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Un chef d’œuvre de médiocrité signé Clippers

Habitués à souffrir en suivant leur équipe jusqu’au début de la dernière décennie, les fans des Clippers ont eu droit à un moment de nostalgie dont ils se seraient bien passé ce dimanche. En prenant une rouste historique face à Dallas, Paul George et ses partenaires sont rentrés dans l’histoire par la petite porte en offrant un spectacle d’une régularité affligeante.

Si la France a connu des orages plus ou moins violents cette nuit, ce n’est rien en comparaison du typhon qui a submergé le Staples Center entre 21h30 et 23h30. Inexistants dans tous les compartiments du jeu, les Clippers se sont fait humilier violemment par les Mavs : +50 à la mi-temps, et +51 à la fin du match ! Oui, +50, le tout en 24 minutes de jeu. Une défaite peut arriver, un match sans également, mais quand on en arrive à établir un record de médiocrité jamais atteint en près de 70 ans d’histoire, ça en devient indécent.

 

10-2, 25-5, 45-13, 62-18, 77-27 !

Avec l’arrivée d’un nouveau coach (Tyronn Lue) ayant su mener les ego des Cavaliers de LeBron James, Kyrie Irving et Kevin Love au titre en 2016 ou encore le recrutement de vétérans sérieux et polyvalents (Nicolas Batum, Serge Ibaka), nous sommes en droit d’attendre une équipe des Clippers un minimum compétitive et combative. Face aux Mavs, les absences de Marcus Morris et surtout de Kawhi Leonard ont bien affaibli la force des Californiens des deux côtés du terrain. Après deux premiers succès autoritaires et satisfaisants, on s’attendait à ce que Paul George prenne les choses en main et porte son équipe en s’appuyant sur des coéquipiers largement capables de tenir tête à un Dallas toujours privé de Kristaps Porzingis. Que nenni ! Après avoir inscrit les deux premiers points de la partie, les voiliers de Los Angeles ont coulé à une vitesse hallucinante, faisant passer le naufrage du Titanic pour un banal accident de routine.

Le 10-2 concédé en moins de 2 minutes 30 d’entrée a fait très mal à une équipe qui a traversé la rencontre tel un fantôme de bout en bout. Que ce soit en défense ou en attaque, les hommes de Tyronn Lue se sont fait manger par des Texans certes très adroits, mais également bien aidés par une défense aux abois qui a laissé constamment Luka Doncic les agresser dans l’axe. Rapidement mis en confiance par ce début de match incroyable, les coéquipiers du Slovène se sont mis alors au diapason à l’image d’un Josh Richardson en totale réussite. Avec un jeu fluide et simple, Dallas n’a même pas semblé forcer son talent pour tuer le match en une petite dizaine de minutes.

 

Catastrophique dans tous les compartiments du jeu

Pas vraiment réputée pour sa défense béton, la franchise texane n’a même pas eu besoin de se déployer tant que ça. Le simple fait de changer sur les écrans intelligemment en mettant de l’envie et de l’agressivité était suffisant pour enrayer une attaque adverse totalement apathique. Dès le début de la partie, Paul George a pris pratiquement tous les shoots de son équipe sans véritable réussite, et le jeu collectif était quasiment inexistant. Malgré plusieurs temps morts et un banc ouvert dans les grandes largeurs pour trouver une étincelle, jamais l’on n’a senti une once de réaction, ce que confirme Ivica Zubac dans les colonnes du LA Times.

« Nous les avons laissés jouer leur jeu comme si c’était une balade. Nous n’avons pas été assez durs. Nous ne leur avons pas mis la pression. Nous les avons juste laissés faire ce qu’ils voulaient, et ils ont rentré tous leurs tirs. » Ivica Zubac

A l’exception du 3e quart-temps au cours duquel les Clippers sont parenus à retrouver une certaine efficacité offensive (30 points), ils se sont cantonnés durant les trois autres à seulement 16 points maximum. Une hérésie dans la NBA actuelle. Il faut dire qu’au vu du mouvement de balle archaïque entraînant une mise en place des systèmes chaotiques, les bons tirs ont été une denrée beaucoup trop rare, cela se traduisant notamment par un matraquage épouvantable derrière l’arc (4/33 soit à peine 12%).

Le fait de se prendre une volée aux proportions historiques dès le troisième match de la saison en proposant une bouillie infâme sur toute la longueur d’un match n’est pas anecdotique, mais cela n’est pas alarmant non plus. Kawhi Leonard et Marcus Morris absents, le roster ayant connu pas mal de modifications, les Clippers vont connaître sans doute d’autres soirs compliqués le temps qu’un équilibre soit trouvé. Ce n’est qu’une rencontre parmi tant d’autres et on ne dramatise pas côté Californien, à l’image d’un Paul George qui endosse les responsabilités de cet échec cuisant au micro d’ESPN.

« J’en prends l’entière responsabilité. J’ai profité de ma journée de Noël hier, le match d’aujourd’hui est juste arrivé un peu vite derrière. J’en prends l’entière responsabilité, je dois être prêt à jouer. On sera prêts pour le prochain match. […] On s’est fait botter les fesses aujourd’hui, mais vous savez, c’est juste un match. » Paul George

Tyronn Lue s’est lui aussi exprimé en pointant le manque d’agressivité de son équipe.

« Nous avons laissé filer ce match. Ce soir les gars n’ont pas été combatifs des deux côtés du parquet, et vous avez pu le voir. […] C’est simplement une exception. Ça ne nous enlève pas ce que nous avons fait jusque-là, ce sur quoi nous travaillons et comment nous essayons de progresser chaque soir. On a manqué de combativité, et nous savons que ça viendra au prochain match. » Tyronn Lue

L’optimisme est donc de mise, et c’est ce qu’il faut après une telle déculottée. Dès mercredi, une bonne occasion de réagir se présente face à des Wolves privés de Karl-Anthony Towns.

 

Un équilibre collectif primordial à développer

L’effectif pour aller chercher le titre est là sur le papier, et les options sont variées, sans doute même plus que la saison dernière. Mais la marge en NBA est toujours très fine. Après en avoir fait l’amère expérience en Play-offs en se faisant éjecter par le collectif bien huilé des Nuggets, cette rencontre face à Dallas fait tout de même ressurgir quelques questions sur ce qui était pointé du doigt la saison passée : le leadership.

C’est en cela que leur prochaine prestation sera scrutée de très prés, car ils pourraient compter sur le retour de Kawhi Leonard pour redresser la barre. Ce dernier doit naturellement remettre de l’ordre dans la maison par son niveau de jeu des deux côtés du parquet afin de faire oublier le plus vite possible cette gifle historique. Une défaite de ce type peut revêtir un caractère insignifiant dans une saison, mais elle peut également être un élément déclencheur, autant positivement que négativement. Le ciment qui a permis aux Clippers de Doc Rivers d’être une belle histoire en 2019 s’est effrité progressivement la saison suivante, en grande partie à cause des libertés excessives accordées à George et Leonard. Les deux hommes n’ayant pas toujours été irréprochables, la gestion de l’effectif et des ego est sans aucun doute la clé de la réussite des Clippers. Le talent est là, mais il faut maintenant qu’il soit mis au service du collectif afin de ne pas revivre la désillusion de l’automne dernier.

Si les premiers retours en interne avant cet accident de parcours étaient excellents, et que les recrues d’expérience comme Nicolas Batum ou Serge Ibaka permettent à coup sûr d’avoir des gars impliqués en toutes circonstances, il va falloir trouver une alchimie pour mettre tout le monde à l’aise. Tyronn Lue a du temps afin d’effectuer sa mise en place, et ça tombe bien parce qu’il y a du boulot entre un effectif remodelé, et deux superstars à impliquer totalement.

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