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Les Suns sont de retour en playoffs pour la première fois depuis 2010, retour sur une décennie compliquée

Actuellement à la lutte pour la première place de la conférence ouest, les Suns ne pourront pas descendre en dessous de la 6ème place, ce qui est synonyme de qualification en playoffs. Une performance plus vue depuis 2010 en Arizona. Retour sur une décennie où les Suns ont squatté les fonds de l’ouest.

2010-2012 : La fin de l’ère Steve Nash

Après de bon playoffs 2010 où ils atteignent les finales de conférence, tous les voyants sont au vert à Phoenix. Malheureusement, lors de la free-agency, l’ailier fort all-star des Suns, Amar’e Stoudemire s’envole pour New York. L’équipe se repose complètement sur leur meneur Steve Nash, et malgré les efforts du management pour entourer au mieux le double MVP, l’équipe est trop faible pour arracher un spot un playoffs. Alvin Gentry n’arrive pas à exploiter cette équipe, Nash est trop seul et pas de playoffs les deux saisons suivantes. Après 8 années de bons et loyaux services, ponctuées par deux titres de MVP en 2005 et 2006, la légende des Suns, meilleur passeur et marqueur à 3 points de l’histoire de la franchise, Steve Nash, part à l’été 2012 pour essayer de former une superteam à Los Angeles avec Kobe Bryant et Dwight Howard. L’occasion pour lui d’enfin décrocher une bague, ce qui sera un échec cuisant. Toujours est-il qu’avec ce départ, les Suns perdent leur meilleur joueur, la franchise se retrouve donc en reconstruction.

2012-2015 : Entre reconstruction et mauvais choix

Après le départ de Nash, les Suns se retrouvent à nu. Sur ces 3 années, ils ne trouveront aucune stabilité. Alvin Gentry est remercié au cours de la saison 2012-2013, avant que Lindsey Hunter ne vienne assurer l’intérim, pour que Jeff Hornacek arrive la saison suivante. Tout ça pendant que le GM Lance Blanks est licencié, pour être remplacé par Lon Babby, lui-même remplacé par Ryan McDonough un mois après son arrivée. C’est une pagaille sans nom en Arizona, les saisons sans playoffs s’enchaînent. Il y a tout de même eu une lueur d’espoir en 2013-2014.

Les Suns démarrent très bien la saison et se placent dans les 8 premiers à l’ouest. Malheureusement, Eric Bledsoe, jusque là très bon, se déchire le ménisque, ce qui l’obligera à manquer 32 matchs. Le bilan est moyen durant son absence, avec 16 victoires pour 16 défaites, laissant les Mavs et les Grizzlies revenir sur eux. À son retour, il reste 19 matchs aux Suns pour accrocher les playoffs. 12 victoires pour 7 défaites pour finir la saison, un bilan honorable. Ce qui a posé soucis, c’est que leurs concurrents ont continué à gagner (13-6 pour les Grizzlies et 13-6 pour les Mavs) et lors des confrontations directes avec ces deux équipes ils se sont inclinés à chaque fois. Un scénario cruel qui les feront manquer les playoffs de peu. Ils finissent avec un bilan de 48 victoires pour 34 défaites, sous l’impulsion d’un gros Goran Dragic en 20 points et 6 passes. Le bilan est excellent au vu de l’effectif, mais l’ouest étant ultra-compétitif, ils se retrouvent 9ème à la porte des playoffs.

Les années sans playoffs se poursuivent, le management doit alors prendre des décisions. A l’été 2014, les Suns vont privilégier Eric Bledsoe pour l’avenir, avec un contrat avoisinant les 15M $/an, et avec le recul, on se rend compte que cette décision était mauvaise. Alors que l’équipe semblait aller dans la bonne direction, le choix de jouer avec 3 meneurs a été fait avec la signature d’Isaiah Thomas. L’association Eric Bledsoe, Goran Dragic et Isaiah Thomas sur le parquet fut un flop complet.

Rapidement le management décide de changer de cap. Jusque là encore en course pour les playoffs, Ryan McDonough décide de bouleverser son roster en tradant Goran Dragic à la deadline 2015 au Heat contre un Danny Granger vieillissant et 2 premiers tours en 2018 et 2021 en provenance du Heat, et John Salmons venant de la troisième équipe du trade : les Pelicans. Thomas part aussi pour Boston, contre le 1er tour de 2016 de Boston, et Marcus Thornton. La direction prise par les Suns est claire, on ne vise plus les playoffs, on part en totale reconstruction avec des picks de draft, soit en draftant haut, soit en se servant de ces picks comme assets pour essayer de récupérer de plus gros joueurs. Les picks obtenu deviendront Skal Labissière et Zaïre Smith, qui sera échangé contre Mikal Bridges le soir de la draft 2018. Pour le Pick 2021, rendez-vous le 29 juillet prochain. Skal Labissière ne se sera jamais imposé en NBA, en revanche, le choix Bridges était judicieux, il fait aujourd’hui partie des joueurs les plus importants de l’effectif des Suns, un coup bien senti de la part de James Jones, le GM lors de la draft 2018. Mais à l’époque on ne sait pas trop autour de qui structurer cette reconstruction. Cependant à partir de 2015, l’avenir des Suns va peu à peu devenir s’éclaircir.

2015-2019 : Devin Booker en franchise player d’une équipe qui perd

La draft 2015 marquera un tournant important pour la franchise. En finissant 10ème de conférence la saison précédente, les Suns ne peuvent pick qu’en 13. Ryan McDonough, le GM, a le nez fin sur le coup en choisissant l’arrière Devin Booker. Sa saison rookie est bonne avec 14 points de moyenne, mais c’est dès sa saison sophomore que son profil de scoreur va éclabousser la ligue. 22,1 points de moyenne puis 25 la saison suivante. Le futur des Suns est là. Il se permet même de scorer 70 points durant sa 2ème année. Mais ce match est le reflet de ce que sont les Suns pendant cette période. Sa performance incroyable au scoring intervient dans une défaite. C’est ça les Suns de Booker, des cartons au scoring, mais sa peine à gagner des matchs. Résultat, entre 2015 et 2019, les Suns ne feront jamais mieux que la 14ème place. Tous les ans ça tanke dans l’Arizona, et ça payera à la draft 2018. Pour la première fois de leur histoire, les Suns obtiennent le premier choix de draft. Le pivot Deandre Ayton pose ses valises à Phoenix, et sera un grand artificier du retour ses Suns en playoffs. Ces années-là sont aussi marquées par le départ chaotique d’Eric Bledsoe. Au début de la saison 2017-2018, Eric Bledsoe décide d’exprimer sa frustration de jouer aux Suns à travers un tweet :

« Je ne veux pas être ici » Un tweet qui forcera le management à trader Mini-Lebron le 7 novembre 2017 aux Bucks, contre Greg Monroe et un second tour de draft. Le management avait décidé de miser sur lui en 2014, résultat des courses, ça sera un échec sur le plan sportif et humain.

2019-2020 : Monty Williams, un choix payant

A l’été 2019, croyant au potentiel de son équipe, le nouveau GM James Jones, vire Igor Kokoskov, auteur d’une mauvaise saison à la tête de l’équipe, et signe Monty Williams. Le choix sera payant. Le début de saison est bon, les Suns sont top 8, et Monty Williams arrive enfin à faire jouer cette équipe. Malgré les engouements en début de saison, les Suns finiront par chuter au classement. Ils restent tout de même au contact de la 8ème place et se permettent d’entretenir un espoir de playoffs. Profitant de la blessure de Lillard, Devin Booker est nommé all-star pour la première fois, il arrive enfin à lead une équipe prétendante aux playoffs. Si les résultats ont ainsi baissé, c’est notamment dû à la suspension de Deandre Ayton pour test positif à un dépistage de drogue.

En mars 2020, la NBA s’arrête. Pour la saison, la NBA décide de faire une bulle à Orlando et d’y inviter les 22 équipes potentiellement playoffables. La NBA décide de mettre en place le play-in, permettant au 9ème, s’il est moins de 4 matchs d’écarts, d’affronter le 8ème pour s’arracher une place en playoffs. Ce système laisse une chance aux Suns de se qualifier. Ils ont 8 matchs pour tout casser. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont réussi leur bulle. 8 victoires pour 0 défaites, avec un Devin Booker en feu, et complètement clutch. Tout va se jouer sur le dernier match de Portland. Si les Blazers gagnent, au revoir les playoffs, mais en cas de défaite, ils joueront les Grizzlies en play-in. Malheureusement pour les Suns, Lillard voulait ses playoffs et ils se retrouvent 10ème.

Les protégés de Monty Williams n’auront pas fait le voyage pour rien. Un vrai groupe est né à Orlando. En faisant ce 8-0, l’équipe a pris confiance en elle et a appris à avoir confiance en leur coach. La patte Williams s’est fait ressentir (27,2 passes décisives par match), Devin Booker a pris une autre dimension avec 30,5 points, 5 rebonds et 6 passes de moyenne. Les Suns ont franchi un cap dans cette bulle, ils sont passés de l’équipe qu’on était content de jouer, à l’équipe dans laquelle ont voudrait jouer. Sans doute que sans cette bulle, l’intersaison 2020 des Suns n’aurait pas été la même.

2020-2021 : Le retour en playoffs

Que l’intersaison fut réussie à Phoenix. Bye bye Ricky Rubio et Kelly Oubre Jr., bonjour Chris Paul, qui, courtisé par de nombreuses franchises après sa belle saison avec OKC, a choisi le projet Suns, et Jae Crowder auteur de gros playoffs avec le Heat. Un upgrade considérable qui s’est ressenti sur les parquets. Monty Williams a mis en place système défensif performant (5ème meilleur défense) et une attaque léchée (7ème meilleur attaque). La présence de Chris Paul à la mène permet de gérer l’attaque, Devin Booker s’occupe du scoring, Mikal Bridges et Jae Crowder jouent les 3&D de luxe, et enfin DeAndre Ayton en pivot qui gère la peinture des deux côtés du terrain. La saison est belle. Grâce à cette saison impressionnante collectivement, les Suns vont officiellement retrouver les playoffs. Qui plus est, ils reviennent par la grande porte. Avec un bilan de 46 victoires pour 18 défaites, ils se positionnent seconds de la ligue.

Si cette reconstruction a pris autant de temps, ce n’est pas un hasard. Tout d’abord, il y a eu ces hauts choix de draft qui se sont avérés être des erreurs. Le premier, c’est Alex Len en 2013, un pivot drafté en 5 dont on attend toujours qu’il s’impose en NBA…dire qu’il a été drafté avant des CJ McCollum ou des Giannis Antetokounmpo. Pareil en 2016, où les Suns ont fait le choix Dragen Bender, Un pick haut pour un rendement médiocre, Bender c’est 5 points et 4 rebonds sur ses 3 saisons à Phoenix. Ils avaient aussi le pick 8 dans cette draft, et c’est Marquese Chris qui a posé ses valises dans l’Arizona, il sera également un flop. La draft suivante les voit prendre Josh Jackson en 4, sa saison rookie est intéressante, notamment en attaque, mais son comportement un peu limite prendra le pas sur son talent et il ne confirmera jamais derrière. Les Suns ont dû attendre 2018 et DeAndre Ayton avant d’avoir un pivot digne de ce nom. Compliqué d’aller de l’avant sans poids à l’intérieur.

La franchise n’a eu aucune stabilité avant l’arrivée de Monty Williams et James Jones. Depuis 2013, les Suns ont eu 7 coachs ! Comment voulez-vous avancer lorsque tous les ans, vos joueurs doivent s’adapter à un nouveau coaching. Ils ont également mis un peu de temps avant d’entourer Booker comme il le fallait, sachant qu’ils ont su très vite que c’était le futur de la franchise. Le management et le propriétaire Robert Sarver y sont pour beaucoup dans la lenteur de cette reconstruction. Ryan McDonough a enchainé les mauvaises décisions à la tête des Suns. Des choix de Draft mauvais, hormis Booker, des choix de reconstruction pas terribles, comme miser sur Eric Bledsoe, des mauvais choix de coach. Robert Sarver a lui très souvent interféré dans les décisions basket de sa franchise, ce qui n’est jamais bon.

Cette saison est un soulagement pour la franchise et ses supporters. La décennie 2010 fut un cauchemar pour les Suns, qui ont longtemps été une des équipes les moins respectées de la NBA en enchaînant les saisons dans les bas-fonds de l’ouest, malgré quelques saisons de bonnes factures comme en 2013-2014. Aujourd’hui, personne n’a envie de jouer les Suns sur une série de 7 matchs. Les efforts du management pour entourer Devin Booker ont enfin été payants, et avec un Chris Paul encore aussi fort, ils peuvent pourquoi pas rêver de titre.

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