Steve Kerr explique l’arrivée de Kenny Atkinson : « J’ai su direct, ‘C’est le gars que je veux' »
Fraîchement débarqué au sein du staff des Warriors, Kenny Atkinson rejoint une équipe qui va aborder la saison prochaine le couteau entre les dents. Entre le retour de Klay Thompson, la dernière saison de folie de Stephen Curry, un Draymond Green toujours présent et un effectif qui pourrait être chamboulé en cas de trade à la draft ou lors de la free agency, l’été des Warriors sera agité. Une chose est cependant sûre, l’objectif sera de regagner un titre, trophée qu’ils ont abandonné il y a maintenant trois saisons, si l’on compte la saison actuelle, après l’avoir remporté trois fois en quatre ans entre 2015 et 2018.
Une arrivée de Kenny Atkinson qui doit beaucoup au hasard selon Steve Kerr qui raconte qu’ils se sont rencontrés lors d’une balade à New York alors que les Warriors séjournaient dans la Big Apple pour y rencontrer les équipes locales, il y a quelques années. Et au détour d’un pont, leurs chemins se sont croisés.
“On allait dans un sens, ils allaient dans l’autre. On s’est assis et on a parlé pendant une demi-heure. J’admirais son équipe depuis les deux dernières années, j’aimais comment ils jouaient. L’énergie.”
Et alors que les deux hommes gardent contact, Steve Kerr apprécie grandement Atkinson et sa façon de voir le basket. Il est impressionné et intrigué. Kenny Atkinson a pourtant l’air d’un coach assez lointain de Kerr et de sa façon d’entraîner.
“Très intelligent. Une vision très analytique. On a eu beaucoup de conversations sur le basket au fil des années et j’ai toujours été impressionné par la façon dont il voit les choses et ressent le jeu. Dans un certain sens, c’est différent de moi.”
Deux visions du basket donc, pour des coachs très proches en âge, Atkinson est né en 1967, Kerr en 1965. Mais Atkinson n’est apparu dans le circuit NBA qu’en 2008 et n’y a jamais joué. Sa vision du jeu provient aussi de ses expériences en Europe et notamment en France où il a évolué et même coaché. Alors lorsque l’on demande à Steve s’il appartient à une ancienne génération qu’Atkinson et sa nouvelle génération viendrait remplacer, il est plus nuancé. Ce qu’il retient, c’est qu’Atkinson est un super coach, point.
“Je pense que je suis entre les deux. Je ne pense juste pas être trop dans l’analytique. On a nos rapports et certaines choses basiques que je comprends et que j’utilise. Mais je pense juste que l’on peut atteindre un autre niveau en tant que staff, en termes de ce qu’on peut faire avec l’analytique, comment potentiellement utiliser cela, que ce soit pour les joueurs alignés ou pour le style de jeu. Je suis excité à l’idée d’avoir une nouvelle dimension avec Kenny. Vous devez toujours chercher à être meilleur, à étendre votre savoir, votre vision des choses. J’ai discuté avec Kenny durant les playoffs, pendant leurs parcours. On a parlé de leur série contre Utah, de celle contre Phoenix. L’entendre parler de ce qu’il se passait, décomposer les matchups, c’était réellement impressionnant. C’est juste un super sentiment.”
Tombé sous le charme de l’ancien assistant coach du Paris Basket Racing, Kerr développe même ce qui a fait qu’Atkinson a pris l’ascendant sur les autres candidats au poste. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le bonhomme voulait mettre un bon coup de pied dans la fourmilière, y compris dans ses idées. Pour gagner, il faut parfois changer. Et ça Steve Kerr le sait mieux que personne, lui qui a révolutionné le jeu en NBA avec ses snipers à trois points notamment.
“J’ai su direct, “C’est le gars que je veux”. J’ai eu l’impression qu’il pourrait apporter le plus, selon moi, de tous les candidats. Il pourrait apporter le plus de toutes ces choses qu’il me manque, qu’il manque à Mike Brown, qu’il manque à Bruce Fraser. Il y avait de super candidats qui étaient peut-être un peu trop pareils, des gens qui étaient vraiment impressionnants, mais qui étaient peut-être trop proches de notre vision du jeu et qui ne nous offraient pas une vue assez différente.
Une des raisons pour lesquelles nous avons senti qu’un changement était nécessaire était que nous n’avions pas changé le staff depuis cinq ans. J’avais peur que nous tombions dans l’idée reçue. Nous avons été dans cette aventure tous ensemble. On a vu notre équipe. On connaît notre équipe. Il fallait des yeux nouveaux et frais.”
Avec Atkinson sur le banc, voilà donc un troisième head-coach NBA au sein du staff de Golden State en plus de Mike Brown et évidemment Steve Kerr. Toutefois, cette situation n’inquiète nullement Kerr, ni même les principaux concernés. Tous ne visent qu’un seul objectif, gagner.
“J’ai parlé à Kenny à propos de la hiérarchie. Il s’en fichait. J’ai dit à Mike que je parlais avec Kenny et que je n’avais pas parlé de hiérarchie. Mike m’a aussi dit qu’il s’en fichait. Pour moi, ce sont juste deux assistants coachs. Les deux sont bien dans leur peau, dans leur rôle.”
Alors que de nombreuses rumeurs font écho d’une volonté des Warriors d’échanger leur choix de draft, hauts placés, au profit de joueurs plus expérimentés, Steve Kerr s’est exprimé sur cette capacité et cette réputation qu’a acquise Atkinson, d’être un super développeur de talent. Et pour lui, rien d’incompatible dans le fait de développer des joueurs aguerris et installés dans un système depuis maintenant de nombreuses années. Bien au contraire.
“La partie développement est une des dynamiques. Mais je vois Kenny comme un gars qui peut regarder nos principaux joueurs, des joueurs déjà développés et nous donner de nouvelles idées sur comment les utiliser. Je dirais que ce sont les deux composantes, améliorer notre développement des joueurs avec des idées neuves, de nouvelles façons de faire les choses, ensuite, penser stratégiquement comment nous devrions changer sur le terrain.”
Nouveau regard, nouveau développement des joueurs, un staff ouvert à de nouvelles expérimentations, allons-nous voir une nouvelle version des Warriors l’année prochaine ? L’avenir nous le dira. En tout cas, l’arrivée de Kenny Atkinson à Golden State et surtout, l’ouverture d’esprit dont semblent disposer Steve Kerr et le reste de son équipe, pourraient offrir un cocktail absolument délicieux et ramener la Baie vers les sommets. Réponse dans quelques mois.
Via The Athletic