BJ Armstrong l’intermédiaire entre Derrick Rose et Michael Jordan
Cette époque parait aujourd’hui loin, mais Derrick Rose avait débarqué en NBA tel un ouragan. Rookie de l’année puis All-Star dès sa deuxième saison, le meneur des Bulls était déjà plus au moins au somment de la NBA, alors qu’il n’avait que 21 ans. Et les médias le voyaient alors stagner, mais pour son troisième exercice, il voulait viser encore plus haut.
« Quand je lui ai demandé ce qu’il attendait pour cette saison, il m’a répondu : « Pourquoi pas MVP ? » Quand il a dit ça, j’ai pensé : « Oula, je ne pense pas que les médias savent ce qu’ils ont fait. » Mark Schanowski, journaliste sur NBC Sports.
« Ils lui ont juste donné un autre challenge. » BJ Armstrong, l’agent de Rose.
Et ce défi, Rose l’a relevé. Avec des moyennes de 25 points, 4,1 rebonds et 7,7 passes décisives par match, il est devenu le plus jeune MVP de l’histoire, damant le pion à un LeBron James au top de sa forme pour sa première saison avec Miami (26,7 points, 7,5 rebonds et 7 passes décisives par match).
« Je me rappelle de cette saison en particulier, parce que ça faisait deux saisons qu’il était dans la ligue, et qu’il avait vu à quoi ressemblait la NBA. Pour un meneur, c’est très important. Je dis toujours : « OK, tu dois apprendre ce que c’est la NBA, tu dois apprendre à connaître les salles, les parquets, les salariés… » Et il connaissait la NBA. Donc la troisième année c’était : « OK, on va essayer de gagner et de battre tout le monde. Si tu peux, fais-le. » Chaque soir, Rose et moi on parlait, et on essayait de trouver, enfin il essayait plutôt, ce qu’il fallait faire pour gagner le match. J’ai appris ça en étant à Chicago pendant ma carrière de joueur (747 matchs pour 9,8 points de moyenne, trois titres et une sélection au All-Star Game, ndlr). En particulier de Michael Jordan parce qu’il me mettait toujours au défi : « Je dois trouver une raison d’être tout le temps au top. » Je lui répondais : « Tu racontes quoi ? Toujours ? C’est une saison de 82 matchs. » Et il me disait que je le devais, c’est tout. Et il partait. Donc je regardais un peu partout pour trouver cette raison. Dans les journaux par exemple. Si quelqu’un disait quelque chose… Je regardais les commentaires sur les matchs. J’essayais de trouver quelque chose qui allait me permettre de donner le meilleur de moi-même. Et j’ai appris ça de Michael parce qu’il trouvait toujours quelque chose qui allait le mettre en colère et l’énerver. Donc cette saison-là, pendant 82 matchs, Derrick a essayé de gagner chaque match. Une fois que je l’ai vu faire ça, chercher des raisons pour se motiver, alors j’ai su qu’il était prêt. Je savais qu’il était prêt à se lancer des défis parce que c’est ce qui est fun, savoir que vous pouvez entrer sur le terrain et gagner chaque fois que vous y entrez. Et j’ai appris cela en faisant partie de quelques bonnes équipes moi-même au fil des ans et en étant capable de rivaliser et de jouer avec quelques grands joueurs. C’est une chose que j’ai essayée de lui transmettre et j’ai réussi. » BJ Armstrong.
Et au fur et à mesure, l’agent de Rose a vu de plus en plus de similitudes entre son poulain et Michael Jordan.
« Derrick ne s’est jamais vraiment comparé à d’autres joueurs, et n’a pas posé beaucoup de questions sur eux. Il posait des questions sur des situations, pas sur ce que c’était de jouer avec Jordan. Je me rappelle qu’une fois il m’a posé une question, et j’ai trouvé que c’était une très bonne question : « Comment tu gères la peur ? La peur d’aller dans un match et de douter ? » Je me suis dit : « Il y a une seule autre personne avec qui j’ai eu cette discussion, et c’était Michael. » Il m’avait répondu : « Je dois aller sur le terrain. » Quand Derrick m’a posé cette question, je lui ai dit sans hésitation qu’il fallait aller sur le terrain, expérimenter ce sentiment. Voir s’il était à l’aise de ne pas être à l’aise. S’il était à l’aise de louper ce tir, quel sentiment ça faisait. En ensuite on allait en reparler. On n’en a pas reparlé, et quelque temps après il m’a dit : « C’est la réponse que t’as donnée Michael hein. » Il a sorti ça deux semaines après, je ne lui avais pas dit que c’était Michael. Mais il comprenait vite. » BJ Armstrong.
L’agent a ensuite pointé un autre point commun entre les deux anciens joueurs des Bulls.
« Une chose qu’il a toujours sue, c’est qu’il vivait sur une île. Si vous voulez être le meilleur joueur, une star, vous devez apprendre à vivre sur une île. Vous devez apprendre à faire taire la foule, à trouver votre espace au sein du chaos. Derrick savait que c’était là ou Michael était le meilleur. Si vous regardez, il était génial à domicile, mais encore meilleur à l’extérieur. Je lui disais : « Trouve le silence. » Pour ça, il fallait faire taire les supporters, mettre de gros tirs, faire de grosses actions et rendre la salle silencieuse. C’est dans ces moments que les grands joueurs s’épanouissent. Et c’était son cas. » BJ Armstrong.
Bon, par contre Jordan a gagné six titres, alors que Derrick Rose n’a toujours pas débloqué son compteur.
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