De l’épisode de la médaille dans le vestiaire à la retraite, Pau Gasol raconte ‘son’ Kobe Bryant
Dans une interview avec Broderick Turner du L.A. Times, Pau Gasol a rendu un bel hommage à Kobe Bryant, qu’il a pu côtoyer en tant que coéquipier aux Lakers, mais aussi en tant qu’ami, avant la disparition tragique de celui qui sera intronisé au Hall of Fame, samedi.
« Il a impacté le monde, au-delà même du sport t du basket. Il a touché et inspiré tellement de personnes. Voir tous ces gens lui rendre hommage, c’était incroyablement émouvant et touchant pour moi. Ça a montré quel impact il a eu sur le monde, à seulement 41 ans et avec tant de choses encore à vivre. C’est épouvantable. Ce n’était pas vraiment un gars sentimental (sourire), en un claquement doigts c’était fini, pas de temps à perdre avec ça, il fallait y aller. Il essayait, je pense, de vous inspirer et de vous encourager quand il avait besoin que vous soyez inspiré et encouragé, mais il essayait aussi de vous intimider quand il voulait prendre le dessus sur vous.
Sur l’une des premières actions d’un de nos matchs aux JO en 2008, je pose un écran, lui suit Navarro et il me rentre dedans sans essayer du tout d’éviter l’écran. Il veut juste bien me faire sentir qu’il est là, en gros il disait ‘tu veux essayer de me battre ok, voilà comment ça va se passer, je vais donner le ton tout de suite’. Il s’attaque direct au leader de l’équipe adverse. Cette année-là on avait perdu en Finales contre les Celtics puis après ils (Team USA) nous avaient battus en finale olympique en Chine. Premier jour du training camp, il avait apporté sa médaille d’or et l’a posé dans mon locker. ‘Oh le moth*******’ (sourire). Son message pour moi c’était ne t’accorde pas le droit de perdre une nouvelle fois cette saison : on doit gagner le titre, perdre, c’est fini. C’est comme ça qu’il m’a motivé à passer la vitesse supérieure cette saison-là. Et il l’avait dit récemment, comment il pensait à ces choses-là en tant que leader, en tant que winner : ‘Qu’est-ce que je peux faire, qu’est-ce que je devrais faire pour motiver ce gars, ce gars’, etc. Et on a gagné en 2009 contre Orlando, j’ai gagné l’Euro avec l’Espagne, ça a été l’une des meilleures années de ma carrière et l’année suivante on a gagné aussi. Et c’est ce que ça a demandé dans la préparation, que ce soit pour lui ou pour ses coéquipiers, pour gagner.
Mais après sa carrière il a dit ‘Ok, tout ce que si sortait du terrain et que je ne m’autorisais pas à faire jusque-là, je vais les apprécier maintenant’. Et c’est ce qu’il a fait. Et c’était beau, c’était touchant de le voir aller aux matchs avec Gigi, de voir ce lien qu’ils avaient, d’être un meilleur mari pour Vanessa aussi j’en suis sûr. Toutes ces choses dont il s’était en quelque sorte privé de faire et d’expérimenter avant ça. C’était inspirant et c’était beau, parce qu’on voyait un Kobe plus chaleureux, pas juste Kobe le killer, Kobe le prédateur. Un homme, un père, un mari et même un ami. Ça fait mal à tellement de niveaux. C’est à chacun de nous aujourd’hui de perpétuer ce qu’il a construit, ses valeurs, son approche. C’est de cette façon que les gens qui ne sont plus là restent à vos côtés. » Pau Gasol