Ben Wallace : « J’étais en mission pour faire comprendre à tout le monde qu’ils avaient loupé un gars incroyable »
La draft de 1996 est probablement une des plus belles de l’histoire de la NBA. On y retrouve un nombre incroyable de légendes du basket, sélectionnées au premier tour : Allen Iverson, Ray Allen, Steve Nash ou encore Kobe Bryant. Mais aussi de très bons joueurs, comme Marcus Camby, Shareef Abdur-Rahim ou Stephon Marbury. Tous également drafté au premier tour. Mais derrière toutes ces paillettes se cache un dernier de l’ombre : Ben Wallace. Le pivot n’a pas eu la chance de voir son nom appelé par David Stern. Alors il a éteint sa télé, et est retourné bosser.
« Quand vous passez au-dessus du choc initial et du fait que tout le monde va devoir payer pour ne pas avoir tenté sa chance avec vous, il faut retourner travailler. Donc je suis retourné à la salle ce soir-là. J’étais en mission pour faire comprendre à tout le monde qu’ils avaient loupé un gars incroyable. J’ai fait des séries d’exercices de musculation pour chacun des joueurs qui avaient été appelés à la draft jusqu’à ce que j’abandonne. Donc c’était AI, Starbury, Shareef, Jermaine O’Neal, Ray Allen, Kobe… Pour moi, c’était devenu de la motivation » Ben Wallace.
Pour la défense des franchises, Wallace venait d’une toute petite fac, qui évoluait en deuxième division (Virginia Union), et il était clairement tout petit pour son poste, particulièrement au milieu des golgoths qui composaient les raquettes à cette époque (2m06).
« Ce n’est pas personnel envers les gars qui ont été draftés, mais c’est comme ça que je gérais mes affaires. Je savais où tout le monde était allé, en particulier les meilleurs gars, et j’ai gardé un oeil sur eux dès que je suis arrivé en NBA, jusqu’à ma retraite. » Ben Wallace.
Pourtant, certaines équipes ont bien hésité à prendre le pivot, qui tournait à 13,4 points et 10 rebonds en NCAA… Les Celtics notamment, qui avaient une raquette vieillissante. Mais ils n’ont finalement pas fait ce choix.
« Ce qu’ils m’ont dit en gros c’est que je n’ai pas passé le test visuel. Ils cherchaient quelqu’un de plus grand, de plus baraqué. Ils m’ont mis où ils mettaient les gars de ma taille : à l’extérieur. » Ben Wallace.
Grave erreur, puisque derrière les 2m06 de Wallace se cachait tout simplement un des meilleurs défenseurs intérieurs de l’histoire. Il ne servait pas à grand-chose en attaque, mais quand il était en forme, il empêchait complètement l’équipe adverse de développer son propre jeu offensif. Mais ça, on ne l’a pas vu tout de suite. Ses trois premières saisons à Washington n’ont pas été brillantes (17 minutes de moyenne, 3,5 points, 5,2 rebonds et 1,2 contre) et il a été envoyé à Orlando, où il a passé un palier (4,8 points et 8,2 rebonds). Mais c’est un an plus tard, à Detroit, où il a vraiment explosé. Arrivé là-bas en 2000, la franchise du Michigan a décidé de baser toute sa défense sur son pivot de poche.
« Mon jeu était basé là-dessus. Quand j’ai pris le contrôle en défense, je me suis donné comme objectif d’empêcher tout ce qu’il pouvait se passer dans l’attaque adverse. » Ben Wallace.
« Vous pouvez regarder les stats de Bill Russell, de Wilt Chamberlain, de Nate Thurmond… Mais ils avaient de l’impact sur le jeu de plein de manières différentes. Ben était comme ça. » Larry Brown, le coach de Wallace à Detroit.
Entouré de Chauncey Billups ou encore Rip Hamilton, Wallace s’est peu à peu fait un nom.
« On essayait de ne pas prêter attention à tout ça, d’aller sur le terrain et de faire notre boulot, mais on pouvait entendre qu’on parlait de nous quand certains disaient qu’ils cherchaient un joueur du type de Ben Wallace. C’était vraiment satisfaisant pour moi. » Ben Wallace.
Jusqu’à remporter le titre en 2004, face à des Lakers qui avaient pourtant un certain Shaquille O’Neal dans la raquette.
« On n’a jamais eu à lui faire des prises à deux régulièrement, ni à faire du Hack a Shaq. Ben fait 2m06, et O’Neal plus de 2m15, avec le poids qui va avec. Mais Ben lui est rentré dedans sur chaque action, a essayé de défendre sur lui sur chaque action. Et aussi fort que soit Shaq, il n’était plus aussi efficace dans le quatrième quart qu’en première mi-temps. Parce que l’énergie de Ben le gênait, et il jouait dur. On savait qu’il allait marquer quoiqu’il arrive, mais il devait mériter ses paniers. La capacité de Ben à mettre au défi Shaq sur chaque possession nous a permis de mieux défendre sur les autres. » Ben Wallace
Avec 4 trophées de défenseur de l’année, un record, 5 sélections au All-Star Game, 5 All-NBA et 5 All-Defensive, Ben Wallace va faire son entrée au Hall of fame en tant qu’un des meilleurs défenseurs de l’histoire et peut-être le titre officieux de meilleur joueur non drafté de l’histoire
Via NBA.com