Julius Randle revient sur la plus grande leçon qu’il ait reçue de Kobe Bryant

Aujourd’hui All-Star mais aussi tête d’affiche des New York Knicks avec lesquels il réalise sa meilleure saison en carrière, Julius Randle faisait aussi partie du roster des Lakers lors des deux dernières années de Kobe Bryant en NBA. Deux années pendant lesquelles le jeune joueur à l’époque a pu apprendre beaucoup au côté du Black Mamba. C’est dans un article sur la plateforme The Players Tribune que l’ailier fort des Knicks est revenu sur l’une des plus grandes leçons qu’il ait reçues de la part de Kobe.

« J’ai grandi à Dallas, donc j’avais ce match de début de saison contre les Mavericks entouré sur mon calendrier. » A expliqué Randle. « J’étais excité.  Excité de ressentir ce sentiment d’accomplissement, d’être ce gamin de ton quartier qui a réussi à entrer dans la ligue. Nous sommes arrivés par avion après un match du mercredi soir, et le match des Mavs n’avait pas lieu avant vendredi soir, ce qui signifie que nous avons eu un jour de repos à Dallas. Les gars comptaient réellement sortir ce soir-là. Moi, j’ai de la famille, j’ai un tas d’amis qui m’envoient des SMS et tout ça, avec des plans de soirées. Vous devez tous garder à l’esprit que j’ai 20 ans à ce moment. Vous pouvez imaginer où j’ai la tête. Alors on descend de l’avion, on va à l’hôtel, et là, wouah. Je n’oublierai jamais ça. On arrive à l’hôtel à Dallas, et Kobe se tourne vers moi et me dit :

“Julius, qu’est-ce que tu vas faire ?

‘Je suis sur le point de voir ma famille, de me détendre avec des amis, tu sais. Passer une bonne soirée.’

‘Et Kobe, il m’a stoppé net. Il me dit : ‘Non. On va à la salle.’

‘Bro…. […] C’est juste le pouvoir de Kobe. Si quelqu’un d’autre au monde m’avait dit ça, à ce moment-là, je l’aurais peut-être regardé d’un mauvais air et j’aurais continué mes affaires. Mais quand Mamba vous dit que c’est un changement de plan, et que vous venez avec lui au gymnase ce soir. Vous ne posez pas de questions. Tu fais juste ce qu’on te dit de faire. Et bien sûr, Kobe savait que nous étions dans ma ville natale. Bien sûr qu’il le savait. Mais ce n’était pas parce qu’il était un mauvais gars ou quoi que ce soit. Il essayait plutôt d’utiliser la situation pour me donner une leçon. La leçon étant : pour atteindre le niveau suivant dans cette ligue, vous ne pouvez pas travailler seulement de temps en temps. Il faut que ce soit tout le temps. Il n’y a pas de sacrifice sans sacrifice.

‘C’était en novembre 2015, la dernière saison de Kobe. Et depuis lors, tout ce qu’il m’a montré ce soir-là, c’est devenu ma routine. Si nous sommes en voyage, dès que nous descendons de l’avion, voilà, c’est ma routine avant de faire autre chose. Je vais à la salle, je prends des tirs, je travaille.’

Cette anecdote de Randle ne s’arrête pas là. En effet, elle a aussi mené à une drôle d’expérience il n’y a pas si longtemps que ça. Le reste de l’histoire contée par Julius Randle se déroule peu après le tragique décès de Kobe Bryant en janvier 2020.

« Ce qui est fou, c’est… Bon, voilà la fin de l’histoire. Nous sommes donc à Detroit la saison dernière, en déplacement. Et nous prenons l’avion, je prends mes bagages, et comme je l’ai dit : c’est ma routine depuis cette nuit-là à Dallas. On descend de l’avion, on va à la salle. Descendre de l’avion, aller à la salle de sport. Descendre de l’avion, aller à la salle de sport. Réglé comme une horloge donc. Mais chaque ville est différente, il y a plusieurs salles disponibles. Je vais donc demander à l’équipe d’en réserver une à l’avance. Et comme ça, je pourrai y aller directement, même s’il est tard, et m’entraîner.

Lors de ce voyage, à Detroit, ils m’ont ouvert un petit gymnase de lycée. J’adore les gymnases de ce genre — simples et de la vieille école. Et j’arrive dans le bâtiment, et le gars qui était là pour me laisser entrer, je crois que c’était le directeur sportif de cette école, on commence à parler un peu. Il m’a dit : ‘C’est bon de te voir. Les mecs ne viennent plus vraiment ici pour s’entraîner. En fait, le dernier gars qui est venu si tard pour bosser, ça devait être il y a des années. C’était à Kobe.’

‘Yo… Je veux dire, rien que de l’entendre dire le nom… Ça m’a donné des frissons. C’était un mois après la mort de Kobe, et c’était juste un de ces moments. Un de ces moments qui reste ancré en vous. Un de ces moments qui vous oblige à vous arrêter une seconde, et vous êtes touché par le fait que tout est lié. »

Une histoire très forte pour le joueur des Knicks, qui, aujourd’hui, doit certainement remercier très fortement d’avoir pu entrer dans la grande ligue aux côtés d’un joueur comme Kobe.