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Davion Mitchell, le plus « NBA ready » des prospects de la future draft ?

Le récent vainqueur du tournoi NCAA, Davion Mitchell, de Baylor, est l’un des plus gros prospects de la future draft NBA. L’extérieur de 22 ans d’1m83 (sans chaussure), -qui possède d’ailleurs le même agent que son homonyme Donovan Mitchell-, avait affiché en finales face à Jalen Suggs et son Gonzaga des statistiques de 15 points, 6 rebonds et 5 passes en 35 minutes de jeu. Contrairement à Mitchell, Suggs devrait faire partie des 5 premiers choix de draft. Mitchell lui devrait plutôt se retrouver autour de la 10ème place.

Mais alors, qu’est-ce qui fait de notre ami Davion le joueur le plus « NBA ready » de la prochaine cuvée de draft ? En tant qu’extérieur, sa défense, sa vivacité sur les premiers appuis, son tir en sortie de dribble et son incroyable fiabilité au shoot. Nuance à mettre en avant, ses pourcentages aux lancers francs : en 94 matchs NCAA, Mitchell tourne à 65% aux lancers francs (sur 175 tentatives, ce qui reste très peu), des chiffres qui doivent alerter pour un extérieur qui tend va se professionnaliser en NBA.

Le natif de Hinesville en Georgie revient de loin. En trois ans, il est passé d’un joueur peu utilisé à Auburn à l’une des trois stars de Baylor, en compagnie de Jared Butler et MaCio Teague. À Aubrun, il jouait environ 17 minutes par match, pour des moyennes tournant aux alentours de 6 points par rencontre. Là, le staff de Baylor l’a fait débarquer, voyant en lui un joueur robuste malgré sa relative petitesse, ainsi qu’un très bon défenseur en devenir. Son tir, proche du très mauvais, devait grandement s’améliorer, mais sa nouvelle université a fait le pari.

« Nous avions besoin d’un meneur capable de faire des interceptions parce que nous faisons de la défense en zone et nous voulions devenir plus moderne, en faisant plus de switchs « , a déclaré Jakus. « Il a juste coché toutes ces cases. »

Malgré des débuts compliqués là-bas, le staff de l’université d’Auburn garde de bons souvenirs de son ancien protégé.

« Un gamin incroyable », a déclaré Steven Pearl, entraîneur adjoint d’Auburn. « Il a travaillé comme un fou. Super coéquipier. Très facile à entraîner. J’ai aimé ce gamin à mort ».

À Auburn, Mitchell était le second couteau au poste de meneur, derrière Jared Harper. Là-bas, il n’a d’ailleurs jamais été starter. Transféré à Baylor, le joueur s’est lui transformé. Soutien de Jared Butler sur demi-terrain, Mitchell a aussi un amour inconditionnel pour la défense, l’un de ses grands atouts. Selon John Jakus, entraîneur adjoint de Baylor, pour ESPN, le joueur est « implacable. »

« Si on joue en 1 contre 1, je veux juste garder », nous a dit Mitchell à propos de son amour pour la défense. « Même s’il marque, c’est comme si je voulais vraiment défendre, je veux m’améliorer. Tu dois être capable de défendre maintenant. Tout le monde peut marquer des paniers. Qu’est-ce qui te rend différent ? C’est ce qui m’a rendu différent pendant toute cette draft, je pense que je joue la meilleure défense du pays. »

Il n’a pas tort, puisqu’il a été élu « 2020-21 National Defensive Player of the Year », rien que ça. Très grand amateur de clip vidéo de joueurs NBA lui permettant de perfectionner et travailler son jeu (notamment de Damian Lillard, Jrue Holiday, Ja Morant ou encore Chris Paul), Davion Mitchell possède un excellent équilibre, une bonne technique, et surtout une « grinta » lui permettant de faire des ravages en phase défensive. Mitchell fait donc parler sa défense, ce qui impressionne Don MacLean, ancien vétéran NBA, qui travaille aujourd’hui avec le futur joueur la grande ligue.

« Il a été incroyable », a déclaré MacLean « C’est le meilleur défenseur de backcourt que j’ai jamais eu, et je fais ça depuis 15, 17 ans. Il est l’élite défensive à sa taille ».

Aux côtés de MaCio Teague, qui a été transféré à Baylor en même temps que lui, Mitchell est devenu obsédé par le perfectionnement de son art. Il passe son temps à étudier les meneurs NBA. Une semaine, c’était le pick-and-roll de Shai Gilgeous-Alexander, la suivante, le travail de Chris Paul avec les Suns.

« J’adore le basket-ball, donc j’adore regarder ce genre de choses [les clips vidéos] », a déclaré Mitchell. « C’est amusant pour moi. Ce n’est pas « Oh, je dois regarder des films », c’est « Je peux regarder des films maintenant ! ».

Baylor l’a accompagné dans ce travail acharné. Le staff de l’équipe a dédié 2 assistants coachs à l’accompagnement de Mitchell, que cela soit dans son étude de joueurs, ou lors de ses arrivées plus que matinales à l’entrainement, pour travailler son tir à trois points. L’objectif du staff était d’apporter à Mitchell toutes les informations nécessaires pour disséquer n’importe quel type de couverture pick-and-roll, notamment grâce aux études faites en séances vidéos.

« Ce que nous avons fait pour lui, c’est que nous avons essayé d’en faire un quarterback », ajoute Jakus. « C’est la chose à laquelle il a adhéré plus que d’autres personnes qui pensent que le feeling ne s’apprend pas. Il pensait que le feeling pouvait être appris, et il est devenu accro à son apprentissage. »

Cet apprentissage lui a servi au moment du tournoi de la March Madness, où Mitchell a excellé dans ces lectures de PnR. Lors de ce tournoi, Jakus le décrit comme « flottant au-dessus du sol ». À la baguette, il a parfaitement géré cette phase de jeu, rejetant l’écran pour aller driver, écartant sur un coéquipier libre dans le corner, servant son intérieur ayant amorcé le PnR pour un layup ou un dunk.

« Je fais ce mouvement depuis que je suis au collège », a avancé Mitchell. « Vous pouvez demander à n’importe qui. Si vous regardez mes passages au AAU, au lycée, à l’université, aux Georgia Stars, je fais ce mouvement à chaque fois. »

Offensivement, Mitchell est un joueur de très haut niveau. Aucun joueur n’était plus efficace que lui la saison dernière, avec 1.14 point marqué en moyenne par 100 possessions, avec plusieurs cordes à son arc : le pick-and-roll comme précédemment évoqué, son tir à trois points en constante progression, son tir à mi-distance. Il est devenu l’un des meilleurs joueurs en sortie de dribble de la cuvée de draft 2021, et quand l’on compare avec son début de carrière universitaire, les progrès sont ahurissants. Son ratio passes décisives/perte de balle était lui de 2.3 la saison dernière. Du côté mental, les qualificatifs de compétiteur, travailleur et dur à cuire reviennent très souvent quand il faut évoquer le joueur de Baylor et c’est en partie là que la comparaison avec son homonyme du Jazz intervient. Comme lui, il a (déjà) dépassé les attentes via une progression assez inespérée.

« Je pense que la véritable similitude réside dans leurs qualités humaines, c’est ce qui compte », a déclaré MacLean. « Comment ils traitent les autres sur le parquet, comment ils traitent le staff, cette maturité pour être un bon gars en plus d’être un très bon joueur de basket. Donovan était hors norme à cet égard, et Davion est à son niveau. »

« Davion s’est rendu compte qu’il était vraiment bon et qu’il était très proche de l’excellence », a déclaré Jakus. « Il a réalisé qu’il pouvait être excellent, l’interrupteur s’est allumé et c’était fini. Il ne veut pas être bon. Il veut être le meilleur. »

Un détail subsiste cependant quant à son cas lors de la future draft : son âge. Davion Mitchell aura, malheureusement pour lui si l’on peut dire ça comme ça, 23 ans le 5 septembre prochain, ce qui pourrait bien amener bon nombre de franchises à être réticentes dans l’optique de le drafter très haut. Sachant que les derniers cas similaires ne font pas du tout rêver. La liste de joueurs draftés à l’âge de Mitchell voire plus vieux ces dernières années est composée de Randy Foye, Shane Battier, Buddy Hield, Wesley Johnson, Ekpe Udoh et Rafael Araujo. Cependant, toujours selon John Jakus de Baylor, contrairement à ses prédécesseurs, son ancien joueur aura, et ce malgré son âge, encore une grosse marge de progression à son arrivée en NBA.

« Il a une aptitude à s’améliorer et, pour moi, ce potentiel est plus important que le fait d’avoir 18 ans, une immense envergure et un potentiel, parce que vous ne savez pas s’il a l’aptitude à s’améliorer », a avancé Jakus. « Vous savez avec certitude, lorsque vous recrutez Davion, qu’il a la capacité de s’améliorer. »

« Je pense évidemment que je suis le meilleur meneur de cette catégorie », a déclaré Mitchell. « C’est juste une question de confiance. Tout le monde va le penser. Je veux juste être le plus prêt. Je veux être le gars le plus prêt de la draft. Je veux juste m’améliorer chaque jour. »

Via ESPN

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