Nicolas Batum vs Rudy Gobert, un matchup clé : « Personne n’a encore trouvé de solutions »

Après un début de série très compliqué face aux Mavericks au premier tour, Tyronn Lue avait décidé de faire un ajustement radical en jouant petit et en mettant Nicolas Batum en 5, un rôle totalement nouveau pour lui. Rebelote face au Jazz. Lors du premier match le small ball n’avait pas assez bien fonctionné et Lue avait donc décidé de revenir à un 5 plus traditionnel, avec encore moins de succès. De ce fait au Game 3, retour au small ball avec Nicolas Batum dans le 5. Ajustement payant grâce à un excellent match du Français qui a apporté sa polyvalence défensive et qui progresse dans cette position de 5, notamment en défense.

« Il s’est amélioré. Je pense qu’il a un bon engagement physique au poste 5, et nous avons dû le pousser pour qu’il sorte bien sur les écrans, car il peut switcher des postes 1 à 5. Je trouve qu’il a été très bon pour contrer des tirs depuis le côté faible, et pour être ce joueur qui protège le cercle. Je pense simplement que son engagement physique s’est amélioré, et c’est ce dont nous avons besoin, surtout lorsque nous le plaçons en position 4 ou 5, nous avons besoin d’intensité physique, et il fait un excellent travail dans ce domaine. Nous devons donc continuer à construire. Nous avons fait quelques erreurs hier soir. Comme je l’ai dit, nous n’avons pas été capables de nous couvrir les uns les autres parce que nous jouions tellement dur, mais nous devons continuer à nous améliorer. »

Offensivement il a aussi été très bon au Game 3 avec 17 points à 6/9 dont 4/6 à 3-pts, 7 rebonds, 2 passes, pour le meilleur plus/minus du match avec un +24. Face aux Mavs Tyronn Lue avait expliqué qu’il avait dû simplifier un maximum les choses, car le Français découvrait ce poste, mais il progresse au fil des matchs et se sent de plus en plus à l’aise.

C’est nouveau pour moi. On a tendance à jouer grand, avec un grand pivot, un joueur imposant, donc c’est nouveau pour moi. Je dois m’entraîner, me préparer à faire ça. C’est un processus d’apprentissage pour moi en fait pendant les playoffs et j’essaie juste de faire de mon mieux  pour rendre la vie de mes deux superstars plus facile, Kawhi et PG, mais aussi Reggie et tous ces gars, en essayant de bouger, de poser des écrans et d’ouvrir le jeu, créer des espaces pour eux.

Pour évoluer à ce nouveau poste de pivot dans un 5 small ball, il s’inspire de Boris Diaw et Draymond Green, les références dans le domaine selon lui, qui ont aidé Warriors et Spurs à remporter le titre en excellant dans ce rôle.

« Je m’inspire de la façon dont ils se déplacent, la façon dont ils ouvrent le jeu pour leurs coéquipiers, la façon dont ils passent la balle, la façon dont ils déroulent sur pick & roll, la façon dont ils attaquent le big man sur pick-and-roll. Habituellement sur pick-and-roll, ils posent l’écran, donc c’est quelque chose de totalement différent, donc il faut apprendre à faire ça et comme je l’ai dit, Draymond et Boris sont les meilleurs de ces dix dernières années. J’essaie juste de faire la même chose, de faire de mon mieux et d’aider mon équipe. » Nicolas Batum

L’un des objectifs d’utiliser Nico ainsi c’est d’attirer Rudy Gobert hors de la raquette pour faciliter les drives, notamment de Kawhi Leonard et Paul George, et ainsi de limiter son impact en tant que protecteur de cercle, lui qui le protège mieux que quiconque. Mais plus facile à dire qu’à faire.

« C’est une bonne question » rétorque Nicolas Batum quand on lui demande comment le mettre dans des situations difficiles. « C’est pour ça qu’il a trois trophées en quatre ans. Personne n’a encore trouvé de solutions. Quand je joue avec lui pendant l’été en équipe de France, je sais que j’ai ce grand gars qui nous protège, au cas où, et c’est ce que j’aime chez lui. Nous devons trouver un moyen de limiter son impact en défense, c’est certain. Il a remporté trois trophées en quatre ans et nous devons nous assurer qu’il n’aura pas le même impact lors des trois ou quatre prochains matchs. Nous devons juste trouver un moyen et c’est mon boulot, je dois continuer de trouver un moyen d’y arriver. Je sais ce que je dois faire pour le mettre dans une position différente afin qu’il ne puisse pas avoir autant de succès et ce n’est pas facile parce qu’il trouve un moyen de refuser les écrans et de protéger la peinture. Mais je pense que c’est mon travail de le sortir de sa zone confort parce qu’il est si bon pour protéger la raquette et être présent en aide pour ses coéquipiers. Donc c’est juste quelque chose que je dois faire pour l’empêcher de faire ça. »

Pas simple, même s’il le connait très bien pour jouer avec lui en équipe de France, et parce que tout le monde le connait en NBA.