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[Ma NBA] Rick Barry : « Ceux qui disent que c’était plus facile à notre époque ne comprennent absolument rien »

A l’occasion des 77 ans de Rick Barry, nous vous proposons de lire ou relire notre entretien MA NBA avec lui publié en juillet 2019.

Croyez-nous, vous ne connaissez pas Rick Barry. Ou pas assez. Il suffit de regarder son CV, ou le fait qu’il fut le tout premier « point forward » de l’histoire, pour le confirmer. La faute à un passage néfaste par l’ABA, ainsi qu’une réputation sulfureuse. On a eu droit à une discussion exceptionnelle de plus d’une heure, en tête-à-tête avec cette légende absolue, pour se faire notre propre idée. Et la partager. Profitez !

Palmarès (succinct et chronologique) : Meilleur Scoreur NCAA (1965). Rookie de l’année 1966 en NBA et même All-NBA First Team (dès sa première saison donc !!), ainsi qu’en 1967, quand il finit aussi MVP du All-Star Game et meilleur scoreur de la saison régulière, avant d’atteindre les finales, où ses Warriors pousseront les Sixers en 6 matchs. Année blanche en 1968 pour avoir rejoint l’ABA. Champion ABA en 1969 (mais blessé pendant les playoffs). All-ABA First Team de 1969 à 1972, All-NBA Second Team en 1973, All-NBA First Team de 1974 à 1976 (10 au total cumulé NBA-ABA donc). Beaucoup estiment qu’il aurait dû gagner le trophée de MVP en 1975 (au lieu de Bob McAdoo), impression confirmée en playoffs : Champion NBA et MVP des Finales. On rajoute qu’il fut aussi leader aux interceptions la même année. Une série folle priva ses Warriors du doublé en 1976. Détenteur d’un des tout meilleurs pourcentages aux lancers-francs –qu’il tirait des deux mains !– de l’histoire. Il est le seul joueur a avoir été leader aux points en NCAA, ABA et NBA. 8 fois All-Star en NBA, 4 fois en ABA… Évidemment dans les 50 meilleurs joueurs des 50 premières années.

Rick, quel est le joueur qui vous a le plus inspiré en grandissant ?

(Comme pour toutes les questions que nous lui avons posées, il répond immédiatement) Elgin Baylor. Mais en fait, mon premier vrai héros, c’était Willie Mays (une véritable légende de la MLB, 5ème de tous les temps au nombre de home-runs) car je voulais d’abord faire du baseball. Mais quand je suis passé au basket, mon inspiration, c’était Elgin Baylor.

Vous êtes reconnu pour avoir inventé la position de « point-forward » (ailier dirigeant le jeu tel un meneur). Cela venait un peu de Baylor, très bon passeur en plus d’être un excellent scoreur et rebondeur ?

Plutôt de mon père, qui était un joueur et coach semi-professionnel. Il m’a vraiment bien appris le jeu, tous les fondamentaux : je pouvais dribbler des deux mains, faire un crossover… Et j’étais très rapide en plus, plus rapide que les arrières (un de ses premiers surnoms était « The Miami Greyhound », soit le lévrier de Miami, où il est allé à la fac) ! Donc ma première année, je devais surtout courir, car on avait Guy Rodgers comme meneur, un super joueur qui dominait complètement le ballon (4 fois All-Star, 2 fois leader aux passes décisives). Puis l’année suivante, j’ai pu avoir plus la balle. En fait, j’allais chercher les rebonds (entre 9 et 10.5 ses premières saisons), je remontais vite la gonfle, et de là j’organisais le jeu. C’est comme ça qu’est née l’expression de point-forward. Pour moi c’était naturel.

Vous jouiez aussi sur les playgrounds dans le New Jersey (il est né et a grandi à Elizabeth). Y avait-il un clash entre ce style plus un-contre-un et le jeu académique, dominé par la passe ?

C’est sûr que j’ai pas mal joué sur les playgrounds, notamment parce que ie voulais jouer avec les joueurs noirs. Mais même là, le basket qu’on jouait à l’époque était vraiment différent du jeu actuel, où il y a tellement de un-contre-un. C’est pour ça que j’adore les Warriors, les équipes qui jouent de la bonne manière ! Ce sont elles les équipes qui gagnent, et qui gagnent beaucoup. Regarde les Raptors, même s’ils ont battu Golden State en finales, ce qui me fait forcément un peu mal, ils avaient un super jeu de passe aussi. Il y a toujours du un-contre-un, bien plus que quand nous on jouait. Mais au moins les équipes ont compris qu’elles ne vont pas trop gagner si elles ne font que ça, et qu’elles ne pratiquent pas un jeu plus collectif.

Quand avez-vous su que vous serez en NBA un jour ?

Ma deuxième saison en NCAA. Le GM des Lakers, Lou Mohs, était venu scouter notre pivot de 2m10, Mike McCoy. Un article est paru le lendemain, où j’ai lu sa réponse quand on lui a demandé ce qu’il pensait de lui : « Je ne sais pas pour McCoy (c’était un joueur trop en avance sur son temps, il adorait s’éloigner du panier malgré sa taille, ce qui serait parfait aujourd’hui), mais Rick Barry va être un super joueur pro ». Donc quand j’ai lu ça, je peux te dire que je me sentais plutôt bien. J’avais le GM des Lakers qui disait ça sur moi ?! Ça m’a beaucoup encouragé à continuer de bosser sur mon jeu. Par contre, même si je pensais à la NBA parce que j’ai grandi pas très loin de New York, et que c’est vite devenu très important là-bas, la vérité à l’époque c’est que si tu te débrouillais plutôt bien à l’école, tu pouvais gagner plus avec un bon job qu’en allant en NBA. On m’a offert 12 500 dollars ma première année, et ce n’était même pas garanti ! Mais j’adorais faire du sport, et être payé pour faire quelque chose que tu aimes, ce n’est pas vraiment du travail…

 

« A l’époque, le All-Star Game était une vraie compétition, pas comme aujourd’hui ! »

 

Vous avez eu du succès très tôt dans votre carrière en plus. Immédiatement même…

(Son débit, toujours aussi rapide, placé entre un regard perçant et une mine réjouie s’alternant constamment, coupe notre question) Oui ! Et d’ailleurs, on me parle toujours du trophée de rookie de l’année, mais ce n’était rien ça ! J’ai fait All-NBA First Team dès ma première saison ! Ce n’est pas arrivé très souvent quoi… Je mettais 25 points et plus de 10 rebonds. On ne voit plus trop de rookies qui arrivent et ont ce genre de contributions aujourd’hui. Surtout autant de rebonds, au poste 3. Je me sentais vraiment reconnaissant d’obtenir autant de succès d’entrée. J’ai encore eu ces honneurs ma deuxième saison, où j’ai même fini MVP du All-Star Game et meilleur marqueur de la saison. J’ai mis 38 points au All-Star Game (face à Wilt Chamberlain, Bill Russell ou encore Oscar Robertson). Et à l’époque, c’était encore un vrai match ! C’était de la vraie compétition. Pas comme maintenant, où c’est juste ridicule. J’ai d’ailleurs une photo de ce match, où figurent sept joueurs. Les sept sont dans les 50 meilleurs joueurs des 50 premières années… Et comme je te disais, on jouait pour de vrai ! En partie parce que l’équipe vainqueur empochait 3 000 dollars, ou quelque chose comme ça. Ça faisait une belle portion de mon salaire en bonus (rires) !

Avez-vous été surpris de pouvoir performer à un tel niveau dès votre arrivée en NBA ?

Ça dépend. J’avais confiance en moi, je savais que je pouvais jouer. Mais je ne risquais pas de rêver que j’allais faire First Team non plus… Le truc surtout, c’est que je rentrais sur le terrain sans me poser de questions. J’y allais pour jouer. C’est pareil avec les stats, on m’en sort à foison ces dernières années… Apparemment j’ai la plus haute moyenne de points pour un joueur qui a joué au moins dix matchs en finales. Je n’étais même pas au courant de ça par exemple ! Personne ne s’occupait de tous ces trucs statistiques… Aujourd’hui, on en est inondé. Pareil avec les « analytics ».

Vous avez aussi connu des difficultés très vite. Au lieu de continuer en NBA, après une superbe apparition en finale en plus, vous décidez de partir en ABA pour votre troisième année, sauf que votre contrat vous oblige à faire une saison blanche du coup, avec une bataille juridique perdue…

Franchement, si je devais le refaire, je ne le referais pas je pense. J’étais Curt Flood (joueur de baseball qui a ouvert les portes de la Free Agency en allant jusqu’à la Cour Suprême) avant Curt Flood. Je suis monté au créneau contre la NBA, mais je n’y ai vraiment rien gagné. Si j’avais touché ne serait-ce qu’un demi-pourcent de tout ce que les joueurs peuvent gagner maintenant grâce à la free-agency, j’aurais pu prendre ma retraite. Au final, je n’y ai rien gagné donc, mais cela a été un facteur pour la mise en place de la free agency, qui a complètement changé le jeu derrière. C’est au moins ça de gagné… Mais ce qui est sûr, c’est que si j’avais fait toute ma carrière en NBA, on ne me regarderait pas du tout de la même manière. Quelque part, j’ai créé pas mal de problèmes pour la NBA, donc ils m’ont un peu mis aux oubliettes derrière. Ils ont dû commencer à payer les joueurs bien mieux qu’auparavant, et aujourd’hui regardez tout ce qu’il se passe avec les joueurs : ils vont d’un endroit à un autre… Ils ont pris le pouvoir ! Et l’argent a complètement explosé. Aujourd’hui, le joueur le moins bien payé de toute la NBA touche deux fois plus que ma meilleure année en carrière. Un gars qui ne joue jamais… (toujours aussi vif, il marque une très courte pause avant d’enchainer). Je vois pas mal de chiffres, statistiques, etc. refaire surface aujourd’hui, donc au moins on me donne un peu de crédit. Et puis bon, je ne regrette pas ce que j’ai fait non plus. J’ai fait ma route, comme je l’entendais. Je ne vis pas dans le passé.

 

« On devait se prendre un sweep en finales… et on leur en a collé un ! »

 

Quel est votre meilleur souvenir en NBA ?

Sans aucun doute, d’avoir remporté le titre NBA en 1975. C’est la plus grosse surprise de toute l’histoire des finales NBA. On n’était même pas censés faire les playoffs ! Tout le monde nous avait mis hors du coup. Même notre propre salle (l’Oracle Arena actuelle à Oakland, alors baptisée Oakland-Alameda County Coliseum Arena) n’était pas disponible pour les finales ! Soi-disant, on était la pire équipe à arriver en finales de tous les temps, contre une super équipe (les Bullets avaient signé un bilan de 60-22 et comptaient Wes Unseld et Elvin Hayes dans leurs rangs, ils seront d’ailleurs couronnés en 1978)… On devait donc se prendre un sweep, or c’est nous qui leur en avons collé un ! Rien ne pouvait être plus fou ! C’était un exploit incroyable et je suis extrêmement reconnaissant envers mes coéquipiers (Jamaal Wilkes, ROY cette année-là, 4 fois champion NBA, 2 fois champion NCAA et 3 fois All-Star, croisé avec Rick Barry à Oakland avant cette interview, n’avait à la bouche que des compliments pour son leader). C’est une expérience incroyable de vivre cela. C’est ce qui fait la force des sports collectifs. Tu peux partager ces moments avec tes coéquipiers. Ce n’est pas comme le tennis ou le golf, par exemple. J’ai plusieurs amis qui sont golfeurs pros, et j’ai bien connu les légendes Arnold Palmer et Jack Nicklaus, ils sont tous surexcités quand ils vont jouer la Ryder Cup, parce qu’ils ont enfin la chance de partager la victoire entre eux, plutôt que tout seuls ou avec leur caddie.

Vous avez aussi reçu un honneur individuel par contre, MVP des finales…

Oui. Mais je ne me focalise pas tellement là-dessus. C’est un sport d’équipe. Même au All-Star Game, quand j’ai reçu le trophé de MVP là-aussi (en 1967), j’ai longtemps dit qu’il faudrait deux trophées : Most Outstanding Player et Most Valuable Player. Le MVP, c’était Nate Thurmond. Moi, j’étais MOP. Mais bon, aujourd’hui ce match est une farce, donc ça ne sert à rien d’en parler.

Puisque vous mentionnez Nate Thurmond (7 fois All-Star, 2 fois All-Defensive First Team, 3 fois All-Defensive Second Team), qui était alors votre coéquipier, revenons un peu en détail sur les finales 1967 contre les Sixers (qui comprenaient Wilt Chamberlain, Hal Greer, Chet Walker et Billy Cunningham, notamment)…

On a perdu 4-2, mais on n’était pas loin de les vaincre. Cela s’est joué sur deux pick-n-rolls. Si on avait joué ces deux actions de la bonne façon, on aurait remporté les finales. C’était aussi serré que ça ! J’avais joué toute la série avec une sale entorse à la cheville en plus. Je ne pouvais pas m’entraîner, je devais me la faire désensibiliser avant chaque match et à chaque mi-temps… J’étais complètement fou d’ailleurs ! J’ai eu une chance incroyable de ne pas l’empirer et ruiner toute ma carrière. Aujourd’hui, ils ne me laisseraient jamais jouer. A l’époque, c’était les joueurs qui décidaient. Par contre, j’ai planté 40 points par match ! J’avais la plus haute moyenne de l’histoire sur une série des finales (40.83), jusqu’à ce que Michael Jordan la batte de très peu, mais lui a eu un mach avec prolongation pour y parvenir… Pour revenir à la série, tout s’est joué sur deux pick-n-rolls donc. Le premier, Wilt Chamberlain a fait faute sur Nate Thurmond, sauf que l’arbitre ne l’a pas sifflé ! Et comme par hasard, cet arbitre en question habitait à Philadelphie… On va dire que c’était une coïncidence ! Mais si on avait remporté ce match, on aurait repris l’avantage du terrain et changé toute la série. Le match d’après, j’avais un pick-n-roll avec Nate et j’ai commencé à sauter pour un jump-shot, j’ai vu Nate ouvert et j’ai commencé à lui envoyer le ballon… Sauf que Wilt Chamberlain, qui défendait sur lui, a fait le plus long pas qu’un être humain ait jamais fait dans l’histoire de l’humanité ! Du coup j’ai du reprendre mon tir, en double-clutch donc, et je l’ai manqué.

Votre plus mauvais souvenir tient aussi à un pick-n-roll me semble-t-il…

Oui, en 1976, l’année après notre titre. Au match 7 des finales de conférence contre les Phoenix Suns. Je fais une passe à Clifford Ray, qu’il laisse s’échapper de ses mains dans les dernières secondes… Si on gagnait ce match, on gagnait le titre derrière en plus. Boston n’avait aucune chance de rivaliser contre nous en finales, vu comment nos effectifs respectifs étaient construits. Mais si on en revient à la série contre Phoenix donc, ils ont même changé les règles après. Sur un des matchs, on avait demandé un temps-mort, on remet la balle en jeu et ils font faute, directement sur le joueur qui avait fait la remise en jeu, alors qu’il était encore en touche. Il a manqué un lancer et les Suns ont fini par l’emporter. Aujourd’hui, la règle a été changée. On ne peut plus faire faute intentionnelle dans les deux dernières minutes sur un non-porteur du ballon. (Il s’emporte) Ça nous a coûté le titre !

On vous fait revivre des moments de joie, mais aussi des moments difficiles avec cette interview…

Je me rappelle plus des moments difficiles… Ils te hantent. Tu vis avec après. Même si j’essaie de ne pas vivre dans le passé.

 

« J’adorais jouer au MSG pour botter le cul des Knicks ! »

 

Quelle était votre salle préférée ?

J’adorais jouer au MSG, juste pour pouvoir botter le cul des Knicks ! Pardonnez-moi pour mon langage… Ils ne m’avaient pas drafté et du coup j’étais constamment remonté contre eux à cause de ça. Je ne suis pas particulièrement vindicatif. Mais je voulais leur prouver à quel point ils avaient eu tort. Ils ont drafté Bill Bradley à ma place, avec le choix numéro un (Rick Barry est parti en deuxième position). C’est la seule fois de toute l’histoire de la NBA où cela s’est décidé à pile ou face entre les deux pires équipes de chaque conférence : les Knicks et les Warriors. Le gagnant avait le pick 1 et 4 et le perdant le 2 et 3. Bill venait du Nord-Est lui aussi, et il avait joué à Princeton, mais je voulais vraiment jouer pour les Knicks. Le propriétaire a dit que j’étais trop maigre. Donc je n’ai pas du tout apprécié et dans ma tête je me disais toujours : « tenez, prenez ça ! ».

Vous avez marqué 57 points au Garden dès votre premier match là-bas…

(Il prend un air satisfait) Je leur ai planté 50 points ou plus à pas mal de reprises… (deux fois en fait, 55 points en 1978, mais aussi 44 et 47 points à d’autres moments).

C’était vraiment juste contre les Knicks, ou New York et le MSG jouaient un rôle ?

C’est La Mecque du basket, donc c’était toujours spécial. Même si la salle originale était un vrai trou à rat. Le parquet était horrible, le building était horrible, les vestiaires étaient horribles. Mais ça restait le Madison Square Garden, et c’est là que j’ai grandi, donc ça comptait énormément.

« Je devais rejoindre les Celtics de Bird et… »

 

Qui est le meilleur attaquant que vous ayez croisé ?

J’ai joué contre tellement de grands joueurs, parmi les plus grands. Énormément qui sont dans le top 50. (Pour la première et seule fois de tout l’entretien, il marque une pause et un peu d’émotion) Franchement, c’était juste fou ! J’ai joué contre Elgin Baylor, mon idole. Contre Earl Monroe, contre Jerry West… Parmi les plus grands joueurs de tous les temps. J’ai joué contre Larry Bird et Magic Johnson, ils étaient rookie ma dernière année ! Au final, j’ai joué sur trois décennies : les Sixties, les Seventies et les Eighties… De Russell et Chamberlain à Bird et Magic. Et j’aurais sûrement pu jouer plus longtemps. J’ai eu une opération, où les docteurs ont trouvé plein de calcium dans mes genoux (calcification des tendons). Ils m’ont demandé comment j’avais pu continuer de jouer comme ça. C’était plus gros qu’une pièce d’un dollar (26.5 mm de diamètre) ! Après l’opération, je ne me suis jamais senti mieux. Je n’avais plus de douleur, je pouvais plus plier mes genoux. Sauf qu’en 1980, la NBA a fait passer les effectifs de 12 à 11 joueurs, pour économiser de l’argent. Ç’aurait été incroyable. Je n’étais plus aussi performant, mais je me sentais mieux que jamais. Et cet été là, à mon camp de basket, j’avais même tué pas mal de jeunes joueurs NBA que j’avais fait venir. Je ne m’étais jamais mieux senti en dix ans !

Je n’arrive même pas à imaginer à quel point le jeu de passe aurait été fabuleux…

Oh, ç’aurait été incroyable ! Bird et moi ? Mais vous allez défendre sur qui nom de dieu ? Ç’aurait été magnifique. C’était déjà une équipe magnifique, mais je pense que j’aurais pu aussi les aider. Plein de gars ont fait ça, finir leur carrière avec les Celtics. Bill Walton, par exemple ! Tiny Archibald… J’aurais eu quelques bagues de plus, mais surtout, j’aurais pu être dans une équipe championne, avec tout ce que cela comprend. C’est pour ça que j’aurais tellement voulu y aller.

Par contre on n’a pas répondu à la question initiale (rires)…

Ah oui ! Allez, Wilt Chamberlain est le meilleur attaquant contre qui j’ai joué. Sérieusement, il a fait une saison à 50 points de moyenne. 50 points ! « Are you kidding me ? » Donc si on veut parler du meilleur joueur offensif de tous les temps… Peut-être qu’il n’avait pas de shoot de loin ou ce que tu veux, mais il a inscrit (il répète lentement, pour insister) 50… points… par… match… Sur toute une saison !

« Ceux qui disent que c’était plus facile à notre époque ne comprennent absolument rien »

 

Comment réagissez-vous quand certains disent que c’était plus facile à l’époque ?

C’est gens ne comprennent absolument rien. Déjà, il a joué contre certains des plus grands pivots de toute l’histoire : Bill Russell, Nate Thurmond… pour n’en citer que quelques-uns. Et à l’époque, il y avait beaucoup moins d’équipes, donc il fallait les jouer plus régulièrement. Il affrontait Bill Russell 9 fois par saison ! Il y avait tellement de pivots légendaires. C’était l’époque où il y en avait le plus ! Aujourd’hui, il n’y a pratiquement plus de pivot. Quand on regarde les matches aujourd’hui, il n’y en souvent aucun sur le terrain. Et seulement une poignée sont de vrais pivots. D’ailleurs, pour moi il faut forcément donner le meilleur joueur de tous les temps PAR POSITION. Quand on dit que Michael Jordan était le meilleur joueur de tous les temps… non. C’était le meilleur arrière de tous les temps. La technique n’est pas la même selon le poste. Et la vérité, c’est que Wilt Chamberlain était le meilleur de tous les temps au poste de pivot, quand on regarde la technique requise pour jouer ce poste. Attention, Bill Russell a eu plus d’impact sur le niveau de réussite de son équipe, avec sa défense incroyable, et tout ce qu’il faisait auprès de ses coéquipiers (le leadership, NDLR). Mais pour ce qui est du poste lui-même, on ne peut pas prendre Russell au-dessus de Chamberlain. 50 points par match ?! 22.5 rebonds par match de moyenne en carrière ?!

Et la différence athlétique entre son époque et celle actuelle ?

S’il te plait, ne me parle même pas de ça. J’entends ça tout le temps… (il souffle d’exaspération) Wilt Chamberlain était l’un des meilleurs athlètes à avoir foulé cette planète. Il pouvait sauter au-dessus de 2m10, il pouvait courir le 440 (deux centimètres de plus qu’un 400 mètres) en moins de 50 secondes. Je ne veux pas entendre parler de ça ! J’ai entendu des gens qui disent qu’on (les joueurs NBA de cette époque) ne pourrait pas jouer aujourd’hui… Vous êtes tarés ou quoi ? Si je prends mon exemple, avec toutes les méthodes de préparation athlétiques qu’il y a, toute la science qui a été rajoutée, tous les progrès médicaux : je serais plus rapide, plus vif, plus costaud, plus endurant… Je serai un joueur encore meilleur, parce que j’aurais eu toutes ces choses à ma disposition. On n’avait pas la ligne à trois points en plus ! Personnellement, je n’aurai jamais été satisfait si je n’avais pas atteint 40% derrière l’arc (sa moyenne en trois Playoffs ABA était de 41.2%).

Qui est le meilleur défenseur que vous ayez affronté ?

Alors, déjà, on me collait le meilleur défenseur adverse sur le dos tous les soirs, donc j’en ai vu un paquet. Mais franchement, pour te dire qui arrivait à me bloquer… (il marque une petite pause) Personne (rires) ! Il fallait que je travaille plus dur contre certains joueurs, donc ils élevaient mon niveau. Dave Debusschere, Connie Hawkins… En fait, ça dépend comment on regarde les choses. J’arrivais toujours à marquer 30 ou 35 points contre eux, mais si je jouais à ce niveau-là contre d’autres, j’en aurais mis 10 ou 15 de plus. Du coup, si je dois vraiment donner le meilleur défenseur, tout confondu, ce serait Bill Russell. C’est celui qui a le plus permis à son équipe de gagner. Mais il y a un terme qui me choque – surtout que je l’entends dans la bouche de certains joueurs parfois : « lockdown defender ». Personne ne peut te bloquer si tu es un scoreur. Tu peux bloquer un shooteur, mais pas un scoreur. En tant qu’attaquant, il y a trop de manières différentes de battre un défenseur. Donc tout ce que tu peux faire, c’est forcer un joueur à prendre plus de tirs pour y parvenir. Ce n’est pas le nombre de points encaissés, c’est le nombre de tirs que tu l’as forcé à prendre. Mais les gens ne comprennent pas ça. Parce qu’ils observent, mais ils ne sont pas sur le terrain, donc ils ne peuvent pas comprendre le jeu comme on devrait le comprendre. Par exemple : tu ne vas pas gagner un titre parce que tu as un super défenseur en individuel, ou même cinq. Il te faut cinq super défenseurs (il insiste sur le terme) en équipe. Tu gagnes des titres avec ta défense collective. Car même un super défenseur sur l’homme va se faire battre, du coup les adversaires auront des points faciles s’il n’y a pas une bonne aide défensive derrière. Donc même si tu as cinq super défenseurs individuels, ça ne sert à rien si tu n’as pas une bonne défense d’équipe. C’est ça qui va faire la différence.

Ça va avec le fait de ne pas juste défendre pour défendre aussi, mais plutôt transformer la défense en attaque immédiate derrière. Bill Russell maîtrisait parfaitement cela d’ailleurs…

C’est ce que font les meilleurs équipes, notamment les Warriors actuels. Leur défense se transforme directement en contre-attaque. Et Bill Russell, il ne cherchait pas à balancer des contres où la balle finissait dans les tribunes. Il contrait en finesse, en essayant de garder la balle en jeu, voire carrément en envoyant le ballon vers un coéquipier qui lançait la contre-attaque.

 

« Mon meilleur cinq de tous les temps c’est… »

 

Quel serait votre meilleur cinq de tous les temps ?

Alors, désolé mais moi je vais me faire plaisir et je vais prendre 4 joueurs avec qui je voudrais jouer. Je mets Wilt Chamberlain en pivot, mais je prends Bill Russell en ailier-fort. Comme ça, j’arrive sur le terrain et je dis direct à mes adversaires : « allez, essayez de marquer un lay-up facile contre ces gars-là ! ». Bill Russell n’aurait même pas besoin de marquer un seul point. Il pourrait juste contrer, prendre des rebonds, ressortir la balle et toutes les choses qu’il faisait pour les Celtics… Wilt mettrait 50 points à chaque fois. Je prendrais Michael (Jordan) au poste 2 et lui aussi planterait 50 points dès qu’il veut. Du coup, comme je voudrais mettre quelques paniers moi aussi, même s’il y a plein de meneurs que j’adore, je prendrais Magic Johnson en meneur, car Magic tournerait à 20 passes décisives. Et en plus il était hyper complet, il pouvait pousser le ballon… Avec cette équipe là, je serai heureux de jouer contre n’importe quel autre cinq.

On revient sur la question du tir à trois points par contre…

Je redis ce que j’ai dit alors : donnez-nous les même conditions d’entraînements que les joueurs actuels, et la possibilité de s’exercer à trois points, et on botte le cul de n’importe qui. Soyons sérieux deux minutes. Ceux qui disent ça là : si vous nous donnez le temps de s’y préparer, vous ne pensez pas qu’on serait super bons derrière l’arc aussi ?! C’est tout. Regarde Michael : c’est devenu un bon shooteur à trois points en fin de carrière. Imagine s’il avait grandi avec ! Si cela avait fait partie du jeu dès qu’on a grandi, on aurait été de très bons tireurs longue distance. Je suis prêt à le reconnaître : si on met la ligne à trois points et les joueurs que l’on était à notre époque, cela pourrait créer des problèmes si on devait jouer contre Steph Curry et ce genre de joueurs. Mais donnez-nous les mêmes conditions d’entraînement, et ensuite on voit (rires). Tant qu’on parle de grands joueurs, je suis obligé de mentionner Hakeem Olajuwon, Karl Malone, John Stockton, Steve Nash, Kobe (Bryant) et Kevin Durant… Il y en a tellement. C’est fou. Regarde Kawhi Leonard… Pour moi c’est un peu comme Steve Nash, il s’est développé au fur à mesure. D’ailleurs, Steve Nash aurait dû gagner un troisième trophée de MVP selon moi.

Et le meilleur cinq actuel ?

Il y a tellement de joueurs fantastiques aujourd’hui. LeBron est le meilleur 3 de tous les temps. J’adore Steph Curry et Klay Thompson, les voir shooter. Kevin Durant doit y figurer. Anthony Davis est un super joueur, donc son association avec LeBron aux Lakers va être incroyable. Je vois Kawhi aussi là-dedans… (James) Harden est assez incroyable aussi, mais la façon dont il monopolise le ballon, je ne vois pas trop de joueurs qui veulent évoluer avec lui, donc c’est un problème. Mais ceux que j’ai nommé avant, je vois plutôt ceux-là. Kyrie Irving n’est pas loin, mais un peu en-dessous, pareil pour les deux arrières de Portland (Damian Lillard et CJ McCollum), ou Nikola Jokic. Je voudrais voir ce que (Joel) Embiid va devenir. Ben Simmons, s’il arrive à trouver un tir, ça va être quelque chose aussi. Mais il a un vrai trou dans son jeu pour l’instant. Ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas apprendre par contre. C’est le genre de choses qui s’apprend… Donc Steph, Kawhi, LeBron, Durant ou Giannis aussi, parce qu’il progresse tout le temps en plus. Je mettrais Klay en 6ème homme. Il mérite d’être dans le meilleur 5 mais ça ne fonctionne pas pour la position. Et puis il nous mettrait 30 ou 40 points sur un quart temps en sortie de banc de toute façon, il en est capable ! Par contre au poste de pivot c’est dur, car je n’en vois aucun qui a un niveau tel que Wilt Chamberlain ou Kareem Abdul-Jabbar, qui avait le tir le plus impossible à défendre de l’histoire : le sky-hook…

C’est à se demander pourquoi personne ne le fait, un peu comme vos lancers-francs à deux mains…

Au moins ça ce serait facile à apprendre comparé au sky-hook ! Ce tir était absolument incroyable. D’ailleurs, Kareem animerait le débat sur le meilleur pivot de tous les temps, tout comme Shaq. Donc le truc, c’est peut-être de se dire juste qu’un tel ou un tel a dominé son époque, à son poste…

 

« J’adore le fait que la NBA soit devenue internationale : quand je parlais de Sabonis, Petrovic, Marciulionis à l’époque, on ne me croyait pas, même pour Yao Ming »

 

D’autant que pour boucler un peu la question sur le sujet, votre époque n’avait pas les mêmes conditions d’entraînement, mais il y avait aussi moins de joueurs et moins d’équipes, donc le talent était plus concentré, ce qui veut dire que vous aviez pratiquement tout le temps des joueurs incroyables en face de vous, à chaque match…

Exactement. Et qu’on devait jouer certains joueurs incroyables beaucoup plus de fois par saison, comme on en parlait avec Bill Russell et Wilt Chamberlain, qui se jouaient 9 fois en saison, et derrière en playoffs. Honnêtement, je me rappelle de joueurs qui étaient sur le banc à l’époque, mais qui seraient des titulaires dans pas mal d’équipes aujourd’hui, simplement parce qu’il y a plus de franchises.

Même avec l’arrivée de joueurs internationaux comme on a aujourd’hui…

Oui. Et j’adore le fait que ce soit devenu une ligue internationale. Regarde le pourcentage de joueurs internationaux (un quart en gros, NDLR). Qui aurait imaginé, il y a 25 ans, qu’on aurait un joueur comme Tony Parker, comme Pau Gasol… de France, d’Espagne, d’Allemagne, du Brésil, d’Argentine, d’Afrique, de Chine. C’est fou ! J’avais fait un camp en Chine et j’étais revenu en disant : « Je viens de voir un joueur de 2m30 qui peut vraiment jouer, ce gars peut être un vrai facteur dans une équipe » (Yao Ming donc, NDLR). Même sans les blessures, il n’aurait jamais pu dominer autant que les plus grands de l’histoire, mais il est aussi le seul joueur de sa taille à avoir toute la panoplie qu’il avait. Un joueur qu’on ne comprend absolument pas à la limite, c’est Arvydas Sabonis. S’il n’avait pas eu ses deux blessures aux tendons d’Achille, il aurait complètement dominé. Les gens n’ont aucune idée à quel point il était bon. Je l’ai vu jouer jeune, il était absolument incroyable. J’avais eu la chance de commenter les mondiaux, et du coup j’étais revenu en disant que des joueurs comme Drazen Petrovic, Sarunas Marciulionis, ce seraient de très bons joueurs en NBA ! C’est sûrement la plus grande transformation que l’on observe actuellement. C’est vraiment cool ! J’adore voire ce jeu devenir aussi international, aussi populaire. C’est parce que tout le monde a accès maintenant. Moi, mon plus jeune garçon, j’ai pu le voir jouer dans plein de pays grâce à internet. Alors que mon ainé, Scooter, qui a joué en France (à Cholet, où il fut All-Star), en Italie, en Espagne, en Australie… Je devais prendre l’avion pour le voir jouer.

(On n’oublie pas non plus Jon et Brent, qui ont tous les deux joué 14 saisons en NBA, dont deux titres avec les Spurs en 2005 et 2007 pour Brent, vainqueur du Slam Dunk Contest en 1996, Drew a aussi joué deux saisons en NBA, tandis que le plus jeune, Canyon, qui évolue en D-League, vient de remporter la médaille d’or en 3×3 au mondial, alors qu’il n’avait jamais joué sur ce format, apportant aux Etats-Unis la seule médaille d’or qui leur manquait en basket… Scooter a aussi remporté le titre NCAA en 1988 et peut toujours dunker, à 56 ans ! La famille Barry est indiscutablement la plus prolifique de toute l’histoire du basket, pour le bonheur de leur père, qui s’estime surtout fier qu’ils aient accompli quelque chose de leur vie, au-delà de leurs prouesses sur les parquets).

 

« Si je pouvais changer une chose, ç’aurait été de ne pas avoir quitté la NBA pour l’ABA »

 

Qu’avez-vous apprécié le plus du fait d’avoir joué en NBA ?

Cela m’a ouvert des opportunités incroyables. Et même plus que cela, cela m’a permis d’avoir une vie incroyable, à tout point de vue. Pour ma famille, c’est devenue une manière de vivre. On a eu plein de privilèges que l’on n’aurait jamais eu sans le basket.

Et ce que vous avez le moins apprécié ?

Franchement, rien. Evidemment, j’aurais aimé avoir trois zéros de plus sur mon contrat, comme les joueurs actuels. Mais vraiment, non. Non. Tout arrive pour une raison et je ne vis pas dans le passé, comme je le disais. Si je pouvais ne rien changer d’autre dans ma vie, avoir la même femme, les mêmes enfants, les mêmes amis, oui, je n’aurais jamais quitté la NBA. Mais ma vie s’est faite ainsi, et c’est plus important pour moi de les avoir eux que le reste.

Il y a une part de votre histoire que l’on ne peut pas omettre : vous avez souvent été dépeint comme quelqu’un de difficile, agressif, ne s’entendant pas bien avec les autres…

Ecoute, je ne peux rien y faire. C’est comme cela. Les journalistes ont décidé de partir avec ce genre d’angles, et derrière on ne peut pas le changer. Quand on les lit, on a l’impression que tous les joueurs avec qui j’ai joué me haïssent. La vérité, c’est que parmi mes meilleurs amis, dans toute ma vie, la plupart sont mes anciens coéquipiers, jusqu’à aujourd’hui (on l’a constaté avec au moins Jamaal Wilkes, ROY 1975, 4 fois champion NBA, 2 fois champion NCAA et 3 fois All-Star, croisé avec Rick Barry à Oakland avant cette interview, et qui n’avait à la bouche que des compliments pour son leader, qu’il n’a pas arrêté d’enlacer pendant 3 minutes). Ça vient de mon clash contre la NBA donc, mais aussi le fait que j’étais un des premiers athlètes à dire ce que je voulais. A l’époque, on n’était pas sensés ouvrir la bouche. On devait être des « dumb jocks » (des sportifs écervelés). Non ! J’avais envie de dire certaines choses, je me considérais relativement intelligent et je n’hésitais pas à dire ce que j’avais à dire. Bien sûr, je n’étais pas parfait. Mais je n’ai jamais cherché à faire du mal à quelqu’un. Beaucoup n’aimaient pas que je dise certaines choses, particulièrement chez les journalistes, et je n’avais aucune tolérance dès que quelqu’un n’écrivait pas la vérité. Ça dure encore. Le meilleur exemple, c’est Bill Simmons, qui a écrit dans son bouquin (The Book of Basketball) que j’étais « a dick » (on a aussi trouvé l’expression « asshole », dans la description qui le concerne, parmi un nombre de critiques et moqueries incessantes tout au long de l’ouvrage, ce qui ne l’a pas empêché de le classer comme 26ème meilleur joueur de l’histoire). Sauf qu’il ne me connaît même pas ! Bill Simmons n’a jamais passé ne serait-ce que 5 minutes de sa vie avec moi ! Donc d’écrire ça, basé sur quelques citations sorties de leur contexte, ça me prouve que c’est un non-professionnel. Comment pouvez-vous faire quelque chose de pareil ?! C’est d’une bassesse… Prendre les écrits de certains et en faire la vérité historique, ça ne veut rien dire ! Il y a toujours deux versions pour chaque histoire. Il a pris des citations de certaines personnes qui sont en fait mes amis ! C’était de l’humour. Mike Dunleavy, je suis encore ami avec lui, quand il a dit que si on m’avait envoyé aux Nations Unies, j’aurais démarré la troisième guerre mondiale, c’est une blague ! OK, c’est vrai, je disais toujours tout sans filtre, mais ça ne veut pas dire que j’étais un danger pour les autres. Ma femme me disait toujours qu’elle m’aimait pour mon honnêteté, mais que j’étais brutalement honnête, et qu’il fallait que j’apprenne à sortir la brutalité de mon discours. Pareil pour Billy Paulz, qui a dit que la moitié de la NBA ne m’aimait pas, et que l’autre me détestait… Billy faisait tout le temps des blagues ! Il disait tout le temps des trucs comme ça ! Donc en faire une vérité… Bien sûr que je demandais beaucoup de mes coéquipiers. Mais je peux te dire que Jerry West aussi ! Michael Jordan, pareil ! Et moi je n’en suis jamais venu aux mains avec mes « teammates ». Mon truc, c’est juste que si tu es dans mon équipe, tu dois donner à 100%. Je ne tolérerai jamais moins que ça.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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Une réflexion sur “[Ma NBA] Rick Barry : « Ceux qui disent que c’était plus facile à notre époque ne comprennent absolument rien »

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