Nicolas Batum : « À partir de ce moment-là, je me suis dit que je n’étais finalement peut-être pas fini »
Quand James Borrego, le coach des Hornets lui a annoncé en janvier 2020 qu’il ne jouerait plus pour faire de la place aux jeunes, Nicolas Batum s’est posé une question :
« Je suis si mauvais que ça ? » Nicolas Batum.
Mais quand il s’est fait couper, en novembre dernier, il a eu la réponse à sa question, puisque son téléphone n’a pas arrêté de sonner. La raison ? Toute la NBA essayait de le recruter. Le premier à l’appeler était Rudy Gobert.
« J’ai essayé de le convaincre de rejoindre l’équipe parce que je sais ce qu’il apporte. Beaucoup de gens l’ont critiqué pour sa dernière saison aux Hornets, mais on était tous les deux à Paris donc je savais à quel point il bossait pour être en forme avant la saison. Je savais qu’il allait avoir de l’impact sur les matchs comme avant. » Rudy Gobert.
Ensuite, le nom de Tony Parker est apparu sur son téléphone.
« Mike Budenholzer m’a appelé (le coach des Bucks ndlr), il veut ton numéro. » Tony Parker.
À partir de ce moment-là, je me suis dit que je n’étais peut-être pas fini finalement. Parce que ça ne faisait que dix minutes que j’étais libre, et les gens m’appelaient. Alors que je n’avais pas été performant depuis 18 mois. Donc dix minutes après avoir été coupé, je me suis dit que peut-être il me restait des choses à faire. » Nicolas Batum.
Et puis les Clippers, qui se sont effondré en playoffs l’ont appelé. Et l’ont convaincu.
« Ce qu’il s’est passé l’année dernière, quand les Clippers ont été beaucoup critiqués, c’est que les choses ne se sont pas passées comme prévu pour moi. Et ils pensaient que c’était la même chose pour moi. Je me suis dit : « Pourquoi pas ? » Nous avons une histoire commune avec les Clippers, nos histoires sont similaires. » Nicolas Batum.
Quatre mois plus tard, la greffe a pris et le Français s’éclate aux Clippers, tout en apportant de la stabilité à l’équipe de Los Angeles.
« La façon dont il contrôle ce qu’on fait, en attaque, en défense, quand il prend la parole dans les temps morts… Même si ça ne se voit pas sur les feuilles de stats, Nic a été notre leader quand on a fait ce comeback (contre Atlanta, un match qu’ils ont gagné après avoir compté 21 points de retard dans le troisième quart ndlr). » Luke Kennard.
Lors de ce match, Batum n’a pas marqué un point, a pris quatre rebonds et délivré 3 passes décisives en 23 minutes de jeu. Une performance qui ne serait pas passée à Charlotte.
« On m’aurait crucifié. » Nicolas Batum.
Mais là, avec son petit contrat, tout va mieux…
« Il ne prend presque jamais de mauvaises décisions. Il organise très bien le jeu, il est polyvalent en défense… Il est très long et peut s’intégrer dans n’importe quel système en défense, mais aussi en attaque. Il est très efficace à trois points, et il a eu un très bel impact pour les Clippers depuis qu’il est arrivé. Je dois progresser en recrutement… » Rudy Gobert.
Plutôt que d’attendre de lui des performances de premier plan statistiquement parlant, on lui demande d’apporter du liant dans le jeu. Et pour ça, il excelle.
« Avant que moi et Nic on arrive, ils avaient une bonne équipe. Mais on apporte un peu d’épices. Le plat était déjà prêt, nous on est l’assaisonnement. » Serge Ibaka.
« C’est un coéquipier incroyable. C’est l’équipe parfaite pour lui parce qu’il n’a pas à nous porter, à tout faire. Il peut s’intégrer comme il faut. » Paul George.
À voir cependant si le conte de fées continuera pendant les playoffs, puisque c’est à ce moment-là que les Clippers seront jugés.
« Je ne sais pas si je suis la pièce manquante pour être honnête, mais j’ai eu de la chance de me retrouver avec une bonne équipe. Surtout vu ce qu’il m’est arrivé pendant les deux dernières années. Je veux juste m’assurer qu’on soit en top en tant qu’équipe, sur et en dehors des terrains. » Nicolas Batum.
Batum tourne a 8,4 points (46% aux tirs dont 42% à trois points), 4,9 rebonds et 2,4 passes décisives par match.
Notre nouvelle vidéo ! Pensez à vous abonner.