Vince Carter, le maître du dunk : « Je réfléchissais à comment j’allais dunker en plein vol »
Le tout fraîchement retraité Vince Carter est revenu dans un entretien à Sirius XM NBA Radio sur ce qui a forgé sa légende : le dunk.
Vince Carter, véritable légende du basket, probable meilleur dunkeur de l’histoire est revenu en détail sur comment le geste le plus spectaculaire du basket lui a permis de se faire un nom. Dans les années 2000, Vinsanity n’a cessé de faire rêver, mais pour lui, le dunk ne constitue pas sa seul force. Le fait qu’on puisse le considérer seulement comme un dunkeur a eu le don de l’énerver :
« A un un moment, oui, cela m’énervait qu’on ne me parle que de mes dunks. Je suis plus qu’un simple dunkeur. Ma panoplie de joueur est beaucoup plus large. Mais en vieillissant, il y a des choses auxquelles on ne peut pas échapper. J’ai une alarme pour le all-star week-end, les JO. Je vais te dire, je sais que mon Twitter va exploser à cause du All-Star Game ou des Jeux Olympiques. Mais je comprends, ça fait partie de moi. »
Malgré cette redondance, l’ancien des Raptors ne retient que le meilleur :
« C’est cool maintenant parce que je n’ai que des bons souvenirs. Surtout avec les jeux olympiques, je regarde en arrière et je me dis : « Comment diable ai-je pu faire ça ? » Et comment c’est arrivé ? Ce genre de chose n’arrive pas. C’est un grand voyage dans le passé quand vous ne jouez plus au basket tous les jours. Ce n’est pas aussi frustrant qu’au début »
Lorsqu’il parle des JO, il fait forcément référence au dunk incroyable sur la tête du Français Fred Weis que voici :
D’après ses révélations, sur le coup, il n’avait pas conscience de ce qu’il venait de faire. Il ne s’est pas rendu compte immédiatement qu’il venait de réaliser l’un des dunk les plus fous de l’histoire. La faute à des dimensions de terrain FIBA différentes de celle que Vince Carter avait l’habitude de côtoyer. En effet, la taille de la raquette est plus grande, du coup en se référent aux lignes, il n’a pas réalisé qu’il était parti d’aussi loin. La faute également à l’impossibilité de voir les ralentis immédiatement via Twitter, Facebook, etc. C’est grâce à l’ami de Gary Payton qui était venu avec son caméscope qu’il a pu observer l’étendue des dégâts :
« Je l’ai littéralement regardé sept fois, impressionné par moi-même. Je ne pensais pas que cela pouvait arriver. »
L’octuple all-star est revenu en détail sur ce dunk :
« Je vois juste une ligne (de la raquette) et je saute. Quand j’ai réalisé que l’arceau était plus loin – c’est comme si je me disais « Hé mon frère, ce n’est pas la peinture de la NBA » – , j’étais plus concentré sur le fait d’atteindre le panier plus que sur le joueur qu’il y avait en dessous de moi. C’est pourquoi je n’ai pas réalisé que j’étais passé par-dessus Weis. Je me souviens du choc initial avec le bras gauche. Et c’est tout parce qu’à ce moment-là, je me souciais de si j’allais arriver à dunker ou non. Est-ce que je suis sur le point de faire une pub pour Sprite là ? Vous rigolez les gars, mais c’est la vérité. Je me disais : « Je suis sur le point de me faire stopper par l’arceau » ».
Vince Carter restera à travers son aspect spectaculaire, l’un des joueurs qui aura indéniablement laissé son empreinte sur la NBA. sa créativité aura marqué les esprits, notamment lors du concours du dunk de 2000, où l’on aura rarement vu un tel niveau niveau individuel sur un concours de dunk. Mais en match, c’était aussi un phénomène. Ce qui est le plus fou, c’est qu’il attendait d’être sur le point de sauter, ou même d’être en l’air, pour savoir ce qu’il allait faire :
« En contre-attaque, je me dis « Je vaos faire un windmill à deux mains ou un tomahawk à une main ou un windmill ou autre chose », je me concentre dessus. J’ai ces conversations avec moi-même, ‘Je veux faire ça ; non, je veux faire ça !’ Alors j’ai l’impression de rester en l’air éternellement alors que non. J’ai l’impression d’avoir le temps pour avoir cette conversation, mais ça se fait en une fraction de seconde. Ces décisions sont prises en une fraction de seconde. C’est juste bizarre. Je me demande quelles sont mes options. Je vais dunker et je me dis : « OK… », Je réfléchissais à comment j’allais dunker en plein vol »
Cependant, même cela a changé au fil du temps par rapport aux intentions de Carter. Il ne s’agissait pas toujours d’art. Au début de sa carrière, il dunkait avec violence :
« Si tu veux sauter, il y aura des conséquences. Pendant longtemps, si vous revenez en arrière et regardez certains de mes dunks, surtout dans mes premières années, j’étais un dunkeur en colère. Agressif. J’avais tendance à en faire trop. Je voulais laisser mon empreinte. J’avais tendance à dunker avec le poignet. J’avais généralement les poignets enflés après le match. La douleur m’a permis de murir. J’ai donc changé ma mentalité pour dunker avec ma main. Il y a eu beaucoup de fois où les genoux et les chevilles allaient bien, mais j’avais de la glace sur mon avant-bras. Une fois que j’ai maîtrisé ça, c’était en fait plus facile. »
L’homme aux 25000 points en NBA à également rapporté quelques anecdotes du lycée :
« Je ne sais pas si vous le savez, mais quand j’étais jeune joueur au lycée, j’étais capable de toucher le haut de la planche. Lorsque vous dunkez un ballon, vous savez à quelle hauteur vous sautez, vous savez quand vous allez atterrir. Lorsque vous passez l’arceau et que vous comptez dans votre tête un, deux, deux et demi et que vous atterrissez, ça vous aide. Si vous sautez en l’air et que vous gardez les bars le long du corps comme si vous essayez d’aller le plus haut possible, c’est un geste que vous n’avez pas l’habitude de faire, tu ne sais pas quand tu vas atterrir donc tu tergiverses. »
Vince Carter était un joueur complet, excellent attaquant, bon shooteur, bon défenseur, mais il restera dans l’histoire de la NBA à tout jamais pour ses dunks. Son concours de dunk, de 2000, son poster sur Alonzo Mourning, son Alley-oop incroyable avec les Nets resteront dans les mémoires et traverseront de nombreuses générations. Mais comme une image vaut mieux que mille mots, voici une compilation de ce qui est sans doute, le meilleur dunker de l’histoire :