Bradley Beal – Damian Lillard une histoire de loyauté : « On en a parlé, et il a le même sentiment que moi à ce sujet »
À l’été 2019, Bradley Beal a surpris pas mal de monde en décidant de signer une extension avec les Washington Wizards, pourtant clairement pas performants et pas partis pour l’être lors des prochaines années. Mais quand on connait les coulisses de cette signature, c’est tout de suite moins surprenant, puisque l’arrière de Washington a pris conseil auprès de Damian Lillard, qui a affirmé sa loyauté aux Blazers à de nombreuses reprises. Et ce peu importe les résultats.
« C’était des conversations où je m’imprégnais de sa manière de penser, parce que c’est quelqu’un qui est impliqué et loyal. Il s’est battu malgré les difficultés. Je lui ai demandé ce qui l’a fait rester. » Bradley Beal.
En réponse, Lillard lui a expliqué qu’il accordait de l’importance à la communauté de la ville, et pas à la vie nocturne ou à la météo. Des mots qui ont résonné en Beal.
« C’était un autre gars dont les gens disaient qu’il devait partir, faire ci ou ça. On me dit ça tout le temps. Je pense qu’on partage la même mentalité. Je ne dis pas ça contre les joueurs qui décident de monter une équipe et tout ça, juste c’est la voie que nous on a choisie. C’est ce que ça représente pour nous, et on est d’accord là-dessus. Je sais ce qu’il ressent parce que j’ai droit à ces commentaires tout le temps. « Tu devrais aller là », de la part de plein de gens différents. Et il a les mêmes commentaires. On en a parlé, et il a le même sentiment que moi à ce sujet : il ne veut aller nulle part. C’est notre neuvième saison en NBA (les deux hommes ont été drafté la même année ndlr). Je me suis beaucoup investi dans mon équipe à tel point que je veux gagner ici et pas ailleurs. Je suis sûr qu’il a le même état d’esprit. En ce moment en NBA, il y a plein de gars qui vont dans des équipes où ils ont la chance de jouer avec un ou deux autres All-Stars, parce qu’ils pensent que c’est mieux pour eux. Je ne leur en veux pas. Si Draymond Green et, je ne sais pas, Jrue Holiday décident de venir à Portland, je les accueille à bras ouverts. Mais je n’aime pas idée de chercher ce genre de choses, de se dire « OK, allons jouer pour cette équipe ensemble. » Ce n’est pas mon style. » Damian Lillard.
Le problème, c’est que la fin du contrat de Beal approche (il dispose d’une player option, et peut tester le marché dès cet été) et que les Wizards ne sont toujours pas très bons (14 victoires et 20 défaites). Du coup, les discussions au sujet de Beal, qui s’étaient calmées après la signature de son extension, ont repris. Et des équipes appellent même le front office des Wizards pour se renseigner sur la disponibilité de l’arrière, sans que la franchise ne donne suite. Mais ça ne dérange plus Beal, que les discussions avec le meneur, devenu son ami depuis, ont vacciné contre ce genre de situations.
« Les conversations étaient vraiment géniales. On dit tout le temps que c’est facile d’aller chez le voisin, avec deux ou trois gars vraiment bons, mais en même temps, l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. L’Histoire nous l’a déjà montré. » Bradley Beal.
Et puis surtout, cela entrerait en conflit avec une des valeurs les plus fortes de Beal : la loyauté.
« Ça a surement beaucoup à voir avec mon éducation. Mais si je suis à tes côtés, je le suis pour longtemps. Même si tu me causes du tort je vais t’aimer et essayer de prendre soin de toi, d’arranger les choses. Je suis comme ça. » Bradley Beal.
Pour ce qui est de Lillard, cet acharnement a fini par payer. Les hommes de Terry Stotts ont réussi à se qualifier pour les finales de conférence il y a deux ans, avant de tomber face aux Warriors. Et cette saison, même si les Clippers, les Lakers voire même le Jazz semblent mieux armés que Portland pour remporter le titre, ils ont une équipe de haut niveau.
« On a beaucoup bossé à Portland. C’est dans notre culture de gagner, même si on n’est jamais allé jusqu’au titre. Parce qu’on est en playoffs régulièrement. On fait les choses de la bonne manière, le staff est super. Les gens avec qui on bosse aussi. J’ai pu avoir une carrière remplie de succès ici, et j’ai le sentiment qu’on progresse chaque année pour être un jour capable de remporter le titre. J’en suis persuadé, et je suis loyal à cette idée. Je veux voir ce qu’il se passe ici. Plus que d’aller ailleurs et de gagner. J’ai le sentiment que si je vais dans une autre équipe et que je gagne le titre, je serais heureux et excité, mais je ne pense pas que ça serait le même sentiment que si je gagne ici, avec tout ce qu’on a traversé. » Damian Lillard.
Mais du côté de Beal, ce n’est pas aussi simple. Comme expliqué plus haut, les Wizards ne vont probablement plus rejouer les premiers rôles avant un bout de temps. Du coup, sa loyauté est mise à l’épreuve.
« Il faut jouer au jeu du « et si », et être l’avocat du diable : « OK, et si les choses ne se passent pas bien ? Je fais quoi ? » Je pense aussi à ça. Mais au final, je me demande surtout ce que je peux faire avec ce que j’ai. Je ne vais jamais torpiller mes coéquipiers. J’ai ce que j’ai, et j’ai le sentiment que ça peut marcher. Lillard et moi, on veut s’en sortir en se battant, peu importe le reste. Oui, c’est compliqué. Mais j’ai le sentiment que gagner un titre en sachant qu’on s’est battu pour, plutôt qu’un titre…ailleurs. Ça ne veut pas dire que le titre ailleurs ne compterait pas, un titre est un titre. Mais j’ai le sentiment que le poids, la morale derrière… Ça serait mieux que si on part. » Bradley Beal.
L’arrière est donc malgré tout dans le win now. Et malgré les difficultés, les Wizards font tout pour exaucer son souhait. Tout en le laissant donner son avis sur les recrutements à effectuer.
« C’est quelque chose qui n’arrive pas souvent. Il y a peu de gars qui peuvent dire qui ils veulent dans leur équipe. Peu de gars ont l’opportunité d’avoir une équipe construite autour d’eux. C’est difficile de sous-estimer ces choses-là. » Bradley Beal.
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