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Jason Kidd, grand pédagogue…ou pas : « Il m’a fait vriller le cerveau »

Hier Mirin Fader a sorti un livre sur Giannis Antetokounmpo, récent MVP des finales : ‘Giannis: The Improbable Rise of an NBA MVP’ dans lequel un paragraphe est consacré à Jason Kidd. Même si l’on sait que le Greek Freak appréciait beaucoup son coach et était déçu lorsqu’il a été renvoyé, visiblement il n’était pas autant apprécié par ses coéquipiers, bien au contraire. Fader a recueilli quelques anecdotes sur les méthodes quelque peu spéciales du tacticien.

Fin décembre, le 23 pour être exact, alors que les Bucks galéraient, les voici au fond du gouffre après une nouvelle défaite face à Charlotte. Alors que tous les joueurs rentrent au vestiaire silencieux, prêts à se vider la tête pour le réveillon du lendemain en famille, Kidd les prend à partie. Il s’adresse d’abord à Zaza Pachulia, lui demandant si celui-ci pense que l’équipe mérite son jour de repose le lendemain. Le pivot se sent alors acculé, ne comprenant pas pourquoi toute la responsabilité du jour de congé repose sur ses épaules. Il répond alors du mieux qu’il peut, expliquant qu’il admettait que l’effort fourni était tout à fait insuffisant, qu’il faudrait travailler, mais que le réveillon de Noël en famille, c’était quelque chose de sacré.

Kidd semble alors mécontent et se tourne vers Jared Dudley lui reposant exactement la même question. Ce dernier répond de la même façon, en essayant de rester diplomate. Cela ne convient pas du tout au tacticien qui donne rendez-vous à toute l’équipe à l’entraînement le lendemain à 9h. Quand certains essaient de se rebiffer, expliquant que la majorité des joueurs avaient déjà des billets d’avion en main, Kidd ne veut rien entendre : selon lui, ils sont payés pour ça, c’est leur boulot : rendez-vous à la salle.

Les joueurs acceptent alors, la tête basse, annulent leurs plans et se rendent à l’entraînement. Pour beaucoup comme Larry Sanders qui s’est fait copieusement insulter par son coach, sportivement, mais aussi personnellement, c’était tout simplement le pire practice de leur vie. Pendant trois heures, Kidd les a vidés, obligeant par exemple tout le monde à aller à l’eau alors que la moitié des joueurs ne savait pas nager. L’entraîneur leur a fait soulever de la fonte, déraisonnablement, en mode punition, à tel point que Sanders, a vu son corps convulser. Réaction de Kidd ? De nouvelles insultes, lui disant que dans sa vie comme sur le terrain, il était pathétique. L’intérieur a alors fini à l’hôpital alors que Pachulia lui, affirmait que le soir même, il n’avait même plus la force d’ouvrir ses cadeaux.

« Je ne pense pas qu’il soit une mauvaise personne, mais mentalement, il m’a en quelque sorte fait vriller le cerveau » Larry Sanders

Mais le pire c’est que ce genre d’histoires n’est pas isolé. Une fois, face aux Sixers, les Bucks laissèrent un panier facile à leurs adversaires. Pour Kidd, le fautif c’était Giannis. Le Greek Freak reste alors respectueux, mais tente d’expliquer à son coach qu’il n’était pas responsable.  Il n’en fallait pas moins. A la mi-temps, Kidd pète alors un câble, demande la vidéo et ordonne à Giannis de lui montrer. Sauf que là, cataclysme, c’est bel et bien le joueur qui a raison, mais peu importe. Le tacticien reste ferme et décide de bencher son joueur pendant toute la 2e période, quitte à se recevoir une fessée par les 76ers. Qu’il ait tort ou qu’il ait raison, Kidd constamment, voulait montrer à ses joueurs qui était le boss, quitte à passer par des méthodes extrêmes.

Un autre qui en a souffert aussi c’est Thon Maker. A l’époque, il était l’un des seuls joueurs qui ne disposaient pas d’iPhone, manquant alors les discussions de groupe qui n’étaient réservées qu’aux possesseurs de mobile de la marque à la pomme. Évidemment, dans ces conditions, l’Australien manquait des infos, jusqu’au jour où, n’ayant pas reçu le message, il arrive à l’entraînement une heure après le début. Kidd a alors fait courir toute l’équipe jusqu’à la fin de l’entraînement sous prétexte du manque de cohésion du groupe.

Si ce sont des méthodes qui ne surprennent peut-être pas vu de l’Europe et que certains coachs NBA sont durs, Kidd semble être extrême, à la limite du respectable parfois. Si certains pensent que c’est ça le coaching, d’autres au contraire affirment que passer sous les ordres d’un tel tacticien peut vous briser et provoquer des désastres psychologiques irrémédiables. Que ce soit lié ou non, Sanders a ensuite toujours eu du mal à s’impliquer dans le basket, arrêtant sa carrière de manière hyper anticipée alors que son talent était certain. À une époque où la santé mentale est au cœur des préoccupations, de telles méthodes posent réellement question. Nous verrons en tout cas dans quelques mois si son arrivée à Dallas et ses méthodes ont de l’effet sur les joueurs des Mavs. On ne peut que souhaiter pour eux en tout cas que le tacticien ait depuis mis un minimum d’eau dans son vin.

Via Twitter

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