Rudy Tomjanovich n’a oublié personne, ni même Sam Cassell et ses grosses cojones : « Je dois tellement au basket »
Après de longues années d’attente, Rudy Tomjanovich est enfin entré au Hall of Fame hier, une belle récompense qui vient conclure une bien belle carrière, de joueur, lui qui a été 5 fois All-Star, mais aussi de coach, deux fois champion NBA avec les Rockets.
« Je suis tombé amoureux du basket-ball la première fois que j’en ai vu. Quand j’étais petit, j’ai gravé sur la tête de mon lit : ‘J’aime le basket.’ Et je me suis endormi avec ma main sur cette gravure et j’ai rêvé – j’ai rêvé d’accéder un jour à la NBA. Après aujourd’hui, je peux dire que ma vie a été meilleure que mes rêves les plus fous. »
Dans son discours il a pris le temps de remercier tous ceux qui ont contribué à ce qu’il soit enfin derrière ce pupitre, avec humour et humilité, deux traits de caractère qui le définissent parfaitement, mais aussi très ému et la voix tremblante à de nombreuses reprises. Il a notamment insisté sur les joueurs des deux titres de 1994 et 1995, en commençant par deux Hall of Famers, Calvin Murphy et Hakeem Olajuwon.
« Calvin, lorsque j’étais joueur, tu étais mon coéquipier, mon camarade de chambre, mon voisin, mon meilleur ami et surtout, mon frère. Nous avons partagé tant d’expériences ensemble, cela signifie tellement que tu sois ici pour partager cela avec moi. »
« Hakeem, plus que quiconque, tu es responsable de ma présence ici. Tu es le meilleur joueur à avoir porté le maillot des Houston Rockets et l’un des meilleurs de tous les temps. Tu nous as apporté ton excellence, ton leadership et ton grand cœur. Et tu m’as appris quelque chose de très précieux : l’importance de la spiritualité dans toutes les phases de ma vie. »
Il a évoqué les sacrifices de Kenny Smith et d’Otis Thorpe « pour avoir supporté ses rotations », car tous deux ont souvent commencé les matchs, mais ne les ont pas toujours terminés.
« Vous êtes ce qu’est un champion. Vous avez mon plus grand respect et mon admiration. »
« Je veux remercier Clyde Drexler d’avoir maintenu le bateau à flot lors de cette deuxième année, puis d’avoir été la superstar qu’il est pour nous aider à gagner notre deuxième bague.
« Je veux remercier Mad Max, Vernon Maxwell, pour avoir été un guerrier.
« Je veux remercier Carl Herrera d’avoir été énorme contre New York.
« Je veux remercier Sam Cassell d’avoir de grosses cojones.
« Je veux remercier Mario Elie de bien embrasser (référence au baiser de la mort), surtout depuis le corner gauche.
« Je veux remercier les propriétaires Charlie Thomas et Leslie Alexander de m’avoir donné l’opportunité d’entraîner ces joueurs spéciaux.
« Je veux remercier les fans pour leur soutien indéfectible. Nous n’aurions pas pu le faire sans vous. Je sens votre esprit ici, à Houston. »
Il a remercié ses parents, son oncle qui lui a appris le sport, son cousin Mark, ses enfants, son ex-femme, mais aussi évoqué les amitiés qu’il a nouées au fil de ces années sur et en dehors des paquets.
« Je dois tellement au basket. Il m’a donné une vie très riche. Comprenez-moi bien, je ne parle pas d’argent. Je parle de quelque chose de plus précieux que l’argent, comme de grandes relations et des souvenirs incroyables. Le basket m’a offert tellement de cadeaux en plus de mes titres – l’opportunité d’entraîner certains des plus grands joueurs de tous les temps. Le grand Kobe Bryant, qui nous a fait vibrer pendant 20 ans, jusqu’au dernier match. Kevin Garnett, qui nous a aidés à ramener l’or à la maison en 2000. J’ai eu Charles Barkley pendant deux ans à Houston. C’est le joueur le plus altruiste que j’aie jamais eu. J’ai eu l’occasion d’entraîner le grand Yao Ming, si grand, si talentueux et si humble. J’ai voyagé dans le monde entier grâce au basket. J’ai eu l’honneur de représenter notre pays en 1998 à la coupe du monde en Grèce, puis en 2000 aux Jeux olympiques en Australie. J’étais là quand Vince Carter a sauté par-dessus la Tour Eiffel (Frédéric Weis). »
Il a encensé aussi David Stern et Adam Silver, et a fini par remercier ses pairs, qui ont demandé depuis de longues années à ce qu’il entre au Hall of Fame, sans oublier, celui à qui il a réservé aussi une place spéciale dans son discours : Robert Horry.
“Je tiens à remercier la confrérie des entraîneurs qui ont pris ma défense ces dernières années : Gregg Popovich, Jeff Van Gundy, Doc Rivers, Scottie Brooks, Mike D’Antoni et Erik Spoelstra. Les gars, vous m’avez fait me sentir comme un des meilleurs. Et dans cet esprit, je veux parler en faveur de Robert Horry pour qu’il soit intronisé au Hall of Fame. C’est vraiment un joueur légendaire. Il a réussi tellement de tirs décisifs. Il a sept bagues pour le prouver. C’est là qu’est sa place !” Rudy Tomjanovic