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Stephen Silas : « De toute évidence, les choses n’étaient pas parfaites »

Une page s’est tournée à Houston. Après plus de huit années passées à évoluer dans le sillage de l’attaquant incroyable qu’est James Harden, les Rockets n’ont pas eu d’autres choix que de se débarrasser de leur superstar dans un énorme blockbuster trade.

Nommé coach de la franchise texane l’automne dernier, Stephen Silas se retrouve désormais avec une équipe totalement différente, privée des deux leaders qu’il avait de base dans son effectif : Russell Westbrook et James Harden. Assistant coach en NBA les vingt dernières années, le fils de l’ancienne gloire Paul Silas connaît ce milieu impitoyable, et ne peut que se montrer fataliste.

« J’imagine que c’était une surprise, pour ne pas dire plus. Mais c’est la NBA. Les changements font partie de la ligue, et j’ai réalisé ça depuis mon plus jeune âge et tout au long de ma carrière. Le fait est que tout ce soit passé comme ça c’était une surprise, mais c’est à moi de repartir à zéro avec ce groupe et aller de l’avant. C’est clair que ce les dernières 48h ont été folles, mais désormais c’est du passé. » Stephen Silas

S’il s’est bâti une solide réputation dans le microcosme de la grande ligue, l’ancien assistant de Rick Carlisle n’a toujours pas pu vraiment mettre en place ce qu’il veut. Depuis trois mois, les mouvements sont incessants côté Rockets, et la mauvaise atmosphère créée par le comportement critiquable de James Harden n’a pas facilité les choses pour le coach rookie.

« La conférence de presse d’introduction était très différente en comparaison à aujourd’hui. Être prêt pour occuper ce poste, lutter et résoudre les problèmes et trouver des moyens d’y faire face, c’est ce qu’un coach doit faire. De toute évidence, les choses n’étaient pas parfaites. » Stephen Silas

Comme cela se fait dans toutes les franchises, les deux anciens MVP avaient ainsi participé aux concertations de la franchise pour déterminer le successeur de Mike D’Antoni. Priorité des Rockets, Stephen Silas bénéficiait d’une bonne côté suite à la saison offensive historique des Mavericks. En charge de l’attaque, il a ainsi joué un rôle prépondérant dans l’explosion totale de Luka Doncic et du jeu d’attaque proposé par le rival texan. Silas ne cache donc pas que l’influence des deux joueurs a été primordiale dans sa décision finale.

« Les deux gars à qui j’avais parlé en dernier étaient Russ et James, et maintenant ils ne sont plus ici. Ce sont eux qui m’ont garanti d’avoir le job. Je me dis que s’ils n’avaient pas apprécié les discussions que nous avons eues, je ne serais pas ici aujourd’hui. Qu’aucun des deux ne soit là, ça donne à réfléchir sur la réalité de la NBA. La relation que j’avais avec James était bonne – je n’ai pas eu vraiment de relation avec Russ. Nous avions eu de bonnes conversations ces derniers jours. Je lui avais parlé de long en large hier (mardi) avant que toutes ces choses n’arrivent, nous nous sommes envoyé des messages, et après tout est arrivé. Tout était positif. » Stephen Silas

Si cela se termine en eau de boudin, il ne faut tout de même pas oublier ce qu’aura apporté James Harden à la franchise. En plus de huit années, il a permis aux Rockets de redevenir une véritable force à l’Ouest et un candidat crédible au titre NBA. Avec un style de jeu extrêmement efficace et clivant à la fois, l’ancien du Thunder s’est épanoui pleinement en ayant carte blanche en attaque, ce qui lui a permis d’avoir une production statistique indécente. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il est l’un des meilleurs attaquants de l’histoire. Et le propriétaire des Rockets a donc tenu à rendre hommage à celui qui a tracté son équipe durant quasiment une décennie entière.

« Au nom de toute l’organisation des Rockets et de la ville de Houston, je voudrais remercier James Harden pour ces huit années merveilleuses sous le maillot des Rockets. James nous a donnés tant d’excellents souvenirs. Nous l’avons vu grandir de 6e homme jusqu’à devenir un All-Star et MVP. Ma famille et moi-même voulons remercier James pour ses nombreuses contributions en dehors des parquets, notamment ses généreux dons à des œuvres de charité et ses participations aux événements de la communauté. Nous souhaitons bonne chance à James, et nous serons toujours reconnaissants pour les bons souvenirs qu’il laisse. » Tilman Fertitta

Les déclarations tapageuses du MVP 2018 avaient causé des secousses en interne avec les réactions de John Wall, et surtout DeMarcus Cousins, qui n’avaient pas hésité à répondre franchement à leur franchise player. L’affaire étant désormais close, le but n’est pas de rajouter de l’huile sur le feu. Coéquipier du barbu durant plusieurs années, Eric Gordon a donc calmé le jeu.

« Je le connais personnellement. Je ne pense pas qu’il voulait vraiment dire ça. Je pense qu’il voulait juste un changement. Il l’a en quelque sorte montré, et il l’a également dit. Je ne pense pas qu’il ait voulu manquer de respect aux joueurs, il voulait partir, et son vœu a été exaucé. (Ce trade) nous donne une chance d’aller dans la bonne direction. » Eric Gordon

De son côté, Stephen Silas essaye de tirer du positif de cette expérience très particulière pour un coach rookie.

« J’ai eu l’opportunité de coacher un hall of famer, c’était très intéressant. C’est l’une des choses qui m’excitait le plus. De toute évidence, ce fut difficile du début à la fin. Mais il était très professionnel avec moi. Ça n’a juste pas fonctionné. » Stephen Silas

Avec l’arrivée de Victor Oladipo, une ribambelle de tours de Draft, et une flexibilité financière retrouvée après des années passées à exploser le salary cap, c’est tout un pan de l’histoire des Rockets vient de prendre fin pour laisser place à un avenir totalement différent. Une décennie riche en émotions et déceptions, avec toujours James Harden à la baguette pour mener cette équipe, qui était devenue son équipe. Sans doute même un peu trop. Il va maintenant falloir retrouver une nouvelle identité. Avec des joueurs revanchards et aux dents longues, il y a encore de la qualité dans cette équipe, et surtout, enfin une base de travail saine. Si la saison NBA a repris depuis une vingtaine de jours, elle commence vraiment maintenant pour les Rockets.

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