouve maintenant assis dans le vestiaire avec David Robinson devant moi, en personne ! Dans le vestiaire, ils parlent entre eux. Moi, je ne dis rien, je regarde, j’écoute, j’apprends. C’est le début de ma première année.

Mais ensuite, dès qu’on arrive sur le parquet, que le ballon est en l’air, alors il y a jeu ! Et là, mon esprit de compétition reprend vite le dessus et je me fous de savoir qui ils y sont, finalement. À cet instant, je veux juste montrer que je peux jouer dans cette Ligue. Le plus important pour moi, sur cette première année, c’est de montrer à Pop et à Duncan que je mérite d’être là. Je connais les doutes de Duncan. Quand les Spurs m’ont drafté, il a dit : « Mais pourquoi on drafte un meneur européen ? On ne va pas gagner un titre avec un meneur européen ! »

Au début des années 2000, prendre un non-Américain à ce poste-là, quand tu as l’ambition de gagner des titres, c’est risqué. Et quand tu as une superstar dans ton équipe comme Duncan, que tu prends un meneur européen, c’est même super risqué ! Duncan, quand ils l’ont pris, ce n’était pas un risque, c’était le premier choix de la draft. Techniquement, je suis leur véritable premier projet. Même Manu Ginobili, quand il est arrivé à 25 ans, il avait déjà gagné l’Euroligue, c’était déjà un joueur bien accompli. Avec moi, il y avait tout à faire.

Je suis arrivé avec mon gros accent français, mais je parlais l’anglais couramment et je comprenais tout. Et ça a été un énorme avantage. En tant que meneur de jeu, pouvoir communiquer facilement avec le staff et les coéquipiers a accéléré le processus d’intégration. Mais à ce moment-là, moi, je ne réalise pas tout ça. Je ne me rends pas compte que les Spurs prennent un gros risque avec moi. Je me dis que, s’ils m’ont pris, c’est qu’ils ont vu que j’avais un talent et qu’ils allaient ensuite essayer de me modeler à leur façon. D’ailleurs, toute ma carrière, Pop va me parler de la différence entre John Stockton et moi. Lui, meneur académique, à un bout de la ligne et moi, meneur agressif, à l’autre. Et le but de Pop, tout au long de ma carrière, sera que je me rapproche du milieu de la ligne. Dès le premier jour d’entraînement, il m’a montré ça, en me disant : « Je sais très bien que je ne ferai jamais de toi un John Stockton, mais il faut que tu deviennes un meneur complet et que tu t’approches du milieu de cette ligne. >> J’étais conscient qu’il fallait que je devienne un vrai meneur de jeu, un vrai meneur d’hommes. Qu’il n’y avait pas que les duels et battre son vis-à vis, au basket.

Via Hoopshype

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