Willy Hernangomez sur les JO : « J’aurais aimé avoir plus de responsabilités. Parfois j’avais l’impression que j’étais un peu freiné »
Au sortir d’un été chargé avec les Jeux olympiques, Willy Hernangomez est revenu, à l’occasion d’un tournage publicitaire, sur le tournoi olympique, sur son rôle avec la sélection aujourd’hui et dans les années à venir, au sein d’une équipe en plein changement générationnel. Alors que l’Espagne est revenue de Tokyo sans breloque, fait inédit depuis 2004, Hernangomez ne veut pas seulement se concentrer sur le résultat d’une aventure terminée en quart face aux États-Unis, et qui, malgré un petit goût amer, appelle à d’autres tournois très prochainement. D’autant que c’est une déception de l’instant qui ne doit pas être assimilée à un échec.
» Nous n’avons pas eu de chance avec le nouveau format, mais je suis heureux d’avoir été là pour mes seconds JO et d’avoir joué de nouveaux matchs avec l’Espagne en essayant d’amener mon pays le plus haut possible. Maintenant, il faut penser au Championnat d’Europe. Je crois que s’il y a bien une chose dont nous étions consciences, c’est que nous étions mal habitués en ayant gagné médaille sur médaille. Il faut donner de la valeur à notre parcours, notre qualification pour les jeux, en remerciant toux ceux qui ont contribué lors des fenêtres internationales, et le fait d’atteindre les quarts. Il faut donner de la valeur à ce qu’on a fait parce que d’autres sélections comme la République tchèque ou la Slovénie, c’était la première fois qu’elles participaient aux Jeux et l’Italie y participait pour la première fois après beaucoup d’années d’absence. » Willy Hernangomez
D’ailleurs, plus que l’élimination, c’est la retraite internationale de plusieurs piliers de la sélection qui a été le fait majeur de ces jeux pour la « Roja ». Les frères Gasol et Sergio Rodriguez se sont retirés d’une équipe qu’ils ont menée vers les sommets. Mais pour Hernangomez, cela n’a pas affecté le groupe et s’est même avéré essentiel pour les futurs cadres.
» Vraiment, ça n’a pas affecté la vie de groupe, qui a été une grande expérience, avec des vétérans et des joueurs expérimentés et d’autres joueurs plus jeunes. Pour les nouveaux, ça a été une grande leçon d’être auprès d’eux pour apprendre des grandes compétitions et l’excitation de jouer pour l’équipe nationale. Mais c’est vrai que nous savions que ce serait un tournoi spécial pour cela. Maintenant il faut continuer à aller de l’avant pour maintenir le niveau le plus haut possible. » Willy Hernangomez
Alors qu’il sera amené à être l’un des leaders de cette sélection dans le futur, Hernangomez dresse un bilan sans concession de sa deuxième expérience olympique et l’on sent aisément qu’il aspire à un rôle important dans cette équipe.
» Je me suis très bien senti cette année, même si j’aurais aimé avoir plus de responsabilités pour aider encore plus l’équipe. Parfois j’avais l’impression que j’étais un peu freiné. Mais toutes les minutes que j’ai joué, j’ai tenté de donner le maximum, ce qui est une façon de montrer que nous sommes prêts et que nous voulons passer à la prochaine étape, avec des responsabilités, avec humilité et en regardant le futur avec beaucoup d’enthousiasme. » Willy Hernangomez
S’il a fait partie des meilleurs joueurs de sa sélection lors du tournoi, malgré des stats pas très impressionnantes du fait de son rôle en début de tournoi avec 6,5 points et 4,5 rebonds en 12 minutes, il a quelque peu modifié la rotation par ses performances. En effet, lors du quart de finale perdu face à Team USA, il a joué 19 minutes pour 10 points, 10 rebonds, 3 passes et 3 contres. Mais il ne veut pas se mettre en avant par rapport à l’équipe et n’a qu’un mantra, se donner à 100% dès qu’il peut porter les couleurs rouges et jaunes.
» C’est une opinion venue d’un regard extérieur sur l’équipe, et on pourrait le dire comme cela, mais c’est un sport d’équipe et j’accepte mon rôle, quel qu’il soit. Parfois ça te plaît plus que d’autres, mais tu veux toujours plus jouer. Moi j’acceptais de jouer poste 4 à certains moments et 5 quand il le fallait. Ce qui ne se discutait pas, c’était de se donner à 100% pour les minutes passées sur le terrain. » Willy Hernangomez
Et si personne ne sait de quoi sera fait l’avenir de l’Espagne, Hernangomez est emballé par le projet et se tourne encore une fois vers l’intérêt du public national.
» C’est un défi énorme pour nous tous et je crois que ça excite les gens de voir de nouvelles têtes, des jeunes avec beaucoup de talent qui ont déjà gagné des choses. Je suis convaincu que nous allons procurer de la joie, nous allons essayer et faire en sorte que les gens apprécient la sélection nationale. » Willy Hernangomez
Des JO dont il a plus profité que son frère, Juancho, blessé, puis privé de jeu par sa franchise de Minnesota, qui a donc enchaîné les désillusions. Mais malheureusement, Willy le concède, c’est l’univers NBA et il faut l’accepter.
» Sa blessure a été un coup dur. Mais ça paraissait plus grave et finalement ça ne l’a pas été. Je n’ai jamais vu un joueur s’entraîner et travailler aussi dur pour revenir que l’a fait mon frère. Il a tout fait pour revenir dans les bonnes conditions et au final il y était. Et ça a été un coup dur qu’ils l’empêchent de jouer deux jours avant le premier match. […] Mais oui, nous connaissons notre situation (du fait de dépendre des décisions des franchises). Par la suite, il s’est avéré qu’il y a= eu un transfert. Aussi grande que soit la NBA, ce sont les petites choses qui font mal et blessent une équipe. » Willy Hernangomez
Via Marca