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Pas photo dans la course au défenseur de l’année ?

Depuis de longues semaines, le trophée de défenseur de l’année semble promis à Rudy Gobert ou Ben Simmons. Mais y a-t-il vraiment débat ou est-ce que le lobbying des Sixers depuis des semaines a quelque peu faussé la réalité de la course au trophée ?

Au final, la décision pourrait bien se faire sans le moindre doute, et c’est ce que laissent penser les premiers retours que l’on a des journalistes qui sont en train de soumettre leur bulletin de vote. 19 ont déjà communiqué leurs choix pour les différents trophées, et sur les 19, tous, sans exception, ont donné leur voix à Rudy Gobert pour le trophée de DPOY. Il y a une centaine de journalistes qui votent, mais ça donne déjà une bonne tendance concernant le trophée, qui semble prendre la direction de Salt Lake City, et ce pour la 3ème fois depuis 2019

John Hollinger est l’un de ces journalistes, ancien du front office des Grizzlies. Il explique :

« D’autres joueurs ont été très bons en défense cette année, mais Gobert a permis à une équipe avec 4 joueurs en déficit de taille et portés sur l’attaque autour de lui, de terminer 4ème en termes d’efficacité défensive. C’est un défenseur all-time qui fait sa meilleure saison, et l’impression visuelle est plus que claire dans ce cas. » John Hollinger

Si Ben Simmons et les Sixers ont mis en avant tout au long de la saison l’argument de la polyvalence de Ben Simmons, capable, avec brio, de défendre sur à peu près tous les postes, est-ce que cette polyvalence a autant d’impact sur une défense collective qu’un joueur aussi dominant que Rudy Gobert dans la protection du cercle et qui dissuade chaque soir des joueurs, qui ne sont pas ses adversaires directs, de s’approcher du cercle et de shooter ?

« La gravité qu’a Rudy pour repousser les adversaires de la raquette c’est quelque chose que je n’avais jamais vu. La façon dont nous défendons, si ton gars te débord, tu restes quand même collé à lui, et bonne chance. Rudy mesure 2m16 et c’est un contreur skillé. Il n’est pas juste grand, il est skillé et il a une super capacité à, s’il ne te contre pas, à te pousser à rater ton shoot. » Georges Niang

Les stats avancées ont tendance à confirmer l’impact impressionnant du Français de ce côté du terrain, des stats avancées historiquement bonnes. Ben Dowsett de FiveThirtyEight s’est amusé à compiler les stats avancées, qui à l’heure actuelle sont considérées comme traduisant le mieux l’impact défensif d’un joueur et les résultats sont impressionnants.

Tout d’abord, la différence de performances défensives du Jazz quand le Français est sur le terrain ou sur le banc, est saisissante. Avec lui le Jazz a un defensive rating meilleur de 11.9 points/100 possessions. Sur les 15 années, parmi les joueurs qui ont un temps de jeu minimum (1 000 minutes), c’est le plus gros différentiel. Jusque là c’est Draymond Green qui avait la meilleure marque depuis 2006-07.

Joueur Equipe Saison Différence pts/100 pos
Rudy Gobert Utah Jazz 2020-21 -11.9
Draymond Green Golden State Warriors 2015-16 -11.9
Andre Roberson Oklahoma City Thunder 2017-18 -11.7
Robert Covington Philadelphia 76ers 2017-18 -11.4
Bruce Bowen San Antonio Spurs 2006-07 -11.3
Michael Carter-Williams Philadelphia 76ers 2014-15 -11.1
Andrew Bogut Milwaukee Bucks 2008-09 -11.1
Gerald Wallace Portland Trail Blazers 2011-12 -11.0
Giannis Antetokounmpo Milwaukee Bucks 2019-20 -10.9
Kevin Garnett Boston Celtics 2012-13 -10.6

Si on regarde le defensive RAPTOR de FiveThirtyEight, le defensive Real Plus-Minus d’ESPN, le defensive Estimated Plus-Minus de Dunks & Threes ou encore le D-LEBRON de BBall Index, des stats avancées qui mesurent l’impact d’un joueur, la saison défensive de Rudy Gobert semble tout simplement historiquement bonne.

Pas de trace de Ben Simmons dans ces rankings, puis une autre stat qui montre l’impact de Rudy Gobert, même si elle reste très simpliste, c’est celle du plus/minus du Français. Quand il était sur le terrain cette saison, le Jazz a scoré 728 points de plus que ses adversaires, de loin le meilleur de la ligue puisque Mike Conley est second avec +548. Kawhi Leonard est le premier joueur qui ne fait pas partie du Jazz à apparaître dans ce classement avec +448.

« Je ne sais pas si c’est une stat qui a du sens ou pas, c’est surtout pour lancer des débats sur Twitter je pense, mais quand je vois cette stat, c’est un chiffre incroyablement élevé, donc ça montre clairement l’impact de ce gars. » Joe Ingles

À l’heure actuelle, on ne sait pas quand le lauréat du trophée de défenseur de l’année sera dévoilé, mais on conseille à Rudy Gobert de faire de la place sur son étagère pour un 3ème trophée.

Via Salt Lake Tribune

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