Victor Wembanyama, une prise de conscience : « C’était trop, je devais bosser sur la qualité plutôt que sur la quantité »
À 17 ans, le prospect français Victor Wenbanyama fait déjà rêver les scouts américains. Sa taille (2m19) et sa mobilité en font un potentiel protecteur d’arceau de haut niveau, mais il montre également des qualités impressionnantes de l’autre côté du terrain. Cette saison, il jouait 17 minutes par rencontre, de quoi poser 6,8 points, 4,7 rebonds et 1,9 contre de moyenne.
« J’ai joué pro à plein temps, et ça m’a vraiment préparé. Je comprends de mieux en mieux le jeu, et j’ai vraiment gagné pas mal de connaissances sur le basket. » Victo Wenbanyama au site de la FIBA.
Le jeune intérieur a également pu passer quelques minutes sur le terrain en Eurocup cette saison : 8 par rencontre (il en a joué quatre), pour 1,3 point, 1,8 rebond et 1 contre. De quoi gagner pas mal d’expérience, notamment dans le fait d’assumer ses responsabilités.
« Parfois, j’hésitais à l’idée d’aller dunker, alors que je le faisais dans les matchs des équipes jeunes. Mais c’était juste parce que je n’étais pas complètement confiant dans mes responsabilités. J’avais besoin de m’en rendre compte pour le faire : être plus agressif, être plus un tueur, et ne pas trop réfléchir. » Victor Wembanyama.
Les scouts NBA vont avoir de la matière à se mettre sous la dent dans les jours qui viennent, puisque le jeune intérieur va participer à la Coupe du monde U19 avec l’équipe de France.
« Ma première impression, c’est qu’il y a une bonne alchimie dans l’équipe. Je me suis bien intégré, et c’est un soulagement. Venir dans un groupe comme ça aussi tard (il a loupé le camp d’entrainement pour pouvoir participer à la fin de saison de Jeep Elite ndlr) n’a jamais été facile pour moi. Je peux jouer à de nombreux postes, et ils respectent vraiment mon jeu. Ils ne me traitent pas comme un pivot juste parce que je suis grand. Ils respectent mon jeu, et j’aime vraiment ça. » Victor Wembanyama.
En forme et en pleine confiance, Wembanyama est prêt à faire le nécessaire pour aider au maximum l’équipe, lui qui a un, voire deux ans de moins que certains de ses coéquipiers.
« Si je dois être le franchise player, je vais être le franchise player, peu importe mon âge. Je sais que je vais devoir gérer des prises à deux, mais je suis vraiment confiant sur mes capacités à la passe. Je sais que je vais pouvoir me débarrasser des prises à deux en donnant la balle et en trouvant mes coéquipiers démarqués. » Victor Wembanyama.
Malgré son jeune âge, le jeune Français est déjà passé par des expériences douloureuses qui l’ont façonné. La première, c’est une défaite aux Championnats d’Europe U16 en 2019, en finale, contre l’Espagne (70 à 61).
« Dans le feu de l’action, c’était vraiment une grosse déception, parce qu’on s’était vraiment durement préparé pour cette compétition. On a passé presque trois mois avec l’équipe, c’était vraiment dur et je ne pouvais pas croire qu’on avait fait tout ça pour prendre en finale. Mais le temps a passé, et j’ai fini par voir ça comme un challenge. Battre les Espagnols est devenu un challenge, une véritable revanche. » Victor Wembanyama.
Au cours de cette compétition, Wembanyama a tourné à 9 points, 9,6 rebonds, 1,4 passe décisive, 1,3 interception et 5,3 contres par match (!!).
« J’ai compris que je pouvais être bon même si je ne jouais pas mon jeu, ce qui veut dire que je peux être bien meilleur. Je n’avais pas beaucoup de libertés dans cette compétition. D’habitude, je suis très confiant, mais ces trois mois de préparation ont vraiment détruit ma confiance. » Victor Wembanyama.
Malgré la déception finale, le bon résultat des Français leur a permis de se qualifier pour la Coupe du monde U17. Sauf que la pandémie de Covid a forcé les organisateurs à annuler la compétition.
« J’avais vraiment de grosses attentes pour l’équipe et moi. Mon but, c’était de dominer. Je pense que j’étais prêt pour ce niveau. » Victor Wembanyama.
La deuxième expérience compliquée du jeune Français est une blessure, une fracture de fatigue au péroné, qui l’a forcé à passer deux mois et demi loin des parquets.
« Mon état d’esprit a complètement changé pendant cette période. J’ai repensé toute ma vie, ma carrière, mes plans pour le futur… J’ai réalisé qu’avant ma blessure, j’étais trop compétitif. Je voulais passer le plus de temps possible à faire de la muscu, à jouer, à travailler sur mon dribble… C’était trop, je devais bosser sur la qualité plutôt que sur la quantité. » Victor Wembanyama.
En dehors des parquets, le géant de 17 ans est passionné de dessin, et il y recherche la même perfection, dans la forme de ses traits que dans celle de son tir.
« Je dessine avec beaucoup de détails, j’essaie toujours d’atteindre, pas la perfection, mais la ligne la plus parfaite, l’ombre la plus parfaite. C’est la même chose quand j’essaie d’améliorer ma mécanique de tir. Au fil des années, vous pouvez voir que la forme de mes tirs devient de plus en plus belle. Ça vient de moi. Je n’ai jamais eu de coach de tir qui corrigeait ma mécanique. Je m’entraine moi-même pour qu’elle soit de mieux en mieux, jusqu’à ce qu’elle soit parfaite. » Victor Wembanyama.
L’intérieur est attendu parmi les premiers choix de la draft 2023.
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