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Jeff Green, la force de l’habitude 

De retour de blessure dans le Game 4 de la série contre les Bucks après avoir manqué six matchs consécutifs lors de ces Playoffs, Jeff Green s’est rappelé à notre bon souvenir avant-hier soir en étant le facteur X du Game 5, aux côtés d’un Kevin Durant étincelant, avec 27 points à 8 sur 11 au tir. Focus sur le parcours d’un 5 ème choix de Draft qui fait l’unanimité auprès de tous, mais qui peine à se stabiliser dans une franchise. 

Au sein des Brooklyn Nets cette saison, Jeff Green connaît sa dixième franchise en quatorze années dans la Grande Ligue. Drafté par les Boston Celtics, en provenance de Georgetown, puis échangé dans la foulée contre Ray Allen aux Sonics, celui qui devait construire un duo de stars avec KD (tiens tiens) du côté de Seattle a depuis pas mal baroudé. S’il est encore loin du record de 20 franchises, il a connu 7 équipes depuis la saison 2014/2015. Malheureusement pour lui, il enchaîne les contrats d’un an, voire de 10 jours il y a peu aux Rockets, souvent au salaire minimum. Passé par des grosses écuries comme Houston notamment, mais aussi les Clippers ou le Jazz récemment, il a goûté aux Finals avec Cleveland et s’est qualifié pour les Playoffs avec 7 de ses 10 franchises. Et si ce parcours semé de changements en aurait perturbé plus d’un, Jeff Green lui, voit les choses de la meilleure des façons. Malgré les frustrations liées aux contrats et aux salaires :

“ C’est perturbant, mais ce n’est pas frustrant. Ce n’est pas quelque chose que je maîtrise, moi je viens et je fais mon job. Je laisse la logistique à mon agent concernant les termes des contrats, mais c’est perturbant au point de me demander ‘ Que dois-je faire de plus pour ne plus être payé au minimum ?’ “.

Encore solide cette saison, il a compilé 11 points et 3.9 rebonds à quasiment 50% au tir, il a comme à son habitude apporté sa contribution au scoring et dans le jeu courant tout en jouant 68 matchs. Habitué à être en double figure au scoring, celui qui a brillé à 3 points hier soir (7/8 dans l’exercice) sait aussi augmenter son niveau de jeu lorsque le match le demande. En 2018, il a avait été déterminant dans le Game 7 des finales de conférences face à Boston en ajoutant 19 points et 8 rebonds au boxscore pour les Cavaliers d’un certain LeBron James

Des performances remarquées et une régularité qui font de lui un joueur apprécié dans la ligue. D-Wade lui-même s’était d’ailleurs offusqué de le voir signer un contrat minimum avec le Jazz en 2019 et l’avait publiquement exprimé sur son compte twitter :

“ Je ne comprends PAS comment et pourquoi Jeff Green continue à signer des contrats d’un an pour le minimum. Ça doit être 3 ans d’affilée. Il n’est jamais blessé, il n’est jamais un problème dans le vestiaire, il est athlétique, il peut shooter à 3 points, défendre plusieurs positions et il est n’est pas vieux”

Même son de cloche chez son coéquipier DeAndre Jordan qui trouve quelque peu injuste cette situation, mais qui soulève néanmoins que s’il signe un contrat chaque année c’est que sa cote reste élevée. De son côté, Kevin Ollie, lui aussi grand voyageur de la NBA, le décrit comme un type pétillant, mais attentif aux détails sur le terrain :

“ On voit le travail dur, mais derrière ce travail on voit de l’amour”

Opéré du cœur en 2011, Jeff Green sait qu’il revient de loin et relativise sur cette vie de nomade, lui qui n’a jamais douté qu’il reviendrait sur les parquets : 

“ J’y repense en étant redevable et béni de me réveiller et d’être toujours en état de jouer. C’est ma façon de penser. Mon but après l’opération était d’aller sur le terrain et de jouer aussi dur pour faire oublier aux gens que j’avais eu cette opération. Et je pense que c’était le but et que j’ai réussi”. Il ajoute aussi “ Vous ne pouvez pas prendre cette carrière, ces opportunités pour acquises. En mettant de côté combien d’équipes j’ai joué pour, mon rêve a toujours été de jouer en NBA, et je le fais encore aujourd’hui”.

Aujourd’hui âgé de 34 ans, celui qui se voit pourquoi pas joué après 40 ans comme son ancien coéquipier Vince Carter, n’oublie pas de remercier sa femme Stéphanie qui “rend tout très facile” et songe aussi à s’installer durablement à Brooklyn et aux Nets. Sans regret pour son parcours :

“ Il y a Brooklyn, j’adorerai m’y installer. Je ne m’intéresse pas trop aux bilans en NBA ou à combien d’équipes avec lesquelles j’ai joué. Quand on y repense si j’avais joué 22 ans en NBA et avec 15 équipes, qu’est ce que ça voudrait dire ? Ce n’est pas vraiment quelque chose que l’on contrôle”. “ Je vis l’instant présent, le moment. J’ai adoré chaque ville où je suis allé, chaque équipe, chaque coéquipier, avec qui j’ai été”.

S’il réitère des performances de cet acabit sur la suite des Playoffs, peu de doutes que les Nets devraient lui proposer un nouveau contrat. D’au moins 2 ans cette fois-ci ? Réponse à la free agency !

Via NY Times

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