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Petr Cornelie : « Ce n’est pas parce que la draft NBA c’était il y a cinq ans que j’ai oublié cet objectif »

Il y a quelques jours, l’équipe de France de basket a confirmé l’arrivée dans le groupe pour Tokyo d’un petit nouveau : Petr Cornelie. Très bon avec Pau cette saison (14,4 points et 7,9 rebonds par match), l’intérieur de 25 ans a intégré la liste des 12 pour Tokyo (il devrait officiellement être qualifié lundi), pour son plus grand bonheur.

« Ça se passe très bien, ça se passe très bien. Voilà, je suis très content d’être là parce que tout simplement, c’est une opportunité pour moi de progresser encore un peu plus au travers de cette préparation. L’équipe de France, avec des joueurs qui font tous Euroleague voire la NBA pour certains, c’est super, c’est super. » Petr Cornelie.

À la base pourtant, l’intérieur ne faisait pas partie des premiers choix de la fédération, puisqu’il n’était pas dans la liste des 12 ni de celle des suppléants. Mais ses performances en club ont convaincu Vincent Collet de lui donner sa chance. Du haut de ses 2m11, l’intérieur va pouvoir apporter une belle présence dans la raquette, capable de jouer 4 ou 5.

« Ce qu’on attend de moi c’est mon intensité, ma capacité a pouvoir courir sur le terrain en contre-attaque et sur les replis défensifs, à pouvoir prendre des rebonds. Ma taille et la vitesse que j’ai par rapport à ma taille. On va beaucoup m’attendre en défense, je ne vais pas forcément être hyper responsabilisé sur tout ce qui est jeu d’attaque. Parce que je pense qu’on a des joueurs hyper talentueux à ce niveau. Mais si j’ai une carte à jouer, ça serait justement sur tout ce qui est vitesse, taille, capacités athlétiques et au rebond. » Petr Cornelie.

Il y a un an, personne n’aurait pu imaginer que Cornelie se retrouverait dans le groupe, tellement l’intérieur n’apportait pas suffisamment sur les parquets pour prétendre à une place avec les Bleus (6,9 points et 5,1 rebonds en 2019/2020). Pas même lui.

« Bonne question ! Je ne sais pas, surement que c’est presque un rêve qui se réalise, parce que forcément à ce moment-là je n’y aurais pas forcément cru. Mais voilà tout le travail que j’ai pu faire durant la saison, tout ce que j’ai pu mettre en place ça a payé, au-delà de mes espérances en effet ça c’est sûr. Je suis forcément extrêmement content et fier de cette avancée, de cette progression. J’essaie toujours de regarder plus haut à chaque fois, ce que je peux essayer de chercher en plus et donc voilà, l’équipe de France c’est quelque chose de grand, j’ai fait les équipes jeunes, donc c’était un objectif pour moi. Pas forcément dès cette saison c’est sûr, mais c’était un objectif pour moi à terme. Le fait d’être là aujourd’hui c’est forcément une grande fierté. Je ne m’arrête pas à ça, je sais qu’en équipe de France il y a cette volonté d’aller chercher des résultats, donc j’essaie d’aider au mieux l’équipe de France comme je le peux, et comme je l’ai dit c’est vraiment une grande fierté pour moi. Sincèrement je n’y pensais pas du tout parce que je n’avais jamais fait partie du groupe auparavant. La seule chose à laquelle je pensais c’était peut-être les fenêtres (internationales), mais vu que je n’avais pas été convié sur les deux fenêtres durant la saison, je ne pensais pas du tout être appelé ensuite dans le groupe, même le groupe des suppléants. Ça a été une surprise pour moi, une super surprise, mais je pensais plus rentrer dans le groupe au fur et à mesure du temps. Il y a les JO cette année, tout s’est accéléré extrêmement vite, ça, c’est sûr et clairement je ne m’y attendais pas. » Petr Cornelie.

Mais alors, comment expliquer cette soudaine progression ?

« Je pense qu’il y a des raisons physiques et mentales. Le physique aussi découle du mental, le fait de changer mentalement et d’avoir une progression sur cet aspect-là, comment j’appréhende le jeu dans son ensemble que ce soit la préparation physique ou le travail sur le terrain. Ça a fait que j’ai pu débloquer certaines choses, prendre physiquement et prendre de l’assurance dans mon jeu. Tout ça ça a ensuite découlé sur le terrain. C’est un tout, mais c’est sûr que ça a été deux aspects qui ont été hyper importants pour moi, et sur lesquels j’ai mis ma concentration pendant toute la saison. Clairement deux aspects qui, les deux mis ensemble… Peut-être d’abord le mental parce que c’est ce qui a permis au physique d’évoluer aussi. Mais les deux étaient importants. J’avais besoin un moment donné de toucher peut-être le fond malheureusement, j’avais besoin de toucher le fond pour me rendre compte de certaines choses, et que j’avais besoin de mettre des choses en place, de travailler autrement, de changer ma vision des choses par rapport à mon approche du jeu. C’est ce qui a fait que j’ai mis tant de temps, je pense. Ma préparation mentale ne s’est pas faite en un été, c’était pendant mes cinq années de galère où j’ai pu construire tout ça. À ce moment-là j’avais des préparateurs mentaux, j’ai pu travailler avec plusieurs personnes. Et puis après cet été j’ai vraiment mis en place un plan, et que mes objectifs n’allaient pas être des objectifs de résultats, mais d’actions, c’est-à-dire que j’allais mettre en place des actions chaque jour pour pouvoir progresser. Mon objectif ce n’était pas d’intégrer l’équipe de France ou d’être la meilleure évaluation française de Jeep Élite ou quoi que ce soit, mais vraiment de progresser le plus que je pouvais. À partir de là donc de travailler le maximum. Si je peux être honnête, mon objectif c’était d’être la personne qui travaille le plus en France. C’était ça mon objectif. Par rapport à ça j’ai mis un gros travail en place sur toute l’année, et j’ai pas mal travaillé sur le terrain et en muscu. Du coup, j’ai dû prendre quatre ou cinq kils entre l’année dernière et cette année. De muscle, je suppose. Et ça fait déjà une grosse différence sur le terrain. Et tout le travail technique que j’ai pu faire ça m’a donné beaucoup d’assurance dans le jeu, de confiance. Après ça a été un cercle vertueux, c’est-à-dire que le coach donne plus de confiance parce qu’il sent que je suis plus en confiance, j’ai plus de temps de jeu, plus de responsabilités. » Petr Cornelie.

Et l’intérieur de 25 ans compte bien profiter de ces Jeux olympiques pour continuer sa progression.

« Comme j’ai dit, il y a un gros niveau au-dessus pour la plupart des joueurs ça c’est sûr, et pour moi c’est une opportunité de continuer à travailler, à progresser et d’apprendre auprès de joueurs qui ont soit de l’expérience, soit qui sont tout simplement meilleurs. C’est top. C’est clair que je peux non seulement apprendre sur le terrain, mais aussi échanger avec eux, donc c’est sûr que c’est un gros plus dont je profite. Mon idée c’est de progresser un maximum, et je vois aujourd’hui cette campagne et cette opportunité dans cette préparation, je vois une opportunité de continuer cette progression encore plus loin et sur des niveaux auxquels je souhaite aller. » Petr Cornelie.

Drafté en 53e position en 2016, Cornelie n’a jamais pu gouter à la NBA. Avec ce regain de forme, il espère aujourd’hui faire le saut vers la grande ligue. Pas forcément l’année prochaine, puisqu’il a expliqué ne pas encore savoir où il jouera, et préférer se concentrer sur les Jeux olympiques, mais la NBA est toujours dans un coin de sa tête.

« Évidemment la NBA est un objectif que je n’ai clairement pas oublié. Ce n’est pas parce que la draft ça fait cinq ans maintenant que j’ai oublié cet objectif et que je l’ai mis au placard. En une année tout peut changer et je veux voir jusqu’où je peux aller, et me donner toutes mes chances d’atteindre mon plein potentiel. » Petr Cornelie.

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