Mikal Bridges, le « two-way player » parfait pour les Suns
Facteur X du Game 1, aux côtés d’un énorme Big Three, avec 14 points, Mikal Bridges confirme actuellement tout le bien que la ligue pense de lui. Jovan Buha de The Athletic s’est penché sur son cas et il est de fait évident que Bridges est plus que clé dans la réussite actuelle des Suns.
Capable de shooter de loin, de courir en transition ou encore de réaliser des coupes tranchantes vers le panier, Bridges s’intègre parfaitement dans le jeu offensif de Phoenix cette saison. Il a d’ailleurs fini quatrième meilleur marqueur derrière le trio de stars Paul–Ayton–Booker. Et ça tombe bien puisque lorsqu’il score plus de 10 points lors de ces playoffs, son équipe possède un bilan de dix victoires pour une seule défaite. Au contraire, lorsqu’il ne score pas en double figure, son équipe a gagné trois rencontres pour autant de défaites. Une performance au scoring qui tombe au bon moment, lui qui n’avait plus autant scoré depuis le premier match des finales de conférence contre les Clippers. Logiquement dans l’ombre du trio principal de son équipe, il n’en est pas moins une arme redoutable et polyvalente. Au sein d’une équipe qui excelle sur pick-and-roll, sa capacité à jouer à l’opposée rend son équipe encore plus difficile à défendre et dangereuse sur ces séquences. Il interdit ainsi à l’adversaire de faire l’impasse sur lui. Et ce n’est pas Devin Booker qui dira le contraire.
« Si les gars veulent faire l’impasse sur lui, il peut vous le faire payer. Les équipes vont comprendre que ce n’est pas un gars que vous pouvez laisser ouvert, que ce n’est pas un gars que vous pouvez laisser en transition, parce qu’il va vous faire payer. »
Alors qu’il s’est imposé comme l’un des meilleurs “3 and D” de la ligue, il se place dans la lignée des joueurs clés pour remporter une bague. A l’image des Andre Iguodala, Danny Green ou encore Kentavious Caldwell-Pope, son panel offensif et son envergure font de lui un véritable couteau suisse de l’attaque de l’équipe de Monty Williams. Avec 42,5% en saison régulière et 35,9% en playoffs, son adresse extérieure en fait un danger quasi permanent pour les défenses qui se doivent de toujours avoir un œil sur lui.
Quant au jeu de transition, Bridges n’a qu’un seul Leitmotiv : courir !
Je sais pour sûr que si je suis là, ils vont me trouver. Donc je cours, même si je suis fatigué.
Et cela tombe bien, dans la première manche des ces Finals 2021, il a été le joueur qui a réalisé le plus de contre-attaques – 6 – alors que son équipe a planté 20 points sur cette phase de jeu rapide, record de l’équipe sur cette campagne de playoffs. Pourtant Phoenix n’est pas réputé pour être une équipe au plus haut tempo de la ligue cette saison. Cependant, pour mettre à profit ces qualités, partagées par beaucoup de joueurs dans l’effectif des Suns, Willie Green l’assistant coach de l’équipe a demandé à Chris Paul de remonter sa moitié de terrain de sorte que l’horloge des 24 affiche au moins 20s restantes sur la possession.
Une nouvelle fois, Devin Booker s’attarde sur son coéquipier.
Lorsqu’il part en transition avec sa vitesse et sa longueur, il est dur à couvrir.
Si Mikal Bridges représente un apport offensif plus qu’intéressant pour Phoenix, il est surtout le leader défensif des actuels finalistes NBA. Avec la dixième meilleure défense de la ligue et même la deuxième de ces playoffs, les Suns assurent leurs arrières. Et Bridges y est pour beaucoup. Pour preuve, lorsque les Bucks ont directement attaqué sur lui lors du Game 1, ils ont shooté à 3 sur 8 au tir pour 7 petits points. Milwaukee a d’ailleurs cherché à fuir Bridges en attaque puisqu’il est le joueur du cinq majeur sur lequel les coéquipiers de Giannis Antetokounmpo ont le moins attaqué. Ils ont ainsi posé nombre d’écrans pour soulager Khris Middleton dans sa prise de tir. Lorsqu’il a été défendu par Bridges, ce même Middleton a shooté à 50% à 2 sur 4 pour 5 points alors qu’il a été défendu par le jeune Mikal 45% du temps de possession des Bucks. Un plan de jeu travaillé par les Suns pour isoler au maximum le scoreur des Bucks et ainsi éviter un coup de chaud.
Durant le Game 1, Bridges a constamment suivi, collé, harcelé Middleton qui a majoritairement marqué le reste de ses 29 points lorsque le défenseur de Phoenix était en dehors du terrain. Pourtant, Bridges loue les qualités offensives de son adversaire direct.
Il est dur sur l’homme. C’est un joueur incroyable. J’essaye juste de lui rendre les choses compliquées. Je fais beaucoup de séances vidéo pour le regarder jouer. Je fais juste ce que je peux pour l’arrêter en connaissant sa façon de jouer. Je pense que je l’ai bien fait ( dans le Game 1). J’essaye de rendre ça difficile pour lui, c’est tout.
Décidément fan de son coéquipier, Devin Booker insiste sur la qualité défensive de Bridges.
Il avait la tâche la plus difficile du match en défendant sur Khris, surtout à cause de la façon dont il passe les écrans. Mais on s’est concentré sur lui tout le temps pour être dur sur lui. Il va mettre des shoots difficiles, mais il faut qu’on soit toujours au bon endroit.
Alors qu’il aurait pu faire partie des équipes défensives de la saison, Mikal Bridges est en train de prouver à tout le monde que les louanges qu’il a reçues cette saison n’étaient pas usurpées. Des deux côtés du terrain, le joueur de 24 réalise des playoffs de haut niveau et doit sûrement laisser quelques regrets du côté de Philadelphie où il avait été drafté en 10ème position en 2018 avant d’être échangé dans la foulée contre un premier tour de Draft et le malheureux Zhaire Smith à la carrière bien plus anecdotique depuis.