Haralabos Voulgaris, le parieur qui tire les ficelles à Dallas ? Et que n’apprécie pas Luka Doncic ?

Dans un long et intriguant papier, dont l’accroche est de rapporter les craintes de certains dirigeants des Mavericks de pouvoir conserver Luka Doncic sur le long terme, The Athletic évoque l’importance d’un homme au sein du front office de la franchise, qui tirerait les ficelles : Haralabos Voulgaris.

Vous ne le connaissez peut-être pas, mais Voulgaris est un parieur bien connu, considéré comme le meilleur sur la NBA. S’il n’est plus dans le game, cet ancien parieur professionnel (également joueur de poker réputé) dont on vous conseille le portrait fait par ESPN, pouvait parier jusqu’à un million de dollars par jour sur la plus grande ligue au début des années 2000 pour plusieurs millions de gains. Mordu de basket, il analysait des heures et des heures de match, et avait développé un modèle pour ses paris à l’aide d’un petit génie des maths. Malgré le succès de son modèle, il délaissa les paris, aspirant à autre chose : devenir un jour GM d’une franchise NBA, persuadé qu’il pourrait en diriger une équipe avec autant de succès qu’à Las Vegas.

« Cela va sembler vraiment arrogant, mais tout ce processus m’a mené à penser que je pourrais assembler une meilleure équipe que la plupart des GM de la ligue, si n’est tous. » Haralabos Voulgaris en 2013

Et visiblement il est arrivé à ses fins. En 2018, il a été engagé par Mark Cuban pour devenir officiellement « directeur de la recherche quantitative et du développement. » Un titre qui ne veut pas dire grand-chose, mais qui selon The Athletic et des sources de la ligue et même de l’équipe de Dallas, lui confèrerait un énorme pouvoir dans la franchise. En effet, il serait la voix la plus influente du front office auprès de Mark Cuban puisqu’il initierait ou validerait tous les mouvements effectués par la franchise, et ce depuis son arrivée. Cela irait même encore plus loin selon certaines sources puisqu’il aurait même une influence sur le jeu de l’équipe, les choix des 5 majeurs et des rotations de Rick Carlisle, ce qui semble très très surprenant.

Avant même qu’il ne soit engagé, Mark Cuban serait allé chercher quelques conseils auprès de lui pour la draft de Luka Doncic. Il lui aurait conseillé une attaque basée sur pick & roll avec Luka Doncic à la manœuvre et un gros spacing autour de lui. Il a convaincu le proprio et les Mavs ont mis une telle attaque en place, avec succès ces deux dernières saisons régulières, même si pour le moment elle montre ses limites en playoffs.

Son influence aurait rapidement grandi dans le front office et il aurait notamment été à l’origine des arrivées de Seth Curry et Delon Wright. Il aurait par exemple conseillé que Wright soit associé à Luka Doncic dans le backcourt texan. Mais il était le seul à croire en cette association et si Wright a été titularisé lors du premier match de la saison, il a été relégué sur le banc lors du second et n’a quasiment pas été utilisé en playoffs l’an passé.

« Nous avions deux GM » confie une source de l’équipe

Cela ce serait matérialisé encore plus lors de la draft 2020. Dans la war room, où se prennent les décisions pour la draft, Voulgaris était présent en personne alors que la plupart des membres du département scouting de la franchise étaient eux à distance via Zoom et n’auraient pas eu leur mot à dire malgré leur désaccord sur au moins un des deux choix conseillés par Voulgaris – et finalement draftés : Josh Green et Tyrell Terry.

« Qu’est-ce qu’il a vendu à Mark pour lui faire croire qu’il peut faire ça ? » demande une source ayant une connaissance intime de la situation. « Personne ne le sait. »

La personnalité et l’importance de Voulgaris en énerveraient plus d’un dans le front office texan.

« Il ne sait pas comment parler aux gens », confie une source de l’équipe

Présent avec plus ou moins de régularité sur le banc texan, il ne ferait pas non plus l’unanimité auprès des joueurs, à commencer par Luka Doncic. Il y aurait même eu un incident entre les deux au moins de février lors d’une rencontre face aux Warriors suite à un ballon perdu du Slovène. Ce dernier n’aurait pas apprécié une remarque de parieur, qui lui aurait visiblement demandé de se calmer d’un geste de la main, ce à quoi Doncic aurait répondu par : « Putain, ne me dis pas de me calmer ! »

Depuis la relation entre les deux ne serait pas bonne, et ce ne serait pas le seul incident. Doncic n’aurait par exemple pas apprécié que lors d’une défaite face aux Knicks mi-avril Voulgaris quitte le banc à 45 secondes de la fin pour rejoindre le vestiaire. Le All-Star aurait confié à ses coéquipiers dans le vestiaire, ce qui a été rapporté par plusieurs sources à The Athletic, qu’il aurait interprété ça comme un abandon. Depuis Voulgaris n’a plus assisté au moindre match sur le banc, et on imagine que des infos ont été remontées.

Cependant il serait resté très impliqué dans les décisions concernant les plans de jeu et les ajustements en match.

Le rôle présumément donné à Voulgaris dans le front office, qui est censé être dirigé par Donnie Nelson, serait un des dysfonctionnements au sein de la franchise. Cela amènerait certains membres du front office à craindre que sur le long terme cela puisse être un facteur impactant l’avenir de Luka Doncic à Dallas, tout comme certains désaccords avec Rick Carlisle, que Mark Cuban s’est empressé de confirmer pour la saison prochaine. D’après The Athletic, et au vu des déclarations du joueur, peu de doutes sur le fait qu’il signera cet été une prolongation record, mais il y aurait quelques craintes pour les années à venir.

Cependant, quand on met dans la balance d’un côté Luka Doncic et de l’autre Haralabos Voulgaris, le choix pour l’avenir semble vite fait. Puis justement le contrat de Voulgaris expirerait cet été. Mais Mark Cuban, contacté par The Athletic, a semblé appuyer Voulgaris.

« J’aime vraiment ce que Bob apporte. Il fait un excellent travail pour soutenir Rick et le front office avec des données uniques. » Mark Cuban

Quant à son influence présumée, qui est très très surprenante, il rétorque :

« Bob a une excellente connaissance de l’IA et des possibilités qu’elle offre pour obtenir un avantage. Ce qui est important pour moi. Mais il n’est pas plus influent que n’importe quelle autre source de données dans l’équipe. » Mark Cuban

Sur Twitter, après la parution du papier, le proprio a simplement répondu par :

« De grosses conneries »

https://twitter.com/mcuban/status/1404487874695806982