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Jae’Sean Tate, la dernière trouvaille des Rockets

Ces deux derniers mois, Houston est un des endroits où l’on peut recenser le plus de bouleversements. Entre les changements au niveau du front office, mais également sur le parquet avec en tête de gondole le trade envoyant Russell Westbrook aux Wizards en échange de John Wall, le tout sans oublier les sorties nocturnes et les envies de départ de James Harden, les Rockets ont eu de quoi s’occuper. Au milieu de tout ce remue-ménage, un joueur a débarqué d’Australie sans faire de bruit : Jae’Sean Tate.

Une adresse trop irrégulière en sortie d’université

Encore inconnu dans le microcosme NBA, le poste 3 ou 4 de 25 ans est en train de se faire progressivement sa place dans le roster. Profitant des nombreuses absences liées au COVID-19 durant la première semaine de compétition (John Wall, Eric Gordon, DeMarcus Cousins), le rookie a eu droit à des débuts en grande pompe, intégrant directement le cinq majeur et cumulant 37 minutes de jeu pour sa première sortie. Face à Denver, puis surtout Sacramento où les joueurs en quarantaine ont fait leur retour, il a encore eu droit à une bonne vingtaine de minutes par partie. Véritable trouvaille capable d’intégrer durablement la rotation ou feu de paille dû aux circonstances ? Seul l’avenir pourra le déterminer, mais le natif de Toledo a des arguments à faire valoir.

Auteur d’un parcours honorable à l’université au sein d’Ohio State, il y effectue un cursus complet en disputant quatre saisons entre 2014 et 2018. Aux côtés de Keita Bates-Diop notamment, il est un incontournable de l’équipe et aligne 11,7 points et 6 rebonds de moyenne durant son passage, culminant même à plus de 14 unités lors de sa troisième année. Il montre alors déjà une polyvalence à toute épreuve, tournant majoritairement sur les postes 3 et 4, et prenant même parfois le poste 5 malgré son mètre 93 ! Déjà très actif en défense et montrant des qualités athlétiques intéressantes, il se présente à la Draft 2018, et se décrit alors tel quel.

« Je suis un gars dur. Je pense que je peux défendre les postes 1 à 4 en amenant de l’énergie. Toute ma carrière à Ohio State, j’ai été ce joueur-là. Je suis capable de scorer au poste et de battre de plus grands défenseurs en drive. Je n’aime pas utiliser les comparaisons, mais j’ai un profil qui ressemble à Draymond (Green), un hybride capable de défendre des arrières comme des joueurs plus grands. » Jae’Sean Tate, Basketball Insiders, 2018

Si son énergie et sa défense ne sont pas remises en cause, son shoot est quant à lui beaucoup trop faible pour qu’une équipe se décide à le sélectionner. En quatre saisons, ce dernier ne connaît pas de réelle évolution et stagne à des pourcentages très faibles. Derrière l’arc, il tourne ainsi à seulement 27 %. Pire encore, il se montre catastrophique sur la ligne de lancers, avec seulement…55 % de réussite. Une véritable calamité, rédhibitoire dans la grande ligue, surtout qu’il n’y a pas de réelles améliorations en l’espace de quatre ans. Il se voit alors offrir une maigre opportunité en étant invité par les Bucks pour disputer la Summer League, mais la malchance vient s’en mêler puisqu’un doigt fracturé à la main droite lui ferme définitivement la porte. Le joueur alors âgé de 23 ans doit donc s’expatrier pour connaître le monde professionnel. En août 2018, il décide de rejoindre l’Europe en signant avec les Giants d’Antwerp, en première division belge.

Une progression linéaire entre Belgique en Australie

Pour sa première expérience en Europe, il va connaître une saison réussie en tout point, que ce soit individuellement ou collectivement. Si aucun titre n’est au bout, les Giants échouent en finale du championnat belge après avoir terminé premiers de la saison régulière, et ils réalisent également un magnifique parcours européen en prenant la 3e place de la Ligue des Champions. Avec une grosse vingtaine de minutes par rencontre, Jae’Sean Tate apporte énormément à son équipe en montrant toute son énergie, et noircit les feuilles de stats : 10,2 points, 3,9 rebonds en championnat, 13 points et 5,6 rebonds en Ligue des Champions. A l’aise au sein du collectif Belge, l’arrière américain réalise une énorme saison en disputant une soixantaine de rencontres, et en montrant une belle régularité. Coéquipier de l’actuel Rocket à Antwerp, Thomas Akyazili se souvient d’un joueur puissant et bosseur.

« Ses principales forces sont l’énergie, la dureté et le cœur qu’il apporte sur le parquet. Avec ses qualités physiques et son explosivité naturelle, il est très compliqué à arrêter. Son shoot est encore très irrégulier, mais j’ai pu me rendre compte qu’il bosse énormément dessus, et je pense que cela pourrait devenir une force dans son jeu. » Thomas Akyazili

Cette belle saison désormais terminée, le joueur retourne alors au pays afin de participer à la Summer League avec les Nuggets. Cette fois, il ne se blesse pas et participe à 4 rencontres avec un temps de jeu intéressant (23 minutes, 7,2 points), sans toutefois voir l’aventure se prolonger plus loin. Il prend alors la direction de l’Australie et de sa NBL afin d’évoluer à un niveau supérieur, rejoignant le Sydney Kings d’un certain Andrew Bogut. Là encore, il dispute une saison de très haut niveau et se rend indispensable à son équipe. Avec plus de 16 points et plus de 6 rebonds par rencontre, il s’affirme comme l’un des meilleurs joueurs du championnat au sein d’une équipe qui passe à deux doigts du titre, échouant en finale face aux Wildcats Perth de Miles Plumlee. Mais le chiffre le plus intéressant, c’est bien son pourcentage d’adresse à 3 points. Avec plus de 37 % de réussite, le gamin maladroit d’Ohio State confirme ses progrès, et s’établit alors comme un shooteur à respecter.

Une place à conserver en NBA

Ses performances en Australie ont été bien suivies de l’autre côté du Pacifique, et les doutes concernant le joueur deux ans auparavant ne sont plus qu’un lointain souvenir. En novembre dernier, il est ainsi contacté par les Rockets pour intégrer directement l’effectif avec un contrat partiellement garanti. Dans le Texas, il retrouve alors son ancien coach à Sydney, Will Weaver, qui vient alors de renforcer le staff de Houston. Si cette présence est sans doute un paramètre qui a facilité sa venue, sa place ne doit rien à personne. Les deux saisons qu’il a passées hors du circuit américain se sont révélées fructueuses, et lui permettent à 25 ans d’enfin entrer dans la grande ligue.

Si son contrat est partiellement garanti pour le moment, il devrait l’être rapidement. Suite aux nombreuses absences ayant resserré considérablement le roster, Stephen Silas s’est retrouvé dans l’obligation d’envoyer des gars inexpérimentés tel Tate au charbon d’entrée. Et pour le moment, l’ancien d’Ohio State répond présent avec 7 points et 5 rebonds, le tout en plus de 25 minutes de jeu. Avant le début de saison, Stephen Silas avait déjà été impressionné par son ailier, et disait déjà du bien de lui après seulement trois entraînements.

« Le gars qui se démarque le plus parmi ceux qui ont le moins de notoriété est Jae’Shean Tate. Il a joué Outre-Pacifique en Australie et ça a été une réelle surprise. Il a de bonnes mensurations. Il peut jouer sur plusieurs postes, des deux côtés du parquet. C’est un joueur excitant et je suis certain que tout le monde appréciera le voir jouer.» Stephen Silas, Rockets Wire, décembre 2020

Tout semble donc aller dans le bon sens pour que Jae’Sean Tate puisse s’installer en NBA durablement. Son ancien partenaire à Antwerp y croit dur comme fer.

« Je pense vraiment que ses coéquipiers, ses coachs et les fans vont tomber amoureux de lui. Il a sans aucun doute ce qu’il faut pour rester dans la durée en NBA. » Thomas Akyazili

Les équipes sont toujours en recherche d’énergie en sortie de banc, et c’est tout à fait ce qu’il peut faire en apportant une grosse défense ou encore du scoring par séquence. C‘est en tout cas ce qu’il est en train de prouver avec Houston, ce qui devrait lui permettre d’obtenir un vrai rôle tout au long de la saison, même lorsque l’effectif sera au complet. C’est tout ce qu’on peut lui souhaiter.

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